D’où vous est venue la passion de la voile ?
Mon père était capitaine de marine marchande, désormais pilote de hors-bord, et, dès tout petit, j’ai embarqué avec lui. J’ai toujours beaucoup aimé la mer. J’ai commencé à naviguer quand j’avais cinq ans et, dès sept ans, j’ai commencé la compétition en Optimist. Je participais à toutes les courses et, déjà, je me disais que plus tard je ferais le Vendée Globe. C’était ma motivation première et ça l’est toujours !
Ensuite, j’ai intégré le groupe national des 29ers (dériveur à trois voiles à spi asymétrique, NDLR) pour les 14-18 ans, avec lequel j’ai obtenu mes premiers résultats au Championnat du monde. Et puis, pendant mes études d’ingénierie à New York en 2019, j’ai fait le pari de participer à la mini-transat en solitaire La Rochelle – La Martinique. Cette transat a été ma première grosse expérience de course au large et de traversée de l’Atlantique. J’ai terminé 8e, c’était vraiment génial. En devenant skipper professionnel, j’ai choisi l’automne dernier de venir habiter en France qui est le lieu idéal pour démarrer une carrière dans la course au large, en intégrant le pôle d’entraînement de Lorient.
Une carrière qui a déjà bien démarré ?
Effectivement, d’abord en 29ers, en gagnant le championnat d’Espagne, puis en finissant 7e et 9e au Championnat du monde. Faire la mini-transat il y a deux ans était le truc le plus fou. Je n’avais que 20 ans et j’ai terminé 8e. C’est mon expérience la plus forte. Et le fait de participer à La Solitaire représente un bel aboutissement.

© Benjamin Lachenal
Justement, comment se prépare-t-on à participer à une telle course ?
L’aspect financier est le plus important, de même que l’engagement personnel qui est énorme. Pour m’entraîner, j’ai par exemple effectué en mai dernier, en double avec Will Harris, la transat qui va de Concarneau à Saint-Barthélemy. J’ai beaucoup appris à ses côtés sur la gestion du mental, de l’alimentation, du sommeil.
Le sommeil, c’est toujours la grande question. Comment se gère-t-il sur La Solitaire ?
En termes de sommeil, il n’y a rien de plus dur que La Solitaire. C’est même pire que sur le Vendée Globe. Sur le parcours, on est confronté à de nombreux rochers, on navigue beaucoup en côtier, tous les monocoques sont identiques, nous naviguons donc souvent très proches…