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Conjoncture régionale : un choc moins brutal

Dans sa dernière enquête mensuelle de conjoncture, la banque de France réalise une photographie de l’économie ligérienne en octobre. L’établissement communique aussi sur le ressenti des chefs d’entreprise concernant leur prévision d’activité en novembre, en plein deuxième confinement.

© iStock

Chaque mois, la Banque de France interroge un panel représentatif et stable de près de 500 entreprises régionales dans l’industrie et les services marchands. Et chaque mois, celles-ci font état de leur ressenti par rapport au mois écoulé et à celui qui s’annonce, au vu de leur carnet de commandes notamment.

Réalisée entre fin octobre et début novembre, la dernière enquête de conjoncture de la Banque de France se situe à un moment clé en ce qu’elle s’est déroulée juste après l’annonce du deuxième confinement et dans un contexte de reprise économique dont a encore bénéficié octobre.

OCTOBRE : L’INDUSTRIE LIGÉRIENNE SE CONTRACTE

Dans l’industrie, la Banque de France observe ainsi que « la production est quasi stable d’un mois sur l’autre. La demande se renforce sur le marché intérieur et se contracte quelque peu à l’export. Les carnets de commandes sont toujours jugés un peu en deçà de la normale. »

« Ce qui est remarquable en ce mois d’octobre, c’est que, pour la première fois, l’industrie en région se trouve en retrait par rapport au national », souligne Hassiba Kaabèche, directrice régionale de la Banque de France.

Une tendance qui ne s’observe pas dans les services marchands où « la région a toujours fait beaucoup mieux qu’au niveau national et ça reste le cas au mois d’octobre. » Du côté des services marchands en effet, les chefs d’entreprise ligériens constatent en octobre un léger recul de l’activité par rapport à la normale, à 97%, mais celle-ci reste supérieure de dix points à l’activité nationale.

Hassiba Kaabèche commente : « Dans les services marchands, l’activité était repartie très fort, presque à un niveau jugé normal d’avant crise. Au mois d’octobre, on observe un léger retrait d’activité, mais qui fait suite à de très bons mois. » La directrice régionale de la Banque de France tient toutefois à souligner que les données sont à prendre avec une grande prudence : « La situation est contrastée au sein des secteurs et même au sein des sous-secteurs, avec des entreprises qui se portent bien ou s’en sortent mieux que d’autres. »

Cas à part, l’hébergement-restauration qui accuse en octobre une contraction d’activité après une belle saison estivale. Faute de réponses suffisantes pour garantir l’anonymat des répondants, le niveau régional n’apparaît pas pour ce sous-secteur, qui enregistre au niveau national une activité à 58% de la normale.

NOVEMBRE : UN IMPACT PLUS LIMITÉ QU’EN MARS-AVRIL

Interrogées par la Banque de France sur leur activité d’octobre, les chefs d’entreprise l’ont également été sur leur prévisions pour novembre, qui correspond au deuxième confinement. Quel est leur ressenti ? « Au total, sur la base des réponses des entreprises, la perte d’activité en nombre serait plus différenciée et plus limitée que lors du premier confinement. Nous estimons ainsi que la perte de PIB pour une semaine-type d’activité (par rapport au niveau normal d’avant la pandémie) serait de – 12 % en novembre, contre – 4 % en octobre mais – 31% en avril », souligne l’étude de conjoncture. Pour Hassiba Kaabèche, les entreprises peuvent continuer, dans leur grande majorité, à travailler grâce aux mesures qui ont été prises : maintien de l’ouverture des écoles, protocoles sanitaires en place, notamment.

Dans l’industrie, les chefs d’entreprise ligériens n’anticipent qu’une diminution modérée des productions en novembre, à 87% d’activité, contre 89% en octobre. Rien à voir avec l’impact en avril (47%). Toutefois, si on effectue un zoom sectoriel, on s’aperçoit que certains secteurs seront plus touchés que d’autres, l’aéronautique notamment. À l’inverse, dans des sous-secteurs comme celui de la transformation et conservation de viande ou la fabrication de produits de boulangerie-pâtisserie, les entreprises s’attendent à une hausse d’activité.

Même constat du côté des services marchands : la tendance est globalement baissière, avec des disparités selon les secteurs et sous-secteurs. Cas à part, naturellement, celui déjà sinistré de l’hébergement-restauration. En l’absence de données régionales, celles au niveau national anticipent une chute vertigineuse d’activité en novembre, à 11% seulement. À l’opposé, les activités juridiques, comptables et de gestion tirent de nouveau leur épingle du jeu, comme lors du premier confinement.

Enfin, dans le secteur du BTP, si les chefs d’entreprise du bâtiment anticipent une hausse d’activité au quatrième trimestre, les travaux publics, eux, sont en état d’alerte sur le niveau des commandes.

 

Source : Banque de France

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