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Pays de la Loire : plus de 200 000 embauches prévues en 2023

Les résultats de l’enquête annuelle sur les besoins en main-d’œuvre réalisée par Pôle emploi révèlent que les intentions d’embauche des employeurs des Pays de la Loire se maintiennent à un haut niveau pour l’année 2023. Pour autant, la problématique du recrutement reste centrale : 65,8 % des embauches sont désormais jugées difficiles.

Gwenaelle Maillard, directrice territoriale de la Loire-Atlantique, et Dominique De Gryse, directeur régional adjoint de Pôle emploi.

Gwenaelle Maillard, directrice territoriale de la Loire-Atlantique, et Dominique De Gryse, directeur régional adjoint de Pôle emploi. © IJ

Après une édition 2022 marquée par une progression du nombre de projets de recrutement par rapport à 2021 (+5 %), l’enquête (1)   “Besoin en main-d’œuvre“ de Pôle emploi annonce une légère baisse globale (-2,2 %) des intentions d’embauche en 2023 dans les Pays de la Loire. « Avec 204 664 intentions d’embauche pour 2023, la dynamique économique de la Région reste néanmoins très marquée, tempère Dominique De Gryse, directeur régional adjoint de Pôle emploi. On assiste depuis plusieurs années à un phénomène d’accélération des embauches et pour 2023, on est sur un plateau, à un niveau très élevé. Cela se traduit par 37,2 % des entreprises de la région interrogées qui projettent de recruter dans l’année. »

Gwenaelle Maillard, la directrice territoriale de la Loire-Atlantique, a ensuite présenté les chiffres de son secteur géographique : « En Loire-Atlantique, on observe une certaine stabilité ces trois dernières années sur les intentions d’embauche, avec plus de 76 929 intentions déclarées pour 2023. Quatre entreprises sur dix envisagent ainsi d’embaucher dans l’année. »

Néanmoins, des disparités apparaissent dans ces intentions d’embauche, en fonction des secteurs économiques. Après plusieurs progressions depuis 2016, certaines filières marquent effectivement le pas : la construction (-16,6 % en un an), l’agriculture (-8,5 %), l’industrie agroalimentaire (-9,5 %) et le commerce (-4 %). À l’inverse, les secteurs des services et des industries manufacturières affichent une hausse de leurs projets de recrutement en 2023 (respectivement +1,8 % et +1,9 % en un an).

Les contrats de travail longs ont la cote

« L’autre bonne nouvelle, poursuit le directeur régional adjoint de Pôle emploi, c’est la hausse de 4,9 % par rapport à 2021 des projets de recrutements pérennes (contrats de six mois et plus, NDLR). On assiste à une véritable transformation du marché : plus il est difficile de recruter, plus les entreprises ont intérêt à embaucher en CDI ou CDD longs pour générer de l’attractivité auprès des demandeurs d’emploi. » Le constat est le même en Loire-Atlantique, où la directrice territoriale de Pôle Emploi Gwenaelle Maillard constate également « une augmentation significative des contrats longs, la fidélisation des équipes étant le meilleur remède aux difficultés à recruter ».

L’étude de Pôle emploi met néanmoins en lumière un phénomène inquiétant : « Les recrutements sont de plus en plus difficiles aux yeux des entreprises, poursuit Dominique De Gryse. C’est une tendance lourde puisque 65,8 % des entreprises interrogées (+4,5 % sur un an) se disent concernées par ces tensions de recrutement. Un record depuis la création de l’enquête il y a une dizaine d’années. » En Loire-Atlantique, le phénomène est encore plus marqué. Ainsi, 70,4 % des besoins en recrutement en 2023 sont jugés difficiles à concrétiser par les employeurs (+4,1 % par rapport à 2022). Ces recrutements sont particulièrement tendus sur les bassins d’Ancenis (81,6 %), Châteaubriant (76,7 %), La Baule (75,5 %) et Saint-Nazaire (71,4 %). Le bassin de Nantes, qui concentre à lui seul six projets de recrutement sur dix du département, affiche un taux de tension de 69,2 %. Les autres bassins (Clisson, Blain et Pornic) connaissent des tensions légèrement inférieures.

Comme les années passées, c’est le secteur de la construction qui affiche les plus fortes tensions de recrutement (84,5 %), malgré un baisse d’1,7 % par rapport à 2022. Tous les autres secteurs voient leurs taux de tension augmenter. Ainsi, l’industrie manufacturière enregistre un taux de 74,5 % (+4,2 %) et les services de 68,5 % (+5,4 %). Le commerce, traditionnellement moins touché par les difficultés de recrutement, enregistre cette année une part de projets difficiles qui s’élève à 64,6 % (+6,2 %), suivi par l’agriculture et l’industrie agroalimentaire, respectivement à 62,5 % de recrutements problématiques.

 

Les métiers les plus recherchés en emploi permanent dans les Pays de la Loire.

Les métiers les plus recherchés en emploi permanent dans les Pays de la Loire. © Pôle emploi

 

Seulement 28,8 % de contrats saisonniers

Conséquences de ces difficultés, les entreprises sont contraintes de faire évoluer leurs pratiques de recrutement et les contrats saisonniers sont ainsi de moins en moins nombreux. Parmi les 204 664 intentions d’embauche prévues en 2023, près de 59 000 le sont dans le cadre d’une activité saisonnière, soit seulement 28,8 % des projets de recrutement. La part des projets saisonniers diminue ainsi depuis plusieurs années. En 2023, cette part est en baisse sensible (-4,9 %) et n’épargne aucun secteur d’activité.

Une tendance nettement moins marquée en Loire-Atlantique (-1,8 % par rapport à 2022), qui s’explique, selon Gwenaelle Maillard, « par le fait que le département a une activité saisonnière importante avec 18 000 recrutements saisonniers en 2023 ». Les bassins de La Baule et de Pornic sont particulièrement concernés par la saisonnalité (respectivement 54,4 % et 43,9 % de projets saisonniers). Le bassin de Clisson affiche également un taux élevé (32,8 %), en lien avec l’activité agricole et viticole notamment.

 

Des intentions d’embauches toujours élevées en Vendée

En Vendée, 22 % des 19 560 établissements ont répondu à l’enquête de Pôle emploi sur leurs besoins de main-d’œuvre en 2023. Il en résulte que près de quatre entreprises sur dix projettent d’embaucher, soit 44 300 projets de recrutements recensés, un nombre en baisse de 4,7 % sur un an. Pour autant, le département connaît pour la 11e année consécutive le plus fort taux d’établissements recruteurs en Pays de la Loire et concentre près de 22 % des intentions d’embauches régionales. Avec plus de 26 500 besoins annoncés, le secteur des services réunit près de six intentions d’embauche sur dix.

Sept recrutements sur dix sont jugés difficiles par les employeurs vendéens (+6,3 % sur un an). Tous les bassins sont concernés, mais ces tensions atteignent des pics historiques aux Herbiers, La Roche-sur-Yon et, nouveauté, à Fontenay-le-Comte. Aucun secteur d’activité n’est épargné et, comme au niveau régional, c’est le secteur de la construction qui apparaît le plus tendu (84 % des projets jugés difficiles), suivi par l’industrie, les services et le commerce. À noter que des métiers comme aide à domicile, aide-ménagère ou travailleuse familiale affichent un taux de tension extrêmement élevé (92 %). Le département se distingue aussi de la région par la présence de maçons, d’ouvriers qualifiés de l’emballage et manutentionnaires, de professionnels de l’animation socioculturelle ou encore de viticulteurs – arboriculteurs salariés – cueilleurs dans la liste des métiers les plus tendus.

Si le nombre de projets de recrutement diminue légèrement en Vendée, la part des contrats durables (CDD supérieurs à six mois et CDI, NDLR), elle, augmente (+6 % sur un an) et représente 62 % des intentions d’embauche. « Plus le marché du travail est sous tension et plus les entreprises ont tendance à recruter en CDI pour stabiliser leurs équipes, analyse Anne Dauchez, directrice territoriale de Pôle emploi en Vendée. Là où il y a le plus de recrutements pérennes, c’est le secteur du soin et de l’action sociale. »

Malgré un taux d’emploi saisonnier en baisse de 6,3 points sur un an, la Vendée enregistre la plus forte proportion de projets saisonniers de la région, représentant quatre intentions d’embauches sur dix. Les territoires avec la plus forte part d’emplois saisonniers sont les bassins des Sables d’Olonne et de Challans, effet littoral oblige, mais aussi celui de Fontenay-le-Comte dans le sud du département. Enfin, les métiers liés aux activités saisonnières sont les plus recherchés. C’est le cas notamment des serveurs de café et restaurant et des commis de cuisine – et plus largement des métiers de l’hôtellerie et de la restauration –, mais aussi des métiers de l’animation et de l’agriculture.

Marie LAUDOUAR

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