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Bamboo : des business angels au service du territoire

Les business angels sont souvent décrits comme un maillon essentiel du financement des entreprises innovantes. Mais leur rôle ne se cantonne pas à investir une partie de leur patrimoine dans des start-up… La preuve par l’exemple avec Bamboo.

Luis Manuel DA SILVA, Thibaut JARROUSSE de D-Vine et Pierre-Jérôme d'AUDIFFRET de Bamboo

Luis Manuel DA SILVA, Thibaut JARROUSSE de D-Vine et Pierre-Jérôme d'AUDIFFRET de Bamboo ©D. R.

C’était plusieurs fois, Natéosanté ou encore Shopopop… Derrière ces entreprises intervenant sur des secteurs multiples, on trouve des investisseurs réunis dans une société de business angels bien ancrée sur le territoire : Bamboo. Président depuis juin dernier et membre fondateur, en 2005, de la société d’investissement, Pierre-Jérôme d’Audiffret revient sur ses origines et principes. « On était une dizaine, tous des anciens du CJD, de Réseau Entreprendre ou de la CCI et on se connaissait plus ou moins, mais on avait identifié qu’il y avait dans la région des jeunes entrepreneurs au talent fou qui peinaient à trouver des fonds pour se développer », explique-t-il.

Dès lors, ces dirigeants ou anciens dirigeants aux compétences reconnues décident de soutenir de jeunes start-up, mais aussi des repreneurs d’entreprises dans des secteurs plus traditionnels. Avec, dès le départ, la volonté d’asseoir l’action de Bamboo sur un diptyque soutien financier/accompagnement. « Les deux sont très importants », souligne cet ancien DG de la division grand Ouest du groupe Pierre Le Goff. Ainsi, lorsqu’un dossier est retenu, le groupe d’investisseurs choisit parmi ses membres un accompagnateur susceptible d’aider au mieux l’entreprise. « On se voit tous les mois et quand on a des besoins additionnels de compétences, on fait appel aux autres, mais on n’est pas là pour être opérationnels », insiste Pierre-Jérôme d’Audiffret.

TROIS CRITÈRES : « L’HOMME, L’HOMME ET L’HOMME ! »

Sur le choix des entreprises soutenues, outre qu’elles doivent être implantées dans la région et dégager déjà un peu de chiffre d’affaires, le président de Bamboo met en avant trois critères cruciaux : « l’homme, l’homme et l’homme ! ». Avec un profil bien défini : « certains ont de très bons projets, mais ils sont incapables de les vendre. On recherche des personnes qui ont cette capacité, le sens du contact, de l’empathie, ne sont pas dans une course aux capitaux, mais possèdent un potentiel de réussite ». Il ajoute : « Le monde dans lequel on vit change et ces jeunes en inventent un nouveau. Ils ont une autre vision que la nôtre sur les attentes des consommateurs de demain.

Ce qui nous intéresse, c’est d’être sur des marchés importants, avec des entrepreneurs qui voient grand, mais démarrent petit. » À ce jour, 28 dossiers ont été soutenus par Bamboo. L’investissement financier se faisant sur les fonds personnels des membres, le choix des entreprises retenues s’effectue à l’unanimité. S’ils n’ont pas vocation à rester indéfiniment au capital des sociétés qu’ils soutiennent, les business angels s’inscrivent néanmoins sur du moyen terme, entre sept et dix ans. « Ensuite, on passe la main à d’autres investisseurs », conclut le président.

 

Témoignage : Thibaut Jarrousse, cofondateur et président de D-Vine

D-Vine (ex 10-Vins) a très vite été accompagnée par Bamboo après sa création. « En 2014, on a fait un premier tour de business angels et ils sont entrés au capital sur un ticket de 100 000 € », relate Thibaut Jarrousse. Depuis, Bamboo a renouvelé sa confiance à chaque tour de table de la start-up. Un soutien financier régulier, doublé d’un accompagnement dont le chef d’entreprise salue la qualité. « Ce sont eux qui nous ont le plus apporté. Car ce n’est pas le tout de proposer un accompagnement si derrière il n’y a pas les compétences pour nous tirer vers le haut. Ça peut même être contre-productif », pointe Thibaut Jarrousse. Chez Bamboo, il dit avoir trouvé des interlocuteurs de poids, qui les ont « pas mal challengés », d’abord sur leurs schémas industriels, puis sur le recrutement et le management d’une équipe commerciale, ou encore la posture du dirigeant. « On oublie souvent qu’en tant qu’entrepreneur, il faut être le premier commercial de sa boîte. On l’a bien expérimenté ! », témoigne-t-il en évoquant l’accompagnement de Pierre-Jérôme d’Audiffret.

« Il nous a poussés dans nos retranchements, nous incitant à mettre en place une mécanique commerciale qui a marché après l’avoir expérimentée. Étant ingénieur de formation, je me suis un peu fait violence au départ pour faire le phoning, le porte-à-porte. J’ai beaucoup appris ! », reconnaît-t-il. Et d’ajouter : « C’est comme ça aussi qu’on est devenus performants sur le digital, car ce qui fonctionne en physique, fonctionne aussi sur ce canal. » Aujourd’hui encore, même si D-Vine a sauté bien des obstacles, Thibaut Jarrousse estime précieux d’« être entouré de personnes qui connaissent bien l’entreprise, ont vu son évolution, tout en étant à l’extérieur. Il y a deux mois, Pierre-Jérôme nous a de nouveau challengés en nous disant : « maintenant que vous avez une mécanique commerciale qui roule, comment faire pour aller deux à trois fois plus vite ? » C’est intéressant de se poser ces questions-là ! »

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