Couverture du journal du 01/09/2025 Le nouveau magazine

Levée de fonds : survivre à l’effet « gagnant du Loto »

La levée de fonds est une étape marquante de la vie d’une start-up. Mais après l’euphorie, les dirigeants doivent garder la tête froide car une période essentielle s’ouvre alors, entre structuration, arrivée d’investisseurs et poursuite du business.

Alexandre Chopin, expert-comptable associé et responsable du pôle Innovation chez TGS France, à Nantes. © DR

Alexandre Chopin, expert-comptable associé et responsable du pôle Innovation chez TGS France, à Nantes. © DR

Comment les startuppeurs vivent-ils l’année qui suit une levée de fonds ? C’est pour tenter de répondre à cette question que le pôle innovation de TGS France, cabinet interdisciplinaire de services et conseils aux entreprises (audit, conseil, expertise-comptable, informatique, juridique, paie-RH) a commandé auprès de l’institut d’études et sondages d’opinion TMO, une étude nationale[1] qui revient sur cette période mal connue. « On s’est rendu compte qu’il y avait beaucoup de documentation sur la manière dont on lève des fonds, comment convaincre des investisseurs, comment on leur parle, comment on pitche, mais assez peu sur ce qui se passe après », rembobine Alexandre Chopin, expert-comptable associé et responsable du pôle innovation chez TGS, à Nantes. Il décrit un effet « gagnant du Loto » : « Une société qui avait peu ou pas de moyens, toujours un peu sur la corde, se retrouve d’un seul coup avec 500 k€, 1 M€, 2 M€ qui arrivent sur les comptes. » Une nouvelle situation qui ne doit pas faire oublier que lors de la période qui s’ouvre, « tout reste à faire », entre structuration de l’entreprise, entrée d’investisseurs au capital et poursuite de l’activité.

Phase d’apprentissage et principe de réalité

Selon les auteurs de l’étude, la période post-levée de fonds peut se découper en trois phases, s’apparentant à un « ascenseur émotionnel ». La « phase d’apprentissage » a lieu lors des trois premiers mois. « C’est la phase où l’on apprend à piloter avec du cash qu’on n’avait pas forcément avant et où on apprend le nouveau rôle de chef d’entreprise, éclaire Alexandre Chopi…