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Télétravail et voyage : « J’ai très vite pris le pli »

Fidéliser son alternant en lui proposant une expérience à l’international. Tel était le thème de la table ronde proposée le 15 septembre dernier, dans le cadre de la Nantes Digital Week, par la start-up Holiworking. L’occasion de découvrir, témoignages à l’appui, les bénéfices d’une formule qui consiste à combiner voyage et télétravail. Une opportunité pour les entreprises d’aller chercher des profils qui leur font défaut.

Axel Morais

Le témoignage d’Axel Morais (à droite) a permis de découvrir les bénéfices de la solution Holiworking, combinant télétravail et expérience à l’international. © IJ

Ils ne sont pas les seuls, mais à la sortie de leurs études, de nombreux alternants hésitent entre rester en poste et partir voyager. Pour leur éviter ce choix cornélien, la start-up nantaise Holiworking leur permet de concilier les deux. « Notre concept consiste à offrir aux salariés français qui peuvent télétravailler la possibilité d’aller vivre une expérience à l’international de 3 à 12 mois tout en gardant leur job, détaille Gaël Brisson, dirigeant et fondateur. Cette formule répond parfaitement aux attentes actuelles de bon nombre d’apprentis qui, une fois leurs études terminées, aimeraient partir voir du pays. Un moyen pour les entreprises de fidéliser les jeunes qu’elles ont formés et de les voir ensuite s’engager à leurs côtés sur la durée. »

Pour découvrir les bénéfices de cette formule, Axel Morais, consultant en relations presse chez Oxygen parti six mois en 2022 en Afrique du Sud grâce à Holiworking, a livré son retour d’expérience : « J’ai effectué l’ensemble de mon cursus post bac en apprentissage. C’est une bonne chose pour apprendre un métier, se professionnaliser et commencer à gagner de l’argent. En revanche, c’est plus compliqué si on veut partir à l’étranger, ce qui était mon cas. J’avais de nombreux amis qui étaient partis à l’étranger à la fin de leurs études et étaient revenus avec les yeux qui brillent. J’ai eu moi aussi envie de me laisser tenter par cette expérience. D’autant plus que c’était un projet personnel de longue date. »

Anticiper la contrainte du décalage horaire

Alors que la fin de son contrat en apprentissage approche, Axel évoque son projet de voyage avec son manager, qui lui propose au même moment un CDI. « Après en avoir discuté à plusieurs reprises, mon manager, qui avait lui aussi le goût du voyage, m’a proposé la solution Holiworking, qui me permettait de signer un premier CDI tout en partant voir du pays. J’ai été immédiatement séduit, se souvient le consultant en relations presse de 26 ans. On a ensuite organisé les choses en tenant compte des contraintes de mon poste, notamment le fait de devoir échanger par téléphone avec les journalistes et en visio avec mes clients. Il fallait donc que le décalage horaire de mon pays d’accueil soit raisonnable. J’ai finalement opté pour l’Afrique du Sud, qui est sur le même fuseau horaire que la France. »

Six mois plus tard, Axel Morais débarque à Cape Town. « Entretemps, ma référente qui vit sur place m’avait aidé à trouver une colocation, mais également un bureau en coworking. »

Quelques jours après son arrivée, Axel commence le télétravail. « J’ai très vite pris le pli, car mes missions étaient dans la continuité de celles que j’avais en France. À la différence près que je ne me rendais plus au bureau chaque semaine. Tout s’est très bien passé avec ma direction et mes clients, qui avaient été avertis en amont et qui me soutenaient dans mon projet. Concernant l’organisation du travail, nous avons très vite mis en place des pauses café en visio avec mon boss et le reste de l’équipe. Un moyen de conserver du lien. »

« Mon entreprise a réussi à me fidéliser »

Au chapitre des difficultés rencontrées par Axel sur place, « la plus grosse n’a pas été de me recréer un cercle social. Mais plutôt de faire avec les coupures d’électricité récurrentes et d’accepter d’être au contact de la pauvreté, l’Afrique du Sud étant l’un des pays les plus inégalitaires au monde. »

Que ce soit sur le plan professionnel et personnel, le bilan dressé par Axel Morais est « très positif. Cette expérience m’a amené une plus grande ouverture d’esprit et appris à croiser les points de vue tout en allant plus vers les autres. J’ai également développé là-bas un fort goût pour les activités proches de la nature, notamment le surf que je pratiquais quasi-quotidiennement. Donc si vous avez envie de partir à l’étranger et que vous avez la possibilité de le faire en télétravail, n’hésitez pas ! Vous y apprendrez énormément sur vous, aussi bien sur le plan personnel que professionnel. En m’offrant cette possibilité, mon entreprise a réussi à me fidéliser et je lui en suis franchement reconnaissant », a conclu le chargé de relations presse.

« Il a gagné en maturité, y compris professionnellement »

Alison Hurley-Malhere, dirigeante et fondatrice de “The English Coach” à Nantes, a livré son retour d’expérience Holiworking côté dirigeante : « J’étais très satisfaite du travail de Grégoire, business developper en alternance. Lorsqu’il m’a fait part, quelques mois avant la fin de son contrat, de sa volonté de faire une année de césure dans un pays anglophone, je n’étais pas emballée car j’avais plutôt prévu de l’embaucher en CDI.

The English Coach

Grâce au soutien d’Alison Hurley-Malhere (à gauche), dirigeante et fondatrice de “The English Coach”, Grégoire est parti télétravailler dix mois à Bali puis en Thaïlande. © DR

Quelques jours après, je suis tombée sur une publicité sur Facebook pour Holiworking, que j’avais découverte à l’International Week. J’ai alors proposé à Grégoire de l’embaucher en CDI dès la fin de son alternance et de le faire partir à l’étranger en Thaïlande pour 10 ou 12 mois. Il a été emballé et à partir de là, on a commencé à bâtir ensemble son projet, en partenariat avec les équipes d’Holiworking. Finalement, il est parti à Bali, puis en Thaïlande.

Avec le décalage horaire, Grégoire a dû réorganiser ses journées. Chaque matin, après sa session de surf, il assurait des tâches administratives, les devis et la communication… Et l’après-midi, il passait des appels et échangeait avec l’équipe. Au départ, on n’avait pas anticipé nos besoins d’échange. Cela nous a manqué et on a rapidement mis en place un ”coffee break“ quotidien pour y remédier. Et utilisé Slack, la messagerie en ligne des entreprises. Sur le travail en lui-même, aucun souci : télétravailler du bout du monde n’a pas impacté les performances de Grégoire. Et au-delà des nombreuses rencontres qu’il a pu faire sur place, Grégoire a surtout beaucoup gagné en maturité, y compris professionnellement. »