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Le télétravail amené à gagner du terrain

Si le télétravail est appelé à fortement se développer dans les entreprises où il est possible, il reste néanmoins source d’inquiétude pour les dirigeants quant à ses effets sur la cohésion et la vie collective.

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© iStock

Le 16 novembre à la CCI Nantes St-Nazaire, la première édition du salon Solutions mobilités a été l’occasion de dévoiler les résultats d’une étude menée auprès de plus de 1 000 entreprises du territoire sur le télétravail et les conséquences de la crise sanitaire. Ses conclusions étaient accompagnées des éclairages de Nathanaël Mathieu, co-fondateur de Neo-nomade, une société spécialisée dans les solutions d’espaces de travail flexibles pour les entreprises.

Une chose est sûre : la crise sanitaire a accéléré des changements déjà largement entamés dans nos modes de vie, organisations du travail et modes de consommation. « À tel point que le télétravail des confinements 2020 et 2021 laisse aujourd’hui place à des déploiements maîtrisés au sein des entreprises », débute Erwan Baconnier, responsable d’études à la CCI. Les questionnements des dirigeants à l’égard du travail à distance demeurent néanmoins, et l’enquête menée cet été par la CCI Nantes St-Nazaire confirme une diversité d’appréciation et de volonté d’appropriation.

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Les principales raisons de non-développement du télétravail : Raisons citées par les entreprises n’envisageant pas un  accroissement du télétravail. Source : CCI Nantes St-Nazaire

LES EMPLOIS TÉLÉTRAVAILLABLES MINORITAIRES

Premier constat dressé par l’étude de la CCI, « il y a un développement à attendre du télétravail dans les mois et années à venir ». Néanmoins, le responsable d’études rappelle que « les emplois télétravaillables sont minoritaires en Loire-Atlantique : ils représentent seulement 1/5e des emplois salariés du secteur privé du département (21 %) ».

C’est dans le secteur des services aux entreprises que l’on rencontre naturellement le plus de salariés dont le poste peut faire l’objet de travail à distance (quatre sur dix en moyenne). Les différences sont néanmoins fortes entre les activités, avec en tête les secteurs informatiques, l’édition et l’audiovisuel, la recherche-développement, la publicité et les études de marché ou encore le conseil et les activités juridiques et comptables.

Malgré cette réalité, les deux spécialistes sont convaincus que « la pratique est appelée à se développer nettement dans les entreprises où elle est possible, dans la continuité des expérimentations des confinements liées à la crise sanitaire. Pour preuve, 47 % des entreprises interrogées dans l’étude envisagent d’étendre le télétravail par rapport à la situation pré-crise sanitaire ».

Concrètement, à moyen terme en Loire-Atlantique, c’est ainsi plus d’un salarié sur dix (11 %) qui devrait télétravailler en moyenne, soit près de 40 000 salariés, contre moins d’un salarié sur 20 avant la crise (4 %). « Ce développement est avant tout porté par la demande des salariés et la volonté des entreprises d’y répondre, d’autant plus dans le contexte actuel de tensions sur le marché du travail, d’attention croissante à la qualité de vie au travail et de réduction de l’empreinte carbone des entreprises via les déplacements de leurs salariés », détaille le dirigeant de Neo-nomade.

Bien que le télétravail élargisse les perspectives de recrutement et qu’il réduise le coût et le temps de déplacement domicile-travail des salariés tout en leur offrant un nouvel équilibre entre vie professionnelle et personnelle, il interroge néanmoins les dirigeants sur les habitudes de travail au sein des entreprises. Ces derniers préfèrent effectivement très largement préserver un lieu d’échanges physiques vivant, considéré comme porteur d’échanges, de collaboration et de cohésion. Les inquiétudes sur les effets du télétravail sur le collectif sont particulièrement marquées dans l’industrie, et, plus généralement dans les activités où une seule partie des effectifs est en mesure de télétravailler. Dans le même ordre d’idées, c’est aussi la question de l’intégration de nouvelles recrues qui se pose…

PLÉBISCITÉ PAR NEUF SALARIÉS SUR DIX

« Dans ce cadre, très peu d’entreprises s’orientent vers le télétravail intégral et le nombre maximal de jours de télétravail par salarié envisagé par les dirigeants oscille entre un et trois jours par semaine selon les entreprises, alors que le nombre idéal de jours de télétravail par semaine s’établit à deux du côté des salariés », précise Erwan Baconnier.

Plébiscité par neuf salariés sur dix mais minoritaire en part de salariés, le développement du travail à distance est donc amené à faire évoluer la vie des entreprises et le fonctionnement territorial, notamment en réduisant les déplacements et / ou en incitant aux relocations résidentielles plus éloignées du lieu de travail.

Bien que le télétravail ait été multiplié par trois en Loire-Atlantique par rapport à il y a deux ans, le département s’oriente donc vers une situation hybride entre présentiel et travail à distance : le télétravail intégral étant appelé à rester presque aussi marginal qu’avant la crise : seules 8 % des entreprises du département qui en ont les capacités sont prêtes à passer aux 100 %.

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