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Atlanpole : Les biotech voient plus grand

A l’occasion de son assemblée générale, le 9 septembre, Atlanpole Biothérapies a insisté sur la nécessité de monter en puissance financière. Et de dépasser les échelons locaux.

Atlanpole Biothérapies, pôle interrégional de technologies en santé du vivant, a fait ses preuves. Son utilité avait déjà été confirmée en 2019 et jusqu’à 2022 par l’État, en tant que « pôle de compétitivité » avec six autres en France. La crise du Covid a par ailleurs été l’occasion de démontrer la réactivité et l’adaptation des 210 sociétés de toutes tailles qui la composent. « Du diagnostic au dépistage, jusqu’aux vaccins, la crise est un révélateur des compétences locales pour proposer des solutions de calibre mondial », estime Franck Grimaud, président d’Atlanpole Biothérapies et PDG de Valneva. Sauf que personne ne sait ce qui va fonctionner et ce qui sera choisi par les États. Il se peut que les projets n’aboutissent pas. Et les investisseurs industriels ne sont logiquement pas prêts à investir massivement pour ce type d’aventure. Nantes métropole et la Région ont bien accordé des subventions, de l’ordre de 100 000 à 300 000 €, mais c’est loin d’être suffisant quand il en faut des millions pour créer un médicament et entre 200M€ et 500M€ pour un vaccin.

L’URGENCE ? GRANDIR…

Si l’innovation se fait d’abord dans les PME, le pôle insiste sur l’urgence de passer au niveau supérieur. « Il faut faire grandir les boîtes, qu’elles réussissent à se financer et bénéficier de plus de capital-risqueurs, notamment de l’étranger, voire fusionner certaines de ces sociétés pour créer de la masse critique », indique encore Franck Grimaud.

Maryvonne Hiance organise d’ailleurs, en tant que vice-présidente de France Biotech, l’événement « Health Tech Innovation Days » les 5 et 6 octobre à Paris. Le but ? « Mobiliser l’investissement international, États-Unis, Australie, Dubaï, pays membres de l’Union européenne… Il y aura notamment des réunions pour des entreprises qui ont besoin de plus de 5 M€ », détaille la scientifique et entrepreneuse. Franck Grimaud plaide aussi pour la mobilisation « des milliards d’euros des assurances-vie qu’il faudrait injecter dans des fonds d’investissements ». Ou encore pour la constitution d’un Fonds européen dédié aux sciences de la vie ainsi qu’une bourse de l’innovation française, pendant du Nasdaq américain.

Maryvonne Hiance, également vice- présidente d’Ose Immunotherapeutics, déplore, de son côté, l’absence de Big Pharma* pour compléter l’offre locale. « À Nantes, nous bénéficions d’un atout fort en santé car nous avons une ‘‘bonne science’’, avec des labos importants, 800 chercheurs… Nous sommes dans une période de croissance sur laquelle il faut surfer. »

Autre nécessité : le développement de la production commerciale. Pour Olivier Boisteau, co-fondateur de Clean Cells (Vendée), « le territoire est assez riche en termes de petites capacités de production, mais quand les entreprises arrivent au stade de la production commerciale, elles s’expatrient ». Le pôle appelle à développer des structures mutualisées avec des sous-traitants. « En France, seules deux structures de ce type existent, ça n’est pas suffisant si l’on veut se défaire de la dépendance à l’international », rappelle Olivier Boisteau. Des appels d’offres ont été lancés.

*Géants de l’industrie pharmaceutique 

 

UN PRÉ-ACCORD ANGLAIS POUR VALNEVA
L’entreprise Valneva, société nantaise qui possède plusieurs implantations en Europe, a signé, début juillet, un pré-accord avec le gouvernement britannique pour la livraison de 60 millions de doses de vaccins en 2021 et 40 millions en 2022. 14 millions de livres ont été versées en juillet afin de développer leurs usines anglaise, écossaise et suédoise. Une discussion est en cours avec la Commission européenne pour une autre pré-commande.

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