Quand, à 30 ans, Anthony Chabirand reprend CVIM à la barre du tribunal de commerce en 2016, l’ancien chargé d’affaires issu de Samro ne pouvait espérer meilleur scénario. Relancée avec 5 salariés de l’ancienne équipe, l’entreprise est aujourd’hui forte de 53 collaborateurs et double son activité tous les ans. De 700 000 € de chiffre d’affaires à la reprise, l’activité s’est établie à 7 M€ en 2020 et 8,5 M€ sont espérés en 2021.
Spécialiste, de la conception à la fabrication, de carrosserie industrielle, CVIM adapte poids lourds et véhicules utilitaires légers aux besoins des entreprises : loueurs de véhicules industriels, transporteurs de matériel pour le BTP ou de marchandises, dépanneurs ou carrossiers. « Nous ne sommes que trois en France à faire cela », indique Anthony Chabirand aux manettes de l’entreprise avec sa compagne Carole Fleurisson, directrice administrative et financière.
CVIM projette 200 réalisations en 2021
La société dispose d’un bureau d’étude de 4 techniciens et ingénieurs qui adapte chaque châssis au besoin spécifique de chaque client. Pour maîtriser coûts de production et assurer un suivi étroit de chaque véhicule, de la conception à la livraison, le carrossier fait évoluer ses outils digitaux vers un ERP plus en phase avec ses volumes de production. CVIM a réalisé 163 véhicules en 2020 et projette 200 réalisations en 2021. Après avoir consacré 5 M€ d’investissements à son unité de production depuis 2016, le carrossier investit 150 000 € en nouveaux moyens digitaux. Objectifs : piloter plus finement la production en temps réel, écrire les processus clés de l’entreprise pour conserver et transmettre les savoir-faire, planifier, gérer et suivre la vie complète d’un véhicule de sa fabrication à sa revente en passant par sa réparation. Pour suivre la demande, 4 recrutements sont programmés en 2021.
CIVM veut développer son activité de services
Lauréat du plan de relance gouvernemental, CVIM a perçu 150 000 € pour financer son développement. « Cette aide nous a décidé à nous lancer dès cette année dans la mise en place de ce nouvel ERP. Sans cela, nous aurions attendu encore un ou deux ans pour nous équiper, le temps de digérer nos récents investissements », révèle Anthony Chabirand. Après avoir déménagé la carrosserie dans un nouveau bâtiment à Fontenay-le-Comte en 2018, le dirigeant a en effet acquis en 2019 10 000 m² de terrain constructible pour la création d’un parking poids lourds et augmenter de 50% la surface du bâtiment de production, passant de 2 800 m² à 4 200 m². Le bâtiment a été livré en octobre 2020 juste avant le deuxième confinement. Ce qui n’a pas freiné les commandes. « La crise sanitaire a provoqué la rupture des approvisionnements de châssis chez nos clients européens, base sur laquelle nous travaillons pour leur livrer les porteurs et les remorques et semi-remorques adaptées ».
En plus de produire à façon des véhicules neufs, l’ancien dessinateur industriel a conçu sa gamme propre de porte-engins et remorques et développe le SAV (garage, réparation) et la transformation de véhicules d’occasion. Cette activité de services, qui requiert d’autres ressources et savoir-faire, pourrait rapidement devenir autonome. Anthony Chabirand imagine déjà une acquisition externe ou la création d’un bâtiment dédié.