« Nous comptons une cinquantaine de projets signés ou en démarrage », indique Stéphane Barthon, président fondateur de cette société née en 2006 à Port-Saint-Père. Spécialisée dans l’édition de logiciels, Aquasys développe des outils de monitoring pour analyser des données (niveau des nappes souterraines, qualité des eaux, pluviométrie…) récupérées auprès de l’ARS, l’Insee, l’Inra ou encore la Dreal… Avant de les restituer sous forme d’indicateurs, de cartes ou de graphiques.
Parmi ces projets figure Smart Water Grid. Il vise à « donner des indicateurs à tous les usagers de l’eau (industrie, agriculture…) pour suivre l’état des ressources, mais aussi anticiper en intégrant des modèles prévisionnels pour obtenir des indicateurs de précision ». Grâce à l’intelligence artificielle, l’entreprise va ainsi émettre différents scénarios à l’intention de ses clients afin de prévoir, par exemple, des inondations, les niveaux de sécheresse… À la clé ? 772 000 € (75 % de subventions et 25 % en avance remboursable) en sachant que l’investissement nécessaire pour développer ce projet s’élève à 1,7 M€. Cinq modèles prévisionnels ont d’ores et déjà été dévoilés cette semaine sur le salon Cycl’Eau à Strasbourg.
D’autres projets innovants restent confidentiels mais pourraient déboucher sur le recrutement de huit personnes à partir de 2024 (ingénierie, intelligence artificielle). L’équipe a déjà accueilli cette année trois nouveaux collaborateurs (chef de projet, développeur et ingénieur en développement). « Depuis 2006, l’effectif est passé de 6 à 20 personnes. »
D’après Stéphane Barthon, Aquasys est « en pleine crise de croissance ». « Après 2022 qui a été une année de transformation (changement des outils, structuration des équipes…), nous avons enregistré une hausse de 40 % de notre chiffre d’affaires (500 k€). Cette année, nous tablons sur la même progression. Notre objectif est d’être rentable en 2024. »
Parmi les axes de croissance de la PME : un développement à l’international, indique Stéphane Barthon. Son associé, Dominique Theriez, prospecte les pays du Maghreb, où la ressource en eau est un véritable enjeu. « L’ambition est de signer avant la fin de l’année pour un prototype au Maroc puis en Tunisie et en Côte d’Ivoire l’an prochain. » Aquasys, qui compte parmi ses clients des syndicats (eau potable…), des collectivités, des agences de l’eau ou encore des institutions nationales, a également identifié deux autres cibles potentielles : les industriels et les communautés de communes.