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3 questions à… Pascal Rousselot, président de la FFB de Vendée

À la tête de la section vendéenne de la Fédération française du bâtiment (600 entreprises adhérentes, 10 000 salariés) depuis décembre dernier, Pascal Rousselot fait part de ses inquiétudes, en particulier pour le marché de la construction. Selon lui, il est nécessaire de définir un cap pour assurer l'avenir du secteur.

Pascal Rousselot, FFB Vendée

Pascal Rousselot, président de la FFB de Vendée © Alexandrine DOUET - IJ

Comment se porte le secteur du bâtiment en ce début d’année, dans le département ?

Le marché de la rénovation se porte plutôt bien. En revanche, l’inquiétude se confirme sur le marché des logements neufs. En 2023, dans le département, les autorisations de constructions de logements ont en effet baissé de 26 % par rapport à l’année précédente. Ce ralentissement est le résultat d’une conjonction de facteurs. Il y a d’abord eu la réglementation RE 2020, entrée en vigueur au 1er janvier 2022, puis la hausse des prix des matériaux, de l’énergie et l’augmentation des taux d’intérêt. Le durcissement du prêt à taux zéro va lui réduire encore le nombre de primo-accédants. Cette récession commence à avoir des répercussions sur l’ensemble de l’écosystème lié à la construction. Dans le même temps, les entreprises peinent à recruter, faute de pouvoir accueillir les candidats, en raison du manque de logements.

Selon vous, quelles sont les actions à mettre en œuvre pour inverser la tendance ?

Nous réclamons une véritable politique du logement, à l’image de ce qui a été fait pour le secteur de l’automobile par exemple. Nous sommes d’ores et déjà satisfaits de la nomination d’un ministre du logement (Guillaume Kasbarian a été nommé le 8 février, NDLR). Si rien ne bouge, le secteur du bâtiment pourrait supprimer jusqu’à 150 000 postes à l’horizon 2025. Il est encore temps d’agir. Aujourd’hui, nous souhaitons fixer un cap pour aller progressivement vers un nouveau modèle économique. Au niveau national, la FFB a d’ores et déjà créé l’an dernier l’Alliance pour le logement, où sont regroupées une dizaine de fédérations (d’artisans, architectes, promoteurs, notaires…, NDLR) afin de parler d’une seule et même voix sur des objectifs communs. Le dispositif va être décliné au niveau régional, puis départemental. De notre côté, nous multiplions les échanges avec les élus locaux, pour qu’ils puissent relayer notre message au plus haut niveau.

Pour l’heure, sur quoi misez-vous ces prochains mois pour maintenir l’activité ?

Nous avons notamment obtenu de la part des bailleurs sociaux la promesse de faire construire 1 500 logements d’ici fin 2024 dans le département. Parallèlement, les marchés publics se maintiennent à un bon niveau. Le marché de la rénovation reste porteur. Le dispositif MaPrimeRénov’ nous permet d’avoir des perspectives de développement, même si les dossiers peuvent être compliqués à traiter pour certaines entreprises, en raison d’un manque de temps et de personnel. Nous misons aussi sur les demandes liées à l’adaptation des logements en vue du maintien à domicile des personnes âgées. Nous devrions également bénéficier du plan gouvernemental portant sur la rénovation énergétique des écoles (lancé en septembre dernier, NDLR) qui concerne 40 000 établissements sur l’ensemble du territoire français.