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Les microalgues, futur or vert de la région ?

La région Pays de la Loire a décidé de monter d’un cran ses ambitions pour la filière microalgues en établissant une feuille de route concrète adoptée en octobre. Au-delà de la spiruline, désormais bien connue, il existe des dizaines d’espèces différentes aux propriétés pleines de promesses.

AlgoSource

10 à 20 M€ doivent être mobilisés par le Conseil régional pour la filière d’ici à 2027. Ici, le site de production d’AlgoSource à Saint-Nazaire. ®Donatien Millet

Le 16 octobre 2020, la Région Pays de la Loire annonçait dans un communiqué sa feuille de route pour la filière des microalgues. Les microalgues, ce sont de minuscules organismes, parmi les premiers êtres vivants apparus sur Terre. Adoptée lors de la dernière session du Conseil régional, cette feuille de route est le fruit de deux années de concertation avec les acteurs de la filière sur le territoire. Chambre d’agriculture des Pays de la Loire, fédération des spiruliniers, syndicat mixte pour le développement de l’aquaculture et de la pêche, pôle de compétitivité Mer Bretagne Atlantique, Valorial, Atlanpole et différentes entreprises… au total, une quarantaine d’acteurs ont été associés.

La Région prévoit ainsi de consacrer 10 à 20 M € à la filière d’ici à 2027.

« La feuille de route prend acte aujourd’hui, avec du retard, à cause du Covid. Elle devait être adoptée en mars mais, malgré la crise, la filière reste dans notre vision prospective, explique Claire Hugues, conseillère régionale, membre de la commission Agriculture, pêche et mer. On ambitionne de changer d’échelle pour cette filière émergente et en croissance qui se situe déjà parmi les plus importantes de France. »

DIX GRANDES ACTIONS

Cette feuille de route se décline en dix grandes actions avec un calendrier défini : développer les usages en fonction des atouts ligériens et des marchés, faire connaitre les microalgues au grand public (plan de communication en 2021), déployer des actions de lobbying (courriers et délégation prévus en 2020 auprès de la Commission européenne), animer la filière avec la réalisation d’une cartographie des compétences, soutenir la création et le développement des entreprises via des appels à projet, adapter la formation aux besoins des acteurs qui seront définis en 2021, augmenter le rayonnement scientifique et la collaboration avec les entreprises, fédérer et incarner l’excellence des acteurs autour d’AlgoSolis, mettre en réseau une souchothèque régionale (groupe de réflexion à lancer en 2021) et développer des partenariats nationaux et internationaux stratégiques (une mission exploratoire est prévue au Maroc en 2021).

Parmi les microalgues, la plus connue est la spiruline, pour sa concentration en nutriments, mais il existe des dizaines d’espèces différentes. Riches en protéines, en oméga 3 et en antioxydants, elles disposent de nombreuses propriétés qui offrent « des réponses aux enjeux actuels de transition environnementale, alimentaire et énergétique », constate la Région.

Parmi ses applications possibles, il y a l’alimentaire, avec bien sûr la spiruline, mais aussi l’alimentation animale en pisciculture par exemple. « Au-delà de la consommation pure, on peut en extraire des molécules, notamment pour la cosmétique », explique encore l’élue. Autre potentialité de ce futur or vert : son utilisation pour des biomatériaux recyclables car elles ne laissent pas de traces dans l’environnement.

ÉCONOMIE CIRCULAIRE

Les microalgues constituent aussi un sujet d’économie circulaire. « Dans certaines productions, on utilise des intrants, qui sont ensuite rejetés et qui peuvent être utilisés pour la fabrication des microalgues, détaille Claire Hugues. C’est le cas notamment de l’azote ou du CO2. De nombreuses recherches et des projets sont en cours sur le sujet. »

Outre l’industrie, les microalgues peuvent être utilisées en économie circulaire dans l’agriculture. Des projets pilotes ont été lancés avec la Chambre d’agriculture des Pays de la Loire sur différents sites d’élevage. D’autant que les microalgues peuvent être cultivées aussi bien dans l’eau salée que dans l’eau douce. La filière possède donc un potentiel de développement dans l’ensemble des départements de la région.

L’EXCELLENCE DE LA RÉGION

« Nous souhaitons nous engager plus avant sur cette filière car la région Pays de la Loire est en avance sur cette question. Nous possédons de nombreuses compétences et de savoir-faire qu’il convient de développer », insiste Claire Hugues. Cette ambition passe par des entreprises qui, telle AlgoSource à Saint-Nazaire (lire l’encadré), ou encore la recherche scientifique avec un programme spécial, Atlantic MIcroalguae (conduit avec le laboratoire Génie des procédés Environnement et agroalimentare (GEPEA), des laboratoires Ifremer et le laboratoire Mer molécules santé) et des chercheurs de renom tels Pascal Jaouen. « La plateforme de recherche Algosolis, à Saint-Nazaire, est également très reconnue dans ce domaine et constitue un fer de lance dans la région », explique encore la conseillère régionale.

Pour les entreprises qui souhaitent s’engager dans cette filière, il existe plusieurs dispositifs de soutiens aux structures innovantes ou pour l’investissement disponibles auprès du Conseil régional. Elles peuvent se rapprocher du service de développement économique.

 


EN CHIFFRES

La filière des microalgues compte 92 entreprises en Pays de la Loire, dont 51 producteurs, et représente 400 emplois.

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