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Loire-Atlantique : une vague d’incertitudes sur les artisans du bâtiment

Alors que le dernier baromètre mettait en lumière une année 2024 difficile pour les entreprises artisanales du bâtiment, Christophe Gaudou, président de la Capeb Loire-Atlantique vient de proposer un éclairage sur les tendances 2025 où l’inquiétude reste de mise.

Le nouveau président de la Capeb Loire-Atlantique, Christophe Gaudou. NICOLAS LE PORT - IJ

Fraîchement élu à la tête de la Capeb Loire-Atlantique, Christophe Gaudou a souhaité, le 25 novembre dernier dans l’entreprise Résobain de Bouguenais, revenir sur la conjoncture de 2024 et se projeter sur 2025. L’occasion de rappeler les contraintes auxquelles doivent faire face les chefs d’entreprise et de souligner que les signaux d’alerte s’intensifient : « En 2024, l’activité pour les artisans du bâtiment a été plus tendue qu’en 2023 », résume-t-il. « Si les marges sont plutôt stables, les chiffres d’affaires baissent et les trésoreries se tendent. La visibilité sur les carnets de commandes est réduite à moins de trois mois. Si bien que 60 % des artisans de Loire-Atlantique se disent inquiets voire tendus. »


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Des propos complétés par les retours d’expérience de plusieurs artisans. « Les particuliers sont plus prudents dans leurs projets », a ajouté Sébastien Petit, plâtrier-plaquiste à Saint-Herblain (Artiplac). « Ils font très attention à leurs dépenses. Dans l’isolation, nous dépendons des décisions du gouvernement pour les aides et là encore, nous sommes dans l’incertitude… »

De g. à d. : le plâtrier-plaquiste Sébastien Petit, le plombier Renauld Becquet, le président Christophe Gaudou et la secrétaire générale Andrea Lemasson. CAPEB 44

Un constat globalement partagé par Renauld Becquet, plombier à Nantes (Néothermic) : « Les clients privilégient effectivement leur budget  plutôt que la solution technique. Le volume de vente de pompes à chaleur est en baisse. On revient sur des modes de chauffage qui coûtent moins cher à l’installation mais seront plus onéreux en fonctionnement. Ainsi, sur certains chantiers, je retire tous les radiateurs pour mettre de l’électrique à la place : l’investissement est beaucoup moins élevé que l’installation d’une nouvelle chaudière gaz. »

Ce contexte compliqué et incertain contraint les chefs d’entreprise à s’adapter. « Les recrutements sont gelés », poursuit Christophe Gaudou. « Certains artisans diminuent leurs effectifs tandis que d’autres ont recours aux CDD. » De plus, « le flou législatif et l’instabilité politique ne leur permettent pas d’être sereins par rapport à l’avenir », assure-t-il. « L’inquiétude est très présente et ils ont du mal à se projeter pour 2025. » S’ajoutent à cela d’autres « cailloux dans la chaussure des artisans, notamment les retards de paiement et les difficultés de mobilité et stationnement sur la métropole nantaise ». Des propos illustrés par le plombier Renauld Becquet : « Sur les retards de paiement, je suis passé de 16 à 28 jours en moyenne, ce qui reflète bien une certaine tension dans les finances des particuliers. »

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