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Squid surfboards lance des surfs écoresponsables

La start-up de Bretignolles-sur-Mer a mis au point des surfs à base de matériaux recyclés innovants, fabriqués en France et recyclables. Squid surfboards propose aussi une consigne pour assurer leur bonne valorisation en fin de vie.

William, le Shaper, Anthony et Jimmy, les deux cofondateurs ©Squid surfboards

« Aujourd’hui les trois quarts des planches de surf sont fabriquées hors Union européenne, notamment en Asie », assure Jimmy Boissonnot, 37 ans, cofondateur de Squid surfboards en novembre 2020 avec Anthony Hervelin, 31 ans. « Elles sont pétro-sourcées, non recyclable et finissent soit au fond des océans soit en enfouissement ». Pas très reluisant pour un sport concerné au premier chef par les questions environnementales. Pour réduire l’empreinte carbone de ce loisir, les deux entrepreneurs, techniciens matériaux au sein du laboratoire méthodes et matériau de Beneteau ont profité d’un plan de départ volontaire pour associer leur connaissance et leur passion pour les sports de glisse en créant Squid surfboards.

Des matériaux innovants issus du recyclage

Ils utilisent deux nouvelles technologies pour concevoir leur planche : le OFoam, une mousse en polystyrène issue de la biomasse, venant du centre de la France et le Core tech, une mousse issue du recyclage de bouteilles plastique en PET, venant des Hauts de France. Des matériaux innovants, recyclés et recyclables qui constituent le corps de leur surf. Pour la coque, les entrepreneurs utilisent une résine dont 50% est biosourcée à partir d’huile végétale. Pour remplacer la fibre de verre, ils cherchent une fibre végétale de substitution plus économe en eau que la fibre de lin. Cette phase de R&D est financée par une aide du fonds départemental Spécifik octroyée par le Centre de ressources et d’innovation (CRI).

Du flotteur aux ailerons, pas de fibre de carbone dans les surfs Squid ©Squid Surfboard

Pour les accessoires, pas de fibre de carbone. Squid utilise de la fibre de basalte pour les renforts, du plastique recyclé venant du sud de la France ou du composite européen pour les ailerons, des cordons recyclés provenant du sud de la France pour les leashs et du liège du Portugal pour le grip.

Une consigne pour maîtriser le recyclage des surfs en fin de vie

« On assure aussi le recyclage de nos planches », certifie Jimmy Boissonnot. Un QR code est apposé sur le flotteur qui permet de connaître la composition de chaque surf, d’assurer leur déconstruction et leur recyclage dans la filière idoine. La société (cinq salariés) a mis en place un système de consigne pour prendre en charge la valorisation des surfs en fin de vie.

Même détermination pour la fabrication : les chutes de coupe sont utilisées pour confectionner localement des poufs d’extérieur, vendus dans leur atelier-boutique de Bretignolles-sur-Mer. Les déchets de résine sont recyclés dans la filière locale dédiée. Et les combinaisons néoprène proposées à leurs clients comportent du caoutchouc naturel et du calcaire issu de coquilles d’huîtres. Elles proviennent du fabricant rochelais Soöruz, spécialiste des combinaisons de sports de glisse écologiques et écoresponsables.

Développements techniques et commerciaux en vue

Les surfs Squid sont testés depuis leur lancement au printemps 2021 par huit riders de la Squid family et l’équipe locale de jeunes compétiteurs. Équipée d’une Squid, Clémence Schorsch a terminé sur la première marche du podium des derniers championnats de France de surf qui se tenaient aux Sables d’Olonne, dans la catégorie minime. La gamme est vendue sur internet, dans leur atelier et dans quelques magasins du littoral français où les retours d’expérience ont été bons.

Fort de ces succès, les deux entrepreneurs réinvestissent avec l’aide de leurs partenaires financiers pour poursuivre leur développement commercial. Ils vont ouvrir un surf shop dans le centre-ville de Bretignolles-sur-Mer, libérant de la place dans l’atelier. Porté de 100 à 150 mètres carrés, et avec le renfort d’un second shaper, l’atelier sera en capacité de doubler sa production. Elle sera portée de 120 à 250 planches par an l’an prochain.

Parallèlement, ils vont développer leur réseau de magasins partenaires sur la façade atlantique, de La Charente à la Bretagne, dans les deux ans, avant de se tourner vers le sud-ouest. L’équipe va également plancher sur le développement d’un surf évolutif pour les débutants et les écoles de surf, attractif en terme de prix. « Nos planches bio-sourcées et écoresponsables sont 10 à 15% plus chères qu’un produit venu de Chine. C’est un vrai challenge », note Jimmy Boissonnot. Squid Surfboards va aussi lancer la production d’un paddle. Épaulée par Réseau entreprendre Vendée, la start-up espère atteindre un chiffre d’affaires de 200 k€ pour sa deuxième saison commerciale.

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