Alors qu’en 2024, 70 % du trafic de Nantes Saint-Nazaire Port était encore lié aux énergies fossiles, Jean-Rémy Villageois, son directeur, l’assure : « La transition du port est bel et bien engagée et ses activités ont déjà commencé à se transformer. » Si cela a été impulsé au niveau national et européen, « le rôle du port est d’accompagner cette politique, mais aussi nos clients historiques qui se décarbonent, ainsi que les futurs partenaires qui viendront s’y installer », poursuit-il. « C’est aussi de notre responsabilité vis-à-vis des vingt-huit-mille emplois présents sur le domaine portuaire. » Symbole que cette transition est déjà en train de s’opérer, la zone industrialo-portuaire de Saint-Nazaire a été désignée l’an passé lauréate de l’appel à projets Zibac (Zone industrielle bas carbone) lancé par l’Ademe dans le cadre du programme France 2030.
Avec la disparition annoncée des trafics fossiles, le port n’a en effet pas d’autre choix que de s’adapter. « Il nous faut même anticiper », martèle son directeur. « Les enjeux sont considérables et le sujet complexe, car irréversible. C’est pourquoi aujourd’hui la quasi-totalité des opérations actuellement menées sur le port s’inscrivent dans le cadre du plan de décarbonation. »
Ce dernier s’articule autour de deux axes dont un premier à court terme : « Nous avons d’une part nos industriels qui décarbonent leurs infrastructures et leurs activités », poursuit Jean-Rémy Villageois. « C’est le cas de Total avec son projet Horizon qui a fait évoluer son process de raffinage pour produire du fioul à basse teneur en soufre. L’installation est réalisée et sa mise en service interviendra dans les mois qui viennent. »
Pour rappel, ce projet représente un investissement de 400 millions d’euros. Il vise à améliorer la compétitivité de la raffinerie de Donges via la création de deux nouvelles unités de fabrication : la première de désulfuration pour produire des carburants conformes aux nouvelles réglementations européennes ; la seconde de production d’hydrogène.
Le site où devrait voir le jour le projet Green Coast, et ses deux usines interconnectées. LHYFE&ELYSE
Autre exemple : le terminal LNG du port, qui reçoit du gaz naturel sous forme liquéfié. « Il va également décarboner l’ensemble de son processus dans le cadre d’un investissement de 200 millions d’euros qui a obtenu son accord final de financement fin décembre », confirme le directeur du port. Un projet qui devrait également voir le jour « d’ici deux ans maximum ».
De l’hydrogène vert pour alimenter deux usines d’e-carburant
Le second axe du plan de décarbonation s’appuie sur l’arrivée de nouvelles technologies au sein du domaine portuaire. C’est le cas de plusieurs projets misant sur de la production d’hydrogène vert qui verront le jour à moyen et long termes : « Ils constitueront de véritables relais de croissance pour le port », affirme son directeur. « C’est notamment le cas de GoCO2 qui devrait alimenter deux usines d’e-carburant : Take Kair, qui produira du e-kerosène pour l’aviation, et Green Coast, du e-methanol pour le transport maritime. »
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Pour rappel, GoCO2 consiste à capter le CO2 issu des usines des Pays de la Loire, notamment des cimenteries, pour l’acheminer par canalisation jusqu’au terminal d’export marit…
