Quel a été votre parcours avant de créer Move&Rent ?
Je suis un autodidacte. Je me suis arrêté juste avant le Bac et je suis parti en Angleterre pour apprendre l’anglais car je trouvais que ça n’allait pas assez vite. Après presque trois ans j’ai dû rentrer pour faire mon service militaire. On était alors en 1992, moment où la guerre en ex-Yougoslavie s’est déclenchée. La France donnait alors la possibilité aux appelés qui avaient certaines compétences de partir là-bas. J’ai tout de suite demandé à partir car en Angleterre je côtoyais des Yougoslaves et je trouvais hallucinant qu’il y ait la guerre à la frontière de l’Italie… Ce n’était pas un conflit entre deux pays comme pour l’Ukraine, mais c’était déjà complètement dingue. Et comme je parlais couramment anglais, je me suis retrouvé à l’état-major des forces françaises à Zagreb, puis en Bosnie, faisant huit mois comme béret bleu dans la logistique. C’est là que j’ai touché à ce qui est devenu la très grande partie de mon métier aujourd’hui. Puis, après un an et demi d’humanitaire à Sarajevo, je suis revenu à Nantes. J’ai travaillé dans la presse pendant une dizaine d’années en passant par toutes les fonctions commerciales et managériales. Move&Rent, c’est finalement l’alliance de ces deux expériences.
Comment est née l’entreprise ?
Quand on a créé Locationpourétudiant.fr, en 2012, notre métier n’existait pas en Europe. On louait du mobilier sur une période courte à des étudiants et on le reprenait ensuite pour lui donner une deuxième vie. Et en fait, très rapidement, on a eu des demandes de professionnels qui ont cet usage de mobilier neuf sur des périodes courtes et voulaient avoir la garantie qu’ensuite il ne soit pas jeté. On a alors fait un changement de marque pour devenir Move&Rent. On avait déjà cette vision d’un développement à l’international…
Et c’est là que ça devient intéressant, du moins en tant qu’entrepreneur ! Fin 2015, on avait un business modèle qui commençait à être assez affûté et donc début 2016 on décide d’aller chercher du financement en faisant une levée de fonds. Rapidement, pas mal de gens s’intéressent à nous et on choisit finalement un fonds d’investissement en fin d’année. Sauf qu’il n’est pas allé au bout ! Résultat, en juin 2017 on se retrouve face à un choix. On a alors de gros besoins en fonds de roulement parce qu’on se développe et on sent qu’on va être justes en trésorerie dans les mois qui viennent… On a fait le choix avec mon associé de se mettre en redressement judiciaire.
Pourquoi ce choix ?
On n’a pas voulu attendre de ne plus avoir d’argent et de planter les fournisseurs, ce qui a d’ailleurs été apprécié du tribunal de commerce de Saint-Nazaire. On savait qu’on allait jouer avec le feu avec notre BFR et comme jusqu’ici on s’était toujours financés en propre, on connaissait bien les banques. On avait anticipé que l’on n’aurait pas leur soutien : on n’était pas assez gros pour se faire entendre… On a pris cette décision en la faisant valider par nos conseils qui ont confirmé que, dans notre situation, c’était la meilleure chose à faire.
Le deuxième élément qui est rentré en ligne de compte, c’est que beaucoup de gens s’intéressaient à nous, car on était dans une m…