« Mon père disait souvent : il n’y a qu’une chose de permanente dans la vie, c’est le changement, se souvient Valérie Soulard, directrice export des meubles Gautier. Pour lui, il était essentiel de toujours savoir se remettre en cause, d’avoir des idées nouvelles, d’essayer. C’était un entrepreneur audacieux. » « Dominique Soulard n’était pas un homme d’échecs, confirme Mylène Mérigeau, l’une de ses plus fidèles collaboratrices et ancienne directrice de la marque Gautier. Quels que soient les sujets abordés ou les difficultés rencontrées, il rebondissait toujours de façon positive. » « Il savait être très convaincant, renchérit son fils, David Soulard, directeur général de l’entreprise. Il avait cette capacité à y croire et à entraîner les autres avec lui. C’était un homme de terrain, un visionnaire avec un énorme charisme et un regard bienveillant.» La disparition le 21 juin dernier à l’âge de 75 ans de Dominique Soulard, président des meubles Gautier, a suscité une vague d’émotions et de témoignages unanimes.
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Modèle de réussite, ce dirigeant pragmatique forçait le respect et l’admiration par son parcours hors norme, commencé à 17 ans à peine. Cet homme passionné par les produits et qui aimait les gens s’est engagé corps et âme toute sa vie pour l’entreprise. « C’était un beau chef d’orchestre avec des valeurs humaines très fortes. Il fut un grand ambassadeur de l’industrie made in France, de la marque et du groupe Gautier, confie, admirative, Valérie Soulard. Il laisse un grand vide dans nos cœurs et dans le paysage entrepreneurial vendéen. »
Discours de Dominique Soulard lors de la grève de 1999 ©DR
UN REDOUTABLE COMMERCIAL
Dominique Soulard est le sixième enfant d’une fratrie de huit. Il est le fils d’Ernest Soulard, le fondateur de l’entreprise de canard éponyme, en Vendée. Cinq enfants suivent les traces de leur père dans l’essor de l’abattoir. Dominique, lui, se choisit un autre destin en acceptant la proposition de sa grande sœur Annick.
« Mariée à un fabricant de meubles installé au Boupère, Patrice Gautier, elle avait besoin d’un commercial pour l’accompagner dans la montée en puissance de l’entreprise familiale et elle avait remarqué l’aisance relationnelle de son jeune frère, explique David Soulard. Son décès brutal dans les années 1960 fut u…