Nommé directeur à l’occasion du rachat de Bouy par WeAre group en 2017, Guillaume le Manac’h met depuis lors à profit son expérience dans l’aéronautique civile et militaire. Son objectif : améliorer le taux de service et de qualité de Bouy, expert en usinage de pièces complexes en aluminium, titane et inconel pour Daher, Safran, Airbus ou Dassault aviation. Pour augmenter le niveau de performance de l’entreprise de Saint-Hilaire-de-Voust (260 salariés), l’ingénieur en mécanique, issu du groupe Lisi aérospace (480 salariés) a commencé par les hommes. Il a revu l’organisation de l’usine, décloisonnant les services et délégué à chaque équipe l’autonomie de production et de la satisfaction client. Il a également mis en place de nouvelles méthodes de supply chain (gestion de la chaîne logistique, de la matière première à la livraison du produit fini). Et favorisé le développement des compétences des salariés de l’entreprise au travers de la formation et notamment par l’apprentissage. Faute de pouvoir embaucher du personnel qualifié, la société a mis en place une démarche pour intégrer des apprentis de bac à bac+5 à l’issue de leur formation. 18 apprentis ont été recrutés l’an dernier, 26 devraient l’être en 2022.
Résultat : le niveau de performance de Bouy est passé de 85% en 2017 à 96% en 2018 pour atteindre 98% en 2019.
Bouy investit 3 M€ pour intégrer une ligne de traitement des pièces
Après cette phase de réorganisation et de réajustement des coûts, restait à améliorer les moyens de production pour s’adapter aux nouvelles exigences de qualité et de compétitivité. Pendant la crise sanitaire qui a fortement perturbé le secteur aéronautique et l’activité de Bouy – la perte de chiffre d’affaires a atteint 30% en 2020 à 25,2 M€ – l’usineur a réussi à renforcer ses positions chez ses clients historiques (Thales, Safran, Ratier…) et à développer de nouvelles parts de marché chez Airbus et Stelia. « Nous avons gagné 700 nouveaux produits en 2020 pour de nouveaux projets tout en préservant les emplois », révèle Guillaume le Manac’h, directeur du site vendéen. Fort de ces nouvelles commandes et dopé par le retour des cadences chez les avionneurs, les investissements productifs imaginés avant crise ont été confortés.
Bouy va investir environ 3 M€ pour intégrer une ligne de finition pour les pièces les plus complexes en aluminium (traitement anti-corrosion et peinture), activité auparavant sous-traitée. « Cela va nous permettre de maîtriser la qualité et les plannings, de réduire notre empreinte carbone en évitant les transports allers-retours et les inévitables emballages de pièces mais aussi de réduire nos coûts en diminuant le cycle de fabrication », résume le directeur. Dans cette enveloppe, environ 1 M€ est prévue pour une extension de 1 500 m2 dédiée à accueillir la nouvelle ligne. Le bâtiment sera en rejet zéro et prendra en compte toutes les contraintes environnementales liées à cette activité. À la clé, 20 à 30 emplois nouveaux dont un bureau d’études pour analyser et caractériser les pièces et programmer la ligne de production.
Bouy, lauréate du soutien aux investissements de modernisation de la filière aéronautique
Pour soutenir cet investissement, Bouy a obtenu une aide de 800 000€ de l’État dans le cadre du plan de soutien à la modernisation de la filière aéronautique. Elle finance aussi l’acquisition d’une cellule robotisée, 5 axes pour l’usinage de pièces de petites dimensions en aluminium. La première machine sera opérationnelle à la fin 2021. « Entièrement autonome, elle nous permettra à la fois de passer un cap en termes de capacités et d’être plus compétitifs sur les prix », affirme Guillaume le Manac’h.
Bouy espère renouer en 2022 a minima avec le chiffre d’affaires de 2019, soit 39 M€. Pour l’exercice 2021, l’industriel vendéen table sur un atterrissage aux alentours de 30 M€. Positionnée sur les nouveaux programmes d’Airbus dont l’A320 et le Rafale, la société vendéenne prévoit une trentaine de recrutements par an pendant trois ans en comptant les nouveaux emplois directement liés à son nouveau savoir-faire dans la finition des pièces en aluminium.
Bouy est l’une des composantes de WeAre group. Le groupe de sous-traitance aéronautique, constitué en 2017 par la société familiale Farella, rassemble
cinq unités de production en France : Bouy, Chatal, et Espace en Pays de la Loire et WeAre additive et Farella à Montauban (82) ;
et quatreunités en Afrique du Nord : UMPM, Efoa et Ausare au Maroc et Espace en Tunisie.
Avant la crise sanitaire, il employait 1 430 salariés pour un chiffre d’affaires de 143 M€ en 2019. En 2020, il comptait 870 salariés pour un chiffre d’affaires de 85 M€.