Mis à jour le 7/01/2025. « Nous avons choisi de nous battre, avec un objectif clair : terminer nos soixante chantiers en cours pour nos clients », déclare Yoann Choin-Joubert, PDG du groupe. Il insiste sur l’importance de cette procédure : « Cette mesure volontaire de protection et de sauvegarde constitue une étape nécessaire pour finaliser notre restructuration, simplifier notre organisation et renforcer notre plan d’économies. »
Le tribunal de Commerce de Nantes a accepté la demande de Réalités de placement en redressement judiciaire, accordant une période d’observation de six mois. Cette décision concerne principalement les sociétés holding du groupe et une vingtaine de filiales liées à des programmes déjà livrés. Les soixante chantiers en cours, représentant 3 200 logements, ne sont pas affectés et devraient être livrés en 2025 et 2026. Par ailleurs, les travaux de rénovation du stade Bauer, dont le promoteur nantais est le maître d’œuvre de sa reconstruction, ont redémarré lundi 3 février.
Cette reprise du plus gros chantier du Groupe est permise par la finalisation de la vente des dernières surfaces de bureaux de la Bauer Box, programme immobilier multi-usage de 30 600 m2 qui accompagne la rénovation du stade du Red Star FC. Le redémarrage des travaux est également assuré grâce à la signature d’avenants avec les principaux acquéreurs (ARES-Nomo, Interparking, Banque des Territoires) et les entreprises partenaires (Spie-Batignolles IDF, Rinaldi, Lefort-Francheteau, Cegelec et KONE). « Le tout encadré par un protocole d’accord qui sécurise le projet », annonce le groupe, » et un nouveau calendrier. La livraison de la Bauer Box et de la tribune nord du stade Bauer est désormais prévue pour la fin du premier semestre 2026. »
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Cette initiative s’inscrit dans le cadre d’une restructuration amorcée depuis plus d’un an par Réalités, confronté à une crise immobilière sans précédent. Depuis 2022, le marché est marqué par une hausse des coûts de construction et des taux d’intérêt, ainsi qu’à une baisse significative des crédits immobiliers, réduisant le pouvoir d’achat des acquéreurs et la rentabilité des projets. Selon la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI), le marché du logement collectif neuf a chuté de plus de 50 % entre 2021 et 2024.
Cessions à tout va pour réduire l’endettement
En réponse à ces défis, Réalités a procédé à la cession de plusieurs actifs non stratégiques pour renforcer sa trésorerie. Parmi celles-ci figurent la vente de participations dans des filiales spécialisées et la cession de biens immobiliers non essentiels. Le groupe s’est, par exemple, désengagé des Neptunes de Nantes, équipe féminine de handball et de volley, ainsi que de Vista Santé, filiale dédiée à la création et l’exploitation de pôles santé multidisciplinaires, et de Heurus, spécialisé dans les résidences seniors. Ces mesures visaient à réduire l’endettement du groupe et à recentrer ses activités sur son cœur de métier.
En juillet 2024, face à l’aggravation de sa situation financière, Réalités avait engagé une procédure de conciliation pour restructurer sa dette auprès de ses créanciers. Cette démarche s’est poursuivie par un mandat ad hoc en décembre 2024. Malgré ces efforts, l’accumulation des dettes et les difficultés de refinancement ont conduit le groupe à solliciter l’ouverture d’une procédure collective.
Fondé en 2003 par Yoann Choin-Joubert, Réalités s’est imposé comme un acteur majeur du développement territorial, avec un portefeuille de projets évalué à 3,182 Mds€ fin 2022. Cependant, la conjoncture défavorable a transformé cette croissance en un fardeau financier, obligeant le groupe à réduire ses coûts, ses effectifs et à céder certaines filiales pour s’adapter au nouveau contexte du marché immobilier.
Malgré ces défis, Réalités se dit, par la voix de son président, déterminé à poursuivre ses activités, en s’appuyant sur la livraison des chantiers en cours, la cession d’actifs immobiliers et le lancement de nouveaux projets dès 2025. Le groupe entend ainsi surmonter cette période difficile et préparer l’avenir avec résilience.