Souvent, les modèles économiques actuels se contentent de réduire les impacts environnementaux. Une fois le seuil incompressible atteint, les entreprises compensent pour atteindre la neutralité carbone, en plantant des arbres par exemple. C’est bien, mais c’est insuffisant. Avec l’économie régénérative, nous pouvons aller plus loin et avoir des impacts positifs nets sur l’environnement », juge Bertrand Thuillier. Ce chercheur au sein du centre de recherche-action de l’école Lumia (Provence-Alpes-Côte d’Azur) était récemment invité en Vendée par l’association Ruptur pour présenter son travail sur l’élaboration d’un référentiel autour des modèles économiques régénératifs. D’emblée, il a rappelé l’urgence à trouver des solutions d’équilibre. « Pourquoi viser cette soutenabilité forte ? Si beaucoup d’entreprises s’engagent dans la voie de l’économie régénérative, nous pourrons revenir vers les seuils de limite planétaire et viser un espace plus sûr et plus juste pour les humains. »
Ce concept de « limite planétaire » a été défini par une équipe internationale de chercheurs en 2009. Selon les scientifiques, il en existerait neuf à ne pas franchir si l’humanité ne veut pas compromettre les conditions favorables et de stabilité dans lesquelles elle vit depuis 12 000 ans. Or, six limites ont déjà été dépassées, dont le réchauffement climatique et la biodiversité.

Bertrand Thuillier, spécialiste de l’économie régénéra…