Couverture du journal du 22/03/2024 Le nouveau magazine

Industrie 4.0 : « Des perspectives de développement importantes »

Usine-école au service de l’industrie du futur, la Jules Verne Manufacturing Academy (JVMA) de Bouguenais a organisé, le 15 novembre dernier, le premier salon de Loire-Atlantique dédié à l’usine et aux compétences à l’ère de l’industrie 4.0. L’occasion pour les 28 entreprises présentes d’exposer leurs savoir-faire. Le point avec Cyril Kouzoubachian, à la tête de la JVMA.

Joliverie Jules Verne Manufacturing Academy automatisme robots industrie 4.0

Trois étudiants de La Joliverie, futurs analystes programmeurs en automatisme, ont pu, à l’occasion de ce salon, tester les robots sur lesquels ils vont travailler dans le cadre de leur licence. © IJ

Avec quelles ambitions la Jules Verne Manufacturing Academy (JVMA) a-t-elle organisé un premier salon dédié à l’industrie 4.0 ?

Quand vous allez chez Daher ou Airbus aujourd’hui, ils ont déjà un certain nombre d’équipements robotisés et travaillent avec la réalité augmentée. Mais pour beaucoup d’autres entreprises du territoire, ça n’est pas encore le cas. D’où l’idée d’organiser ce premier salon dédié à l’industrie du futur au sein de la JVMA (lire aussi l’encadré).

Nos ambitions étaient multiples. D’abord, offrir une vitrine à nos partenaires et fournisseurs de l’industrie du futur. Ensuite, que cette vitrine soit accessible au plus grand nombre : aux formateurs de centres techniques comme le Cetim (Centre technique des industries mécaniques) ou la Fab’Academy, aux enseignants et aux étudiants. Notre dernière cible était les industriels, en particulier ceux à la recherche d’inspiration et de découvertes sur comment se projeter dans leurs propres ateliers par rapport à ce que nous avons en démonstration ici à la JVMA.

Enfin, pour les visiteurs comme pour les exposants, ce premier salon était un moyen d’encourager les rencontres et de développer les réseaux respectifs. C’était aussi l’occasion de créer du lien entre le monde académique et le monde industriel. Notamment d’établir des passerelles avec nos utilisateurs (La Joliverie, l’Icam, l’Université de Nantes) qui viennent effectuer des travaux pratiques sur site.

Pourquoi cette thématique “usine et compétences à l’ère de l’industrie 4.0“ ?

L’usine 4.0, c’est notre cœur de métier à la JVMA. Pour les compétences à l’ère du 4.0, c’est un sujet qui a été suggéré par nos partenaires qui sont de plus en plus confrontés à des problématiques de recrutement. Et c’était aussi un moyen de montrer l’évolution des compétences attendues dans l’industrie de demain. La formation, et donc les compétences, sont au cœur de la nécessaire évolution de l’industrie.

Quels genres d’innovations a-t-on pu découvrir sur place ?

Sur place, nous avions de beaux dispositifs industriels qui étaient en fonctionnement et nos différents fournisseurs étaient bien évidemment là pour répondre aux questions. Ce sont des outils de l’industrie du futur qui ont été présentés. Les innovations sont également dans les usages.

Par exemple, Bosch a dévoilé un démonstrateur d’assistance à la formation et au montage de pièces. Concrètement, il permet aux salariés non formés de devenir opérationnels sur un banc de montage en s’appuyant sur des explications projetées en réalité augmentée sur leur établi.

Quels sont les enjeux de l’industrie 4.0 dans un territoire comme la Loire-Atlantique ?

Ils sont selon moi à double entrée. Du côté des industriels, c’est essayer de les former et les adapter à l’industrie du futur. Aujourd’hui, nous sommes dans un monde de compétition où il n’est plus envisageable d’avoir le fonctionnement d’une usine d’il y a dix ans. Il faut se demander comment être plus réactif et plus performant tout en gardant à l’esprit que c’est avant tout l’humain qui permet d’être performant actuellement en France.

La seconde entrée, c’est le volet formation. Il faut se demander comment réussir à former des jeunes qui seront demain capables de répondre aux attentes des industriels et des entreprises au sens large. C’est pourquoi actuellement, nous renforçons nos partenariats avec les lycées et les campus des métiers pour acculturer les formateurs et les enseignants pour qu’ils soient eux-mêmes les promoteurs de l’industrie du futur.

Où en sommes-nous par rapport aux autres territoires de France ?

Les Pays de la Loire et Nantes Métropole se donnent les moyens de ne pas être en retard. Il y a une volonté politique et économique forte. Notamment des investissements lourds pour la transformation des entreprises vers le numérique, l’usine du futur, la robotisation…

Des liens sont mis en œuvre et une dynamique existe, avec une particularité en Pays de la Loire : nous avons un territoire très riche en réseaux professionnels autour de l’innovation. C’est pourquoi nous sommes en forte interconnexion avec l’IRT Jules Verne, avec le monde de l’enseignement, les pôles de compétitivité comme EMC2, ID4CAR, Polymeris… Nous avons enfin une dernière force sur le territoire, ce sont les technocampus. Ce sont des lieux avec beaucoup de technologies, non pas dédiés à la formation, mais plutôt aux projets de R&D. Cela permet de couvrir l’ensemble du spectre possible pour accompagner la transformation de nos industries. Au sein de cet écosystème riche, la JVMA est la brique centre de ressources pour la formation et la pédagogie.

Quelles sont les perspectives de développement de l’industrie 4.0 dans la région ?

Elles sont importantes car la région a un gros avantage : la palette d’industries qu’elle accueille (aéronautique, métallique, naval, énergies marines renouvelables…). Ce sont des secteurs avec une forte appétence pour l’innovation. Et pour que cette montée en compétences et en gamme puisse se faire, il faut donc qu’il y ait les formations adéquates pour permettre les recrutements futurs.

Encadré : Comment la JVMA permet d’appréhender l’usine du futur 

Usine-école créée à Bouguenais début 2021, la Jules Verne Manufacturing Academy a pour objectif de mettre à disposition des opérateurs de formation des équipements à la pointe de la technologie. Ses premières formations ont commencé en septembre 2021 et elles s’adressent à toutes les structures (formateurs, industriels) qui souhaitent développer leurs compétences dans les domaines de l’usine du futur : impression 3D, fabrication additive, outils connectés, capteurs intelligents, internet des objets (IOT), big data, robotique/cobotique, réalité virtuelle…

La JVMA s’inscrit dans la continuité du projet de l’IRT Jules Verne et possède notamment une halle de production industrielle de 2 000 m2 dont les équipements permettent de dérouler l’ensemble d’un process représentatif d’une production série. Les établissements adhérents ont la possibilité d’y tester de nouvelles pratiques d’enseignement plus collaboratives impliquant simultanément plusieurs cursus techniciens et ingénieurs. Les industriels peuvent quant à eux appréhender de nouvelles façons de concevoir et d’optimiser la production.

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