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En Vendée, ils ont créé leur entreprise sans diplôme

Ces entrepreneurs n’ont jamais obtenu leurs diplômes, mais ont bâti des empires : Steve Jobs, Bill Gates, François Pinault, Xavier Niel ou encore Yves Rocher… Plus proches de nous, les créateurs autodidactes représentent 11,7 % des entrepreneurs en France (Insee). C’est peu, comparé aux 38 % titulaires d’au moins un master. Rencontre avec des forces de la nature qui ont tous misé sur la passion et le travail pour réussir.

Jamie Hssini dans ses bureaux chez AAC Innovation ©AAC Innovation

Guillaume Zanlorenzi, ex dirigeant de OCF ©DR

« J’étais un élève moyen, l’école ne m’intéressait pas plus que ça », raconte Guillaume Zanlorenzi, ex-dirigeant d’OCF, un fabricant de vitrines réfrigérées sur-mesure qu’il a cédé fin 2023 (88 salariés et 11 M€ de CA en 2023). Celui qui a fait le choix jeune d’intégrer une filière technique se rêvait électromécanicien spécialiste des avions. « J’avais été reçu dans un lycée à Rochefort pour y faire mes études dans l’armée de l’air. Malheureusement, j’ai été réformé à la suite d’un accident à un œil survenu huit ans plus tôt. Après la classe de 3e, j’ai obtenu plusieurs CAP et BEP en électricité et schéma électrique, dont la moitié en candidat libre. J’étais parti pour faire un bac F3 (techno/électronique) mais, une semaine avant la rentrée des classes, j’ai été pris dans une école dans laquelle j’essayais de rentrer depuis trois ans. La seule école en Europe spécialisée dans le réglage des machines à coudre industrielles. Ils prenaient à peine dix élèves par an, j’ai donc tout arrêté pour partir à Bressuire. »

Beaucoup de travail et des rencontres

Il poursuit : « C’était la grande époque de l’habillement en France. J’ai été embauché dès la sortie de l’école, en CDI, avec un salaire confortable. Pendant deux ans, j’ai fait mon métier, puis mon patron m’a demandé de prendre en charge l’outil de production. Un an après, il m’a annoncé commencer la production en Pologne pour Chevignon et Façonnable. C’est là qu’il m’a dit : « Vous savez monter les vêtements, suivre la production et réparer les machines, vous saurez donc vous débrouiller dans les usines. » Puis il m’a tendu un billet d’avion et le lundi suivant, j’étais à Varsovie. » Guillaume Zanlorenzi a alors 20 ans.

Cinq ans après, trois chefs d’entreprise vendéens souhaitant monter des outils de production à l’étranger pour le groupe LVMH l’embauchent comme directeur de la société en France. « Avec eux, j’ai fait le métier que je connaissais en Roumanie, Bulgarie, Ukraine. Au bout de trois ans, j’ai été actionnaire, puis PDG de l’entité deux ans plus tard. On a continué ensemble pendant 15 ans avant d…

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