Couverture du journal du 01/10/2025 Le nouveau magazine

ENTRETIEN – Ralph Feghali, cofondateur de Beem Energy : « Démocratiser le solaire »

Née en 2019 à Nantes, la start-up à impact Beem Energy est en pleine accélération. Ayant écoulé près de 10 000 kits solaires prêts à installer, la jeune entreprise continue d’innover avec l’ambition de permettre aux Européens de prendre le contrôle de leur énergie à la maison. Le point avec Ralph Feghali, cofondateur.

Beem panneaux énergie solaire

Ralph Feghali, le président de Beem Energy. © Benjamin Lachenal

Pouvez-vous présenter le concept de Beem Energy ?

Notre start-up conçoit et commercialise un écosystème de produits physiques et digitaux pour permettre aux Européens de prendre le contrôle de leur énergie à la maison. Notre marqueur différenciant, c’est d’être entrés sur ce marché en créant de l’émotion et un lien très fort avec nos utilisateurs. Concrètement, nous essayons de sublimer des produits fonctionnels comme les panneaux solaires traditionnels pour en faire des éléments beaux et performants vers lesquels les particuliers vont se tourner naturellement.

 

À quand remonte la création de la start-up ?

Nous avons commencé à y réfléchir fin 2018, à Nantes, au sein d’Imagination Machine, le start-up studio de Rob Spiro. Nous avons cofondé Beem Energy à quatre, quelques mois plus tard, en 2019. À l’origine, il y a Arthur Kenzo, chief designer. C’est lui qui a pour mission de rendre sexys les produits du quotidien de l’énergie et d’apporter cette expérience utilisateur supérieure à nos clients. Il a une solide expérience puisqu’il est passé par des cabinets de design prestigieux et conçoit également le Pixel phone de Google.

Pierre-Emmanuel Roger, notre directeur technique, a quant à lui la lourde mission de piloter la fabrication de nos produits. Diplômé de Polytechnique, il a notamment participé au lancement du premier moteur hybride chez Renault.

Rob Spiro est membre du board de Beem Energy depuis le tout début de l’aventure. Ensemble, nous avons creusé notre concept préliminaire auprès d’utilisateurs potentiels pour nous assurer que nous avions le fameux “product market fit“, c’est-à-dire un produit qui répondait à un besoin du marché et sur lequel on aurait de la demande.

 

Et vous, quel est votre rôle ?

Pour ma part, je suis président de l’entreprise. Dans mon périmètre, je traite les sujets liés aux ventes et au marketing, à la stratégie ainsi qu’aux relations investisseurs. J’ai une formation d’ingénieur (Agro Paris) ainsi qu’un master en économie d’énergie. Au départ, j’ai travaillé en alternance au Commissariat à l’énergie atomique sur des technologies de photovoltaïque de pointe, couplées à du stockage. C’est là que j’ai découvert ma passion pour le solaire. J’ai ensuite travaillé sept ans pour le cabinet de conseil Kearney. Puis je suis arrivé à un moment de ma carrière où il fallait faire un choix : poursuivre dans le conseil pour monter dans les hautes sphères, ou bifurquer et créer une entreprise. C’est cette seconde option que j’ai choisie car ça faisait déjà un moment que l’idée me trottait dans la tête.

« Plus d’un Français sur deux aimerait produire son énergie et gagner en autonomie énergétique, mais moins d’1 % franchit le pas. »

Qu’est-ce qui vous a poussés à créer des panneaux photovoltaïques prêts à installer ?

Le constat de départ, c’est que plus d’un Français sur deux aimerait produire son énergie et gagner en autonomie énergétique, mais moins d’1 % franchit le pas. Nous avons cherché dans un premier temps à comprendre pourquoi cette envie ne se convertissait pas, notamment en réalisant énormément d’entretiens avec des utilisateurs potentiels. Notre premier constat, c’est que la marche était trop haute financièrement puisqu’il faut compter environ 10 000 € pour une installation solaire en toiture. Nous avons identifié d’autres freins structurels (être propriétaire, avec un toit bien exposé…), mais aussi réglementaires, notamment toutes les démarches administratives à effectuer pour s’équiper en panneaux photovoltaïques. Nous avons enfin découvert qu’il y avait des freins émotionnels, beaucoup moins appréhendés par les acteurs de la filière. Par exemple, le fait que les gens aiment l’énergie solaire mais pas les panneaux. Ou le fait qu’il n…

Publié par