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Ces entreprises qui font les yeux doux à la jeune génération

Ils sont le futur de l’entreprise. Pour leur transmettre le goût d’entreprendre ou répondre à des besoins de main-d’œuvre, les entrepreneurs multiplient les actions auprès des jeunes. Exemples en Vendée avec l’association 100 000 entrepreneurs et l’opération Des robots et des hommes.

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Carolle Perraud représentante de 100 000 entrepreneurs en Vendée ©DR

Transmettre la culture et l’envie d’entreprendre aux jeunes Français de 13 à 25 ans, c’est la vocation de l’association nationale 100 000 entrepreneurs. Depuis 2007, plus de 635 000 collégiens, lycéens et étudiants ont rencontré 24 000 entrepreneurs passionnés et bénévoles. En Pays de la Loire, en 2020-2021, 8 500 jeunes de la 4e au post-bac ont écouté 377 témoignages d’entrepreneurs.

« ENTREPRENDRE, C’EST ÊTRE ACTEUR DE SA VIE »

Car pour 100 000 entrepreneurs, l’entrepreneuriat dans son sens le plus large a de multiples vertus. « C’est une façon de s’épanouir et de se réaliser et de retrouver confiance en l’avenir », peut-on lire dans le dernier rapport d’activité de l’association. « Qu’il s’agisse d’une entreprise ou d’un projet lambda, nous voulons donner à ces jeunes le goût d’entreprendre leur vie, d’en être acteur », explique Carolle Perraud, représentante territoriale de 100 000 entrepreneurs en Vendée.

Et quoi de mieux que des témoignages inspirants pour s’ouvrir un nouvel horizon professionnel ? Celles et ceux qui jouent le rôle de modèle sont chefs d’entreprise, responsables associatifs ou porteurs de projet au sein d’un groupe (intrapreneurs). En classe ou lors d’événements, ils racontent leurs parcours pas forcément linéaires. Objectif : démystifier le sujet et créer le dialogue.

ENTREPRENDRE, C’EST POSSIBLE MÊME SI L’ON N’A PAS FAIT D’ÉTUDES.

« Entreprendre, c’est possible même si l’on n’a pas fait d’études, souligne Carolle Perraud. Il faut casser ces représentations et redonner à chacun l’ambition d’entreprendre. » Cette ancienne comédienne intervient depuis trois ans auprès des jeunes Vendéens. Sans le bac en poche, elle a créé en 2019 Rêvell’action, une entreprise de conseil-formation en management éthique et en coaching d’orientation entrepreneuriale. Entre les deux, elle a obtenu sa licence professionnelle de formatrice avec mention grâce à une VAE (validation d’acquis par expérience) et un master 2 en management des organisations. « Parfois, j’ai eu la même classe trois ans de suite et avec certains élèves, j’ai pu mesurer l’impact de mon témoignage. Au départ renfermés ou en échec scolaire, certains se sont mis au travail, ont pris en main leur destin. Ce sont l’expérience, les rencontres et les leçons que l’on en tire qui font un parcours. »

FILIÈRES D’AVENIR

Au-delà de ces interventions en milieu scolaire, l’association organise des événements tout au long de l’année : l’un pour promouvoir l’entrepreneuriat au féminin, un autre autour de l’inclusion des jeunes des quartiers et un troisième pour « préparer les jeunes au monde de demain. » Ce dernier, organisé à l’automne dans le cadre de la Semaine de la science, a pour mission d’informer les jeunes, toujours sous forme de témoignage, sur les secteurs d’avenir qui recrutent comme le numérique, l’intelligence artificielle, les edtech (technologies de l’éducation), la foodtech, le développement durable ou encore l’économie circulaire.

Promouvoir une filière d’avenir et source d’emploi, c’est aussi le but du programme Des robots et des hommes, initié par La Roche-sur-Yon agglomération
et mis en œuvre par Oryon et la Direction académique de Vendée. Il s’adresse aux jeunes de 3e des collèges de l’agglomération yonnaise. Près de 800 élèves issus de six collèges du territoire1 ont ainsi l’opportunité cette année de vivre une immersion dans la filière robotique, d’en découvrir ses métiers, ses atouts et ses perspectives.

Le programme se déroule en deux temps. Le premier volet consiste en une visite d’un centre de ressources dédié à la robotique2 puis à des échanges avec des professionnels, soit en entreprise, soit lors d’une intervention au collège. Le second volet se concentre, lui, sur une rencontre inter-établissements pilotée par l’association Planètes sciences, coorganisatrice de la Coupe de France de robotique.

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Témoignage du cabinet de recrutement U-Job devant des collégiens sablais en 2021 © D. R.

Une dizaine d’entreprises du territoire ont répondu présentes dont Tecauma, spécialiste de solutions de manutention et de stockage automatisées ou robotisées aux Essarts-en-Bocage. « Nous leur ouvrons nos portes pour leur montrer concrètement ce que l’on sait faire et valoriser nos métiers, indique Philippe Breillac, le PDG. Nos besoins de main-d’œuvre sont grandissants, aussi bien côté ingénieurs que pour piloter ces machines, mais nous peinons à recruter car nos métiers restent méconnus. Lors de cette visite, ils découvrent nos ateliers, les robots en action et nos opérateurs ou ingénieurs témoignent de leur quotidien et de leurs cursus. »

Thierry Martineau, directeur général du groupe Huguet, fabricant de machines dédiées à l’industrie à Luçon, acquiesce.

« Les jeunes pensent à tort que l’industrie et la robotique ne sont pas des secteurs intéressants et passent à côté de métiers passionnants, à la pointe de la technologie. À travers Des robots et des hommes, nous voulons lever le voile sur notre activité pour les orienter le plus tôt possible vers la filière robotique. Il y a de belles opportunités de carrière, pas seulement sur des postes d’ingénieur roboticien, mais aussi sur des métiers manuels et très techniques comme monteur mécanicien ou monteur électricien pour lesquels nous peinons à recruter. »

1. La Roche-sur-Yon : collèges Saint-Louis, Renoir et Gondoliers et la section de 3e orientation métier du lycée Rosa Parks, ainsi que le collège Piobetta à Aubigny-Les Clouzeaux

2. La Fab’academy, PFT Automatisme, Icam ou Proxinov

En pratique

Sur son site internet, l’association 100 000 entrepreneurs met à disposition des chefs d’entreprise qui veulent témoigner de leur parcours et des enseignants qui souhaitent les recevoir une plateforme d’inscription. Chacun bénéficie ensuite d’une courte session d’e-learning, les uns pour savoir comment intervenir en classe, les seconds pour préparer la rencontre.