Couverture du journal du 29/03/2024 Le nouveau magazine

Atlanplast en voie vers le zéro déchet

Atlanplast, fabricant de cabines de douche thermoformées engage 2 M€ d'investissements pour agrandir son unité de production aux Achards et intégrer de nouvelles machines, dont une broyeuse de plastique pour le réemploi des chutes de fabrication.

atlanplast Bertrand Papon

Bertrand Papon, directeur d'Atlanplast va recycler 100% de ses chutes de production ©IJ

« Trier ses déchets de fabrication est un minimum quand tout le monde pointe du doigt le plastique », plaide Bertrand Papon, directeur d’Atlanplast. « Nous le faisons depuis longtemps, tout comme le retour des coupes d’alu à notre extrudeur, le tri des cartons et de tous les déchets que nous générons ». Aujourd’hui, le patron de l’usine des Achards, fabricant de cabines de douches thermoformées, va encore plus loin. Avec un coup de pouce de l’Ademe de 88 000 €, Atlanplast va intégrer dans son usine une ligne de broyage du plastique pour le réemploi des chutes de coupe. Elles représentent entre 20 et 30 % de la matière première malgré un patronage optimisé. Les plaques thermoformées rentrent dans la composition des parois et du bac de douche. Une fois formées, elles sont usinées pour recevoir les profilés alu soutenant les portes en verre et percées pour accueillir la robinetterie. « Notre objectif est de réintégrer 100% des chutes dans la production. Une partie retournera chez le fournisseur des plaques pour réemploi dans nos productions, l’autre nous servira à produire des coiffes thermoformées protégeant le haut des cabines lors des livraisons. Nous supprimons du même coup les emballages perdus chez nos clients, argue Bertrand Papon, puisque ces coiffes, empilables, et les palettes reviennent chez nous après livraison. Seul le film d’emballage n’est pas réemployé mais il rentre dans la filière normale de recyclage de nos clients. »

Atlanplast ajoute 2 000 m2 pour accroître ses capacités et améliorer les conditions de travail

La filiale vendéenne du groupe Team Plastique (Châteaubriant- 44) a engagé 144 000 € pour cette ligne de broyage, à laquelle s’ajoute un outillage pour le thermoformage des coiffes. Ces investissements font partie d’une enveloppe de 750 000€ prévue sur deux ans pour l’acquisition de nouveaux matériels afin d’accroître les capacités de production et d’améliorer les conditions de travail. Comme une ligne de filmage automatisée ou le remplacement des scies par un déchiqueteur. Pour accueillir ces nouveaux matériels, Atlanplast pousse les murs. Après un déménagement en novembre 2018 pour deux fois plus grand, l’usine s’agrandit à nouveau. Sa surface passe de 4 400 à 6 400 mètres carrés moyennant un débours de 1,250 M€. Le nouveau bâtiment de 2 000 mètres carrés va donner de l’air à la production. Y seront rassemblés les activités de montage, le stockage et l’emballage. Sa toiture sera bardée de 1  500 mètres carrés de panneaux photovoltaïques. Produisant 140 kw/h crête, ils seront suffisants pour assurer l’autosuffisance énergétique de la production.

Atlanplast usine

Découpe du receveur de douche et collage des renforts ©IJ

La société est tirée par l’essor de l’hôtellerie de plein air, son premier débouché avec l’équipement des mobilhomes et autres chalets pour les campings. La crise sanitaire n’a pas inversé sa croissance même si elle a décalé d’un an les objectifs prévus. Atlanplast a réalisé un chiffre d’affaires de 7,3 M€ en 2020, exercice clos à fin août, contre 6,3 M€ en août 2019. Il devrait être de 9,2 M€ à fin août 2021. Et le dirigeant a de bonnes perspectives pour 2022 où il anticipe 20% de croissance. La société, qui dit détenir la majorité du marché des mobilhomes avec des clients comme Rideau, Biohabitat (Beneteau) et Trigano, ne s’endort pas sur ses lauriers. Bertrand Papon devrait recueillir les fruits de sa prospection à l’export où il s’apprête à signer des commandes avec l’Angleterre. Il compte aussi poursuivre la diversification de ses marchés commencée avec la fourniture de cabines pour la division habitat du groupe Cougnaud. Le bureau d’études planche sur de nouveaux modèles innovants pour de nouveaux débouchés encore confidentiels. Fort de ces perspectives, le fabricant vendéen qui produit 24 000 cabines de douche par an, va étoffer ses équipes. Il emploie 50 salariés dont 18 intérimaires en forte saison (de septembre à juin). Une dizaine d’entre eux pourraient rejoindre les rangs des effectifs en CDI dans les deux ans.