Permettre à tous les jeunes de trouver une solution pour décrocher un emploi, un vœu pieu ou un objectif réalisable ? Les acteurs institutionnels régionaux ont eu à cœur de dresser un premier bilan d’étape du plan gouvernemental #1jeune1solution, en montrant d’abord leur mobilisation. Lors du point presse qui s’est déroulé à Nantes le 14 janvier 2021, l’État, au travers du préfet de région Didier Martin, Pôle emploi, mais aussi la Direccte et l’Insee étaient ainsi présents pour dresser un état des lieux de la situation régionale et mettre en avant des premiers résultats jugés « encourageants ».
S’agissant de l’état des lieux, Pascal Seguin, directeur régional de l’Insee a indiqué qu’on devrait atteindre, en Pays de la Loire, un taux de chômage de 8,5% de la population active fin 2020.
Au vu des dernières données disponibles, celles du troisième trimestre 2020, le taux de chômage était de 7,9% au troisième trimestre, avant le deuxième confinement donc. En novembre, selon les derniers chiffres de la Direccte, on comptait 178 720 demandeurs d’emploi de catégorie A sur la région, soit une augmentation de 9,5% sur un an. Soulignant les disparités territoriales, Pascal Seguin a pointé la dégradation plus forte sur les zones d’emploi d’Angers, de Saumur et du Mans, ainsi que, dans une moindre mesure, du littoral. Les jeunes de moins de 26 ans, eux, étaient 37 707 à s’être inscrits fin septembre en catégorie A chez Pôle emploi. Le chômage des jeunes a connu une augmentation de 11% en Pays de la Loire (contre 10% au niveau national).
MAINTENIR LES COMPÉTENCES
Au regard de cette situation, quid des premiers résultats enregistrés par les mesures gouvernementales réunies sous l’ombrelle 1jeune1solution ? La Direccte fait état, pour l’heure, de 15 000 demandes de primes à l’embauche de 4 000 € déposées par les entreprises ligériennes et décaissées. 12 000 entreprises ont également bénéficié de la prime à l’apprentissage et plus de 1 050 de la prime pour les contrats de professionnalisation (de 5 000 à 8 000 €). Des outils qui sont par ailleurs prolongés jusqu’à la fin mars.
En parallèle, un effort de formation et d’orientation des jeunes vers les métiers les plus porteurs d’emplois actuellement (métiers de la santé, bâtiment, logistique, transport, numérique) est déployé. « L’État va mettre, pour la formation professionnelle, 113 M€ au budget formation de la Région », souligne Jean-François Dutertre, directeur régional de la Direccte. Les acteurs de l’emploi régional attirent aussi l’attention des entreprises sur la nécessité de veiller à maintenir leurs compétences afin d’être prêtes à redémarrer au moment du rebond économique. « Pour cela, il n’y a pas le choix, il faut embaucher des jeunes et les former », rappelle le directeur régional de la Direccte.
260 CONSEILLERS DÉDIÉS AUX ENTREPRISES
Sur l’accompagnement des jeunes les plus éloignés de l’emploi, « nous avons repris la politique des contrats aidés », qui mobilisent les collectivités locales, indique encore Jean-François Dutertre. Autre dispositif fléché vers ce public le plus difficile à soutenir : la garantie jeunes, qui permet d’accompagner les 16 à 25 ans en situation de grande précarité vers l’emploi ou la formation : 8 600 seront déployées cette année, contre 3 300 en 2020.
Un nombre de dispositifs conséquent qui ont pour vocation d’apporter des solutions individualisées en direction des jeunes et des entreprises. « C’est à nous de nous adapter aux besoins », souligne Jean-François Dutertre. L’enjeu reste de faire connaître, tant aux jeunes qu’aux entreprises, cette diversité de réponses. Pour ce faire, le directeur régional de Pôle emploi, Alain Mauny, précise que 92 conseillers dédiés à l’accompagnement des jeunes ont été recrutés sur la région. Ces conseillers travaillent eux-mêmes en collaboration avec 260 conseillers entreprises, permettant ainsi à Pôle emploi d’être « plus réactif », selon les mots même de son directeur régional.
TÉMOIGNAGE « LA SEULE SOLUTION QUI NOUS RESTE, C EST DE FORMER »
Pierre Fruneau, couvreur, dirige Tri Énergie à Bouaye. Son entreprise emploie aujourd’hui cinq personnes.
À l’occasion du point presse du 14 janvier, il a témoigné de la qualité de la réponse et de la réactivité dont a fait preuve Pôle emploi. Il rencontre depuis plusieurs années des difficultés de recrutement, « même en travaillant avec les CFA et tous les partenaires possibles », précise-t-il. Son cas, loin d’être isolé, concernerait selon ce patron toutes les entreprises de couverture de Loire-Atlantique.
Et la tendance ne devrait pas s’inverser dans les années à venir, le marché de la couverture couplé à celui de l’isolation étant en progression constante. « On fait des démarches pour promouvoir au mieux notre métier, mais ce n’est pas suffisant. On cherchait bien sûr, comme tout le monde, des gens qui avaient déjà un diplôme mais, partant du constat qu’aujourd’hui on ne peut pas en trouver sur le marché, la seule solution qui nous reste, c’est de former. »
Repéré par Pôle emploi comme pouvant correspondre au besoin de recrutement de Pierre Fruneau, Salomon Oger, 21 ans, travaillait auparavant dans la restauration. Après une semaine d’essai, il a été embauché, début janvier, en contrat aidé (CUI-CIE) au sein de Tri Energie. En formation rémunérée jusqu’en mai, il sera ensuite en CDI.