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Entreprise du Patrimoine Vivant : le label de l’excellence française en péril

Depuis 2005, le label Entreprise du Patrimoine Vivant (EPV) valorise l’excellence des savoir-faire artisanaux et industriels. En 2024, près de mille entreprises, dont une centaine en Pays de la Loire, en bénéficient. Pourtant, cette reconnaissance se heurte à la baisse des financements publics notamment au niveau régional où le budget 2025 dédié aux métiers d’art a été divisé par trois. Alors que la restauration de Notre-Dame de Paris a rappelé leur importance, ces entreprises d’exception attendent un soutien public plus pérenne.

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Bien plus qu’une simple distinction, le label Entreprise du Patrimoine Vivant (EPV) incarne un véritable modèle économique reposant sur l’excellence, la transmission et l’innovation. Son attribution répond à des critères stricts : patrimoine économique, maîtrise de techniques traditionnelles ou de pointe et ancrage territorial. Géré par la Société Générale de Surveillance (SGS) pour le compte de l’État, il fait l’objet d’un audit rigoureux et bénéficie, en 2025, d’un budget d’1,5 M€ pour assurer la pérennité et la valorisation des savoir-faire.

Un équilibre entre préservation et innovation

Placée sous la double tutelle du ministère de l’Économie et de la Culture, la labellisation EPV repose sur une alliance unique entre artisanat d’exception et expertise industrielle. « Une EPV, c’est soit un industriel artisan, soit un artisan industriel. Cela dépend de sa structure, de sa taille ou encore de son site de production », résume Olivier Verrièle, président de l’association des EPV en Pays de la Loire. Pour lui, ces entreprises réussissent à conjuguer technologie de pointe et savoir-faire manuel. Mais il insiste : « Malgré l’innovation, rien ne remplacera la sensibilité de la main, au cœur de l’identité même des EPV. »

Au sein de son entreprise, la Société Choletaise de Fabrication (SCF) spécialisée dans le tissage, le tricotage et le tressage, le label EPV a structuré une démarche de conservation des savoir-faire. «​​ Nous avons identifié une soixantaine de gestes techniques transmis par un nombre restreint de collaborateurs expérimentés. Leur départ à la retraite représente un risque majeur pour la transmission », explique le dirigeant. Pour y faire face, des vidéos pédagogiques détaillant ces gestes ont été enregistrées afin de garantir leur pérennité.

Cette attention portée à la préservation des compétences ne se limite pas à une démarche patrimoniale, elle a aussi une logique économique bien ancrée : « Se mettre dans une démarche EPV, c’est se donner les moyens de pérenniser l’entreprise tout en créant une différenciation sur le marché. Les clients comme les partenaires reconnaissent la rareté de ce que nous proposons », affirme Olivier Verrièle. Le label EPV, c’est également un moyen pour les entreprises de se redéfinir, d’affiner leur communication et d’adopter une posture stratégique à long terme. « Quand une entreprise labellisée parle de son savoir-faire exceptionnel, elle n’évoque pas seulement ses produits, mais son âme, son identité et ce qui la rend unique », conclut-il.

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