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Main-d’œuvre : une pénurie toujours prégnante

Dans son dernier baromètre[1], l’Agence d’urbanisme de la région nantaise (Auran) fait le point sur l’emploi sur le territoire. Dynamique, il s’accompagne d’un chômage en recul, mais aussi de difficultés de recrutement persistantes.

Nantes, Main-d’œuvre, pénurie

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À 5,3 % au 1er trimestre 2023, le taux de chômage de la zone d’emploi de Nantes est plus faible qu’au national (7,1 %). Même constat pour le reste de la Loire-Atlantique (5,4 %). Le bassin d’emploi nantais est toujours et « de loin, le principal pôle ligérien, tant par sa taille que par ses dynamiques », analysent les auteurs de la synthèse. Ce bassin représente en effet 74 % des emplois salariés privés du département et capte 80 % de son accroissement depuis 2016. Au premier trimestre 2023, par rapport à l’année précédente, l’emploi salarié privé y a ainsi augmenté de 2,6 % (2,5 % à l’échelle du département, contre 1,9 % au national). L’Auran note que les services aux entreprises (ingénierie, informatique) en sont le principal moteur, et que les emplois dans la construction et le tourisme progressent également plus rapidement que dans le reste du département. Plus spécifiquement, sur le territoire de Nantes Métropole, l’emploi salarié privé total atteint les 300 600 au premier trimestre, toujours en hausse par rapport à l’année précédente (+2,9 % vs +1,7 % au national), mais en léger ralentissement.

Pénurie de main-d’œuvre aggravée

Face aux 45 850 projets de recrutements recensés dans le bassin de Nantes fin 2022 par Pôle emploi[2], la main-d’œuvre, dont la pénurie s’est « fortement aggravée en sept ans », s’avère bien insuffisante. Le bassin de Nantes concentre 60 % des projets de recrutement de la Loire-Atlantique en 2023, avec cette année « une hausse plus forte du nombre de projets qu’ailleurs dans le département. » Reprenant l’enquête de Pôle emploi, l’Auran relève que 69 % des projets de recrutement dans le bassin de Nantes sont considérés comme difficiles par les entreprises, un chiffre proche de la moyenne départementale de 70 % (61 % au national). « Dans une tendance générale, les difficultés de recrutement ressenties par les entreprises sont à un niveau le plus élevé jamais observé depuis que l’enquête “Besoins en main-d’œuvre“ existe », souligne l’Auran, et elles sont « très exacerbées localement, avec un écart de près de dix points avec la moyenne nationale ». Ces difficultés des entreprises à recruter, présentes sur tous les bassins d’emploi de Loire-Atlantique, sont particulièrement fortes sur les zones d’Ancenis (82 %), Châteaubriant (77 %) et La Baule (75 %). À noter qu’Ancenis et La Baule en particulier connaissent de fortes difficultés pour recruter des saisonniers : viticulture, agriculture et agroalimentaire à Ancenis et hôtellerie, restauration, pêche à La Baule.

Selon l’Auran, « toutes les familles de métiers sont plus tendues localement qu’au national ». Secteurs les plus touchés par ces difficultés de recrutement : le bâtiment et l’industrie. De son côté, l’ingénierie informatique connaît un léger desserrement dans le bassin de Nantes.

 

[1] “La dynamique nantaise se maintient début 2023, dans un contexte toujours incertain“ – Les synthèses de l’Auran #86.

[2] Étude Pôle emploi de 2023 “Besoins en main-d’œuvre“.