Les premiers coups de pioche ont été donnés en fin d’année dernière. Près de six mois plus tard, l’esquisse de la nouvelle digue turballaise se dessine dans le paysage portuaire.
Ce vaste ouvrage, implanté sur la première partie de l’actuelle jetée, ira s’étirer, toujours en arrondi, mais plus au large face à la longue plage des Bretons. « Chaque jour, une centaine de camions vient déverser autour de 1 500 m3 de blocs de pierre. Au printemps 2022, la nouvelle digue s’étendra sur près d’un kilomètre de long, soit environ le double de celle existante», résume François Guérin, responsable des travaux au sein du syndicat mixte, créé le 1er janvier 2020 et regroupant treize ports, dans le cadre de la reprise de la compétence portuaire par le département.
Des travaux en deux phases
Loin de le considérer comme une simple extension, ce dernier voit grand pour le petit port de pêche ligérien avec un budget de 43,9 M€ alloué à l’ensemble des opérations, dont 34 M€ pour cette première phase aux nombreux objectifs. Le cahier des charges inclut notamment la mise en place d’un quai EMR (énergies marines renouvelables) dédié à l’accueil des bateaux EDF chargés de la maintenance du futur parc éolien en mer, mais également la construction d’un contre-épi en vue d’assurer une sécurisation optimale des bassins. Par ailleurs, un dragage est prévu afin d’augmenter le tirant d’eau permettant de recevoir de plus gros chaluts. L’activité pêche, historique pour la petite commune de la presqu’île guérandaise, se porte « plutôt bien avec un chiffre d’affaires de 24,6 M€ et un volume de 9265 tonnes en 2019 qui était une bonne année », selon Gildas Guguen, directeur général du syndicat mixte des ports de Loire-Atlantique. Pour autant, celui-ci projette une « fourchette de croissance progressive à l’issue des travaux, de l’ordre de 10 à 15 M€ par an, pour faire face à une forte concurrence, entre autres, de la façade atlantique ».
Une fois cette première partie de gros œuvre terminée d’ici un an, la phase deux prévoit une refonte des structures d’accueil, l’adjonction d’un ponton et de 53 anneaux temporaires côté plaisance en plus des 360 actuels, ainsi que le déplacement du ponton passagers. « L’idée, explique le dirigeant, est de pouvoir réorganiser les espaces et recevoir des manifestations de plus grande envergure comme une mini-transat, ou La Solitaire du Figaro, d’ajouter des rotations à celles déjà en vigueur vers les îles de Houat, Hoëdic et Belle-Île. Et, pourquoi pas, de créer du tourisme industriel vers le futur site des éoliennes à l’instar de ce qui se fait au Danemark. »