« Après dix-sept ans dans le textile à développer des produits pour Kenzo, DKNY, Baby Dior et Burberry (…), j’ai eu un cancer du sein à cinquante ans », rembobine la fondatrice. « J’ai été opérée et j’ai dû renouveler ma lingerie. Mais je n’ai pas réussi à trouver de modèles à la fois jolis, confortables et sans armature. »
Lire aussi
Cinq journées « Inclusiv’ Game » dédiées au recrutement inclusif
Poussée par de nombreux témoignages d’autres femmes aux besoins « seinguliers » qui en avaient marre « d’avoir à choisir entre maintien et esthétique », elle décide alors de bâtir une marque inclusive, destinée à toutes les morphologies. Et se démarque avec une production 100 % française tout en jouant la carte des circuits courts. « Je m’appuie sur des façonniers français comme la Manufacture de Clisson et j’utilise autant que possible des stocks dormants (stocks inutilisés d’autres marques, NDLR) de matières et d’accessoires », poursuit-elle.
Pour ce qui est des modèles de soutiens-gorge, culottes et autres produits qu’elle a développés avec la styliste Caroline Dussart, ils sont fabriqués « à partir de matières douces pour la peau, faciles à enfiler, notamment après une opération ou pour les personnes en situation de handicap ». Un moyen pour Florence Vandersmissen « d’aider les femmes à cultiver leur féminité en toutes circonstances ».
La fondatrice de la marque Maison Flora, Florence Vandersmissen. MAISON FLORA
Dans un contexte morose pour le secteur de la lingerie, marquée depuis plusieurs années par un taux élevé de fermetures de boutiques indépendantes, Maison Flora a néanmoins réussi à doubler son chiffre d’affaires sur le premier semestre de l’exercice en cours.
Cette initiative aux valeurs éthiques vient d’ailleurs de taper dans l’œil de la Samoa, qui accompagne les acteurs créatifs et culturels de la métropole nantaise et des Pays de la Loire. Maison Flora fait partie des sept projets lauréats du programme « mode responsable évolution ». À la clé ? Huit mois d’accompagnement et dix heures de coaching personnalisé, d’une valeur de 20 k€. De quoi « espérer des nouvelles mises en relation et en lumière », tout en renforçant sa stratégie commerciale « avec la volonté de construire un réseau de distribution en boutiques et un autre de ventes à domicile à la demande de nombreuses femmes », conclut-elle.
