« Cette aventure folle qui ne devait durer qu’un été a grandi et s’est enrichie au fil des années de nouvelles expressions artistiques. De quoi bâtir un modèle universel qui transcende désormais les cultures et les langues », résume Nicolas de Villiers, président du Puy du Fou. À tel point que d’ici dix ans, le parc à thème entend « devenir la référence mondiale du grand spectacle enraciné, avec un credo devenu passion : raconter des histoires inspirées de la grande Histoire ».
Après plusieurs expériences internationales réussies aux Pays-Bas et en Grande-Bretagne, sans oublier le succès enregistré depuis l’ouverture en marsied21 d’un parc à Tolède et le lancement fin mai d’un spectacle immersif à Shanghai, le groupe vendéen compte ouvrir deux autres parcs dans le monde d’ici 2030.
Un projet à 350 M€ près d’Oxford
Parmi les nouveaux territoires dans le viseur du leader du marché des parcs historiques, le Puy du Fou envisage de mettre un pied outre-manche, du côté d’Oxford. Plus précisément sur la commune de Bicester, à une heure de Londres en voiture, où le groupe convoite une parcelle d’environ 160 hectares. Le projet semble sur les rails puisque deux réunions de concertation publique viennent d’avoir lieu mi-juillet à Oxford et Bicester.
Mettant à l’honneur la culture et l’histoire britanniques, le futur Puy du Fou à la sauce « british » devrait voir le jour « dans un parc boisé avec des jardins paysagers, où les visiteurs pourront s’immerger dans des villages d’époque reconstitués », peut-on lire sur le site internet dédié à la consultation publique. Les visiteurs pourront bien sûr aussi assister à une série de spectacles en direct pour toute la famille.
Au total, ce projet représente un investissement de près de 350 M€. « Une somme qui sera doublée au bout de dix ans », promet le groupe Puy du Fou. À la clé ? 700 emplois directs et 2 000 indirects. « Notre contribution à l’économie locale ira bien au-delà de cet investissement initial, en travaillant avec des fournisseurs et prestataires locaux pour ancrer le projet dans la région », précise le spécialiste de la création de spectacles historiques et d’expériences immersives. « Pour chaque euro dépensé au Puy du Fou, 3,80 € seront dépensés dans la région au bénéfice des entreprises locales : hôtels, chambres d’hôtes, restaurants, services et magasins… »
L’histoire du peuple Cherokee à l’honneur outre-Atlantique
Le Puy du Fou compte également s’implanter outre-Atlantique avec l’ouverture d’un parc au pied des « Great Smoky Mountains », le parc national américain attirant chaque année plus de 14 millions de visiteurs dans le Tennessee. Contrairement au projet de Bicester, exclusivement porté par le groupe vendéen, il s’agit cette fois d’une collaboration initiée par des représentants Cherokees. Ces derniers sont prêts à investir 75 M€ pour développer ce nouveau site touristique.
Inspirée d’une histoire authentique, cette nouvelle création immersive sera consacrée à l’histoire du peuple Cherokee, des Appalaches jusqu’aux plaines de Champagne. « La mise en scène portera plus spécifiquement sur les nombreux Cherokees qui, en 1917, se sont volontairement engagés dans la Première Guerre mondiale, comme un cri d’amour à l’Amérique », a indiqué Nicolas de Villiers. Si l’ouverture au public du parc est envisagée en 2025, il devrait à terme faire travailler 250 salariés et les acteurs sur scène seront en priorité Cherokees.
100 % des bénéfices systématiquement réinvestis
Pour atteindre ces ambitions internationales, le Puy du Fou s’appuie un modèle économique unique : le groupe est composé de deux associations (« La Cinéscénie », le spectacle originel du parc, et « Puy du Fou Stratégie », qui protège les droits d’auteur des spectacles). Les deux associations détiennent une société par actions simplifiée (SAS), qui gère le Puy du Fou. La stratégie d’investissement constitue l’un des secrets du succès du parc à thème : « Chaque année, 100 % des bénéfices sont effectivement réinvestis dans les nouvelles créations. »
Autre spécificité du modèle vendéen : il s’agit d’une initiative privée autofinancée à 100 % puisque le Puy du Fou n’a pas d’actionnaire et ne perçoit aucune subvention. Il est donc pleinement indépendant. Véritable moteur économique local, il contribue également au développement de la région : 90 % des 2 500 emplois créés au Puy du Fou font travailler des Ligériens. En se fournissant à 80 % auprès d’entreprises locales, il est également à l’origine de près de 5 000 emplois indirects dans la région. Sans compter les retombées économiques liées à l’activité du Puy du Fou, qui s’élèvent chaque année à 277 M€ en Pays de la Loire. De quoi motiver celui qui a été élu à deux reprises meilleur parc d’attractions au monde à continuer à exporter son savoir-faire.
Le Puy du Fou vendéen en chiffres
• 2,6 millions de spectateurs en 2023
• 2 500 salariés permanents et saisonniers et 5 000 emplois indirects
• Plus d’1 Md € investis depuis la création du parc
• 20 M€ consacrés au spectacle « Le Mime et l’Étoile »
• 1 € dépensé au Puy du Fou = 3, 80 € dépensés dans l’économie locale
• 20 spectacles
• Cinq hôtels à thème, soit 2 500 lits
• 34 restaurants et bars, fournis à 70 % par des producteurs locaux
• 74 % des visiteurs du Puy du Fou y reviennent dans un délai de cinq ans
• 500 hectares de forêts