Couverture du journal du 19/04/2024 Le nouveau magazine

Un campus design et industrie du futur à la Joliverie

Le 8e campus des métiers et des qualifications labellisé par l’État en Pays de la Loire a été lancé le 15 juin au lycée de Saint-Sébastien-sur-Loire. Tourné vers l’innovation, il forme aux métiers de l’industrie de demain et revendique 6 000 apprenants.

Campus

L’ensemble des membres fondateurs du campus design et industrie du futur. © IJ

C’est une première nationale pour un établissement privé. La Joliverie, lycée professionnel catholique situé à Saint-Sébastien-sur-Loire, assure le pilotage et la gouvernance du 8e campus des métiers et des qualifications labellisé en Pays de la Loire. Né de la volonté de l’État d’associer école et tissu industriel, ce label, qui porte sur une durée de deux ans, vise à fédérer un réseau d’acteurs de la formation, de l’entreprise, des institutions et de la recherche. Attribué mi-avril à la Joliverie par les ministères de l’Éducation nationale, de l’Économie, du Travail et de l’Enseignement supérieur, ce label a été officialisé le 15 juin dernier. Le lancement du campus s’est déroulé devant près de 200 personnes, dont la présidente de Région, Christelle Morançais et Sébastien Rogues, parrain du campus (lire aussi l’encadré page suivante).

L’occasion d’en apprendre plus sur ce nouveau centre de formation dédié au design et à l’industrie du futur qui fédère près de 35 membres fondateurs : entreprises industrielles1, organisations patronales, lycées professionnels, centres de formation, laboratoires, écoles d’ingénieurs, universités et associations. « La philosophie générale du campus, c’est de créer des parcours de formation qui permettent à chaque jeune au sein de la région de tracer leur propre chemin, confirme Patrick Bizet, directeur général à la fois du campus et de la Joliverie. C’est aussi donner de l’espérance, de la confiance et de l’agilité à nos entreprises en répondant à leurs besoins, notamment sur les recrutements. »

« Avec ce campus, nous faisons le pari de l’avenir, le pari des compétences qui correspondent à des besoins réels, tangibles, urgents, des territoires et des entreprises, le pari de la recherche, de l’innovation, le pari d’une industrie française… Toutes ces valeurs qui ne sont pas délocalisables et qui enracinent profondément, durablement les emplois et les compétences dans le territoire », a ajouté la présidente de Région.

« ANTICIPER ET FORMER AUX MÉTIERS D’AUJOURD’HUI ET DE DEMAIN »

Concrètement, les membres fondateurs se sont engagés à élaborer un plan au service de la formation et de l’emploi en Pays de la Loire, centré sur la montée en compétences autour de l’industrie de demain et construit autour de valeurs communes : solidarité, co-accompagnement, audace, épanouissement professionnel, entrepreneuriat et sens de l’action… Trois objectifs sont visés : « Anticiper et former aux métiers dont les industriels et leurs sous-traitants ont et auront besoin aujourd’hui et demain, du niveau CAP au diplôme d’ingénieur ; travailler sur l’attractivité des filières industrielles pour favoriser le sourcing des compétences ; favoriser la mobilité sur les parcours de formation et une orientation active, agile et positive pour les jeunes. » Le campus, enfin, a la volonté de rendre attractives les entreprises de tout type (TPE, PME, ETI et grands groupes) auprès des jeunes afin de favoriser l’emploi au sein des territoires ruraux.

La présidente de la Région Christelle MORANÇAIS était aux côtés de Patrick BIZET, directeur général de la Joliverie, pour le lancement du campus.

La présidente de la Région Christelle MORANÇAIS était aux côtés de Patrick BIZET, directeur général de la Joliverie, pour le lancement du campus. © D. R.

CHANGER DE REGARD SUR LE MONDE INDUSTRIEL

Pour atteindre ces objectifs, le campus intervient dans de nombreuses filières, toujours en lien avec l’innovation : conception, R&D, productique usinage, assemblage, chaudronnerie-métallerie, informatique, numérique, programmation, réseaux, sécurité, data, maintenance industrielle, électricité, électrotechnique, automatisme, co-botique (domaine de la collaboration homme-robot), fabrication additive, mécanique, énergie. À ce jour, le campus revendique 6 000 apprenants du CAP au Master, 76 diplômes en apprentissage et 62 diplômes sous format scolaire.

Le centre de formation a également élaboré un plan d’actions autour de trois thèmes. Le premier intitulé « C’est beau l’industrie », consiste à changer le regard sur le monde industriel en s’appuyant sur des visites en entreprise, des expositions photos et des témoignages de salariés œuvrant dans ces filières. Le deuxième vise à encourager et revaloriser les parcours et carrières industriels en aiguisant la curiosité des jeunes autour de ces métiers. Cela passera notamment par la promotion de la voie professionnelle CAP/Bac pro via des immersions en entreprise, la création d’une bourse aux stages de 3e, ou encore par des rencontres avec des entrepreneurs. L’objectif est également de valoriser la diversité des parcours et la notion d’évolution de carrière dans l’industrie.

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Le parrain du campus, Sébastien ROGUES © D. R.

SÉBASTIEN ROGUES, un parrain skipper-entrepreneur

Vainqueur de la dernière Transat Jacques Vabre en catégorie Ocean fifty, le Baulois d’adoption Sébastien Rogues a accepté de devenir parrain du campus. À 36 ans, celui qui se décrit comme skipper-entrepreneur et qui prépare la Route du rhum, est revenu sur son parcours : « J’ai eu un rapport particulier avec l’école. Pendant longtemps, les profs ont essayé de me faire rentrer dans le moule. Mais l’école ne me convenait pas. J’ai eu la chance d’avoir des parents assez ouverts pour accepter de m’envoyer vers une autre voie, celle de l’apprentissage. Cela m’a permis de décrocher un bac pro commerce, avant de bifurquer vers le sport professionnel. À la maison, j’avais un père capitaine de l’équipe de France de hockey sur gazon, un sport non professionnel qui le contraignait à gérer sa propre entreprise pour gagner sa vie. J’ai donc été élevé entre les valeurs du sport et celles de l’entrepreneuriat.

Tout ça s’est pas mal imprégné en moi et aujourd’hui j’arrive pleinement à m’épanouir dans ce métier de skipper entrepreneur. » Selon le parrain du campus, « le métier de skipper oblige aujourd’hui à être entrepreneur. On mène des entreprises avant d’être à la barre des bateaux. Faire fonctionner des équipes de course au large, c’est trouver des partenaires, construire les bateaux, fédérer des entreprises autour d’un projet… Bref, des missions qui s’apparentent beaucoup plus à celles d’un chef d’entreprise qu’à un sportif de haut niveau ! »

Dans le cadre de ce parrainage, le skipper a annoncé qu’il compte solliciter des élèves pour lui fabriquer des pièces de son bateau de course au large : « Aller gagner une Route du rhum, c’est de l’industrie au sens large et on ne peut pas rester cantonné au milieu du nautisme. Vu que ce campus abrite des peintres, des usineurs ou des soudeurs, on a effectivement beaucoup de projets à écrire ensemble. »

RENFORCER LA COLLABORATION ÉCOLES/ ENTREPRISES

Dernière priorité : renforcer la collaboration écoles/entreprises en travaillant à l’épanouissement professionnel des apprenants via des parcours aux modules complémentaires et des cursus professionnalisant en formation continue. « La Joliverie s’engage en tant qu’établissement pilote à poursuivre et faire évoluer cette synergie éducative et professionnelle dans le cadre d’un campus novateur où chacun pourra participer à la construction d’un nouveau projet porteur d’avenir et riche de sens pour l’emploi des jeunes et le développement économique et social des entreprises des Pays de la Loire », a conclu Patrick Bizet, le directeur général de l’établissement, avant d’ajouter que « cette labellisation n’est qu’une première étape. D’ici deux ans, l’objectif est d’aller chercher le label de campus d’excellence ».

  1. Les entreprises industrielles fondatrices du nouveau campus sont Europe technologies, Yaskawa, STIA, Schneider electric, Haas, ASI, Manitou, Lhyfe et RTE Ouest

LE CAMPUS en chiffres

  • 6 000 apprenants (lycéens, apprentis, étudiants, formation continue) du CAP au diplôme d’ingénieur au lancement du campus ;
  • Une offre de 62 diplômes du CAP au Bachelor sous format scolaire ;
  • Un potentiel de 76 diplômes en apprentissage (du CAP au master/diplôme d’ingénieur) ;
  • Un catalogue de blocs de compétences accessibles en formation continue et plus de 80 diplômes et titres professionnels.

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