Le 17 juillet dernier, la Cour des comptes et ses dix chambres régionales (CRC) ont publié les résultats de leur enquête commune sur la gestion quantitative de l’eau en période de changement climatique. En complément, la CRC Pays de la Loire a diffusé le même jour un cahier territorial propre à sa région. Il cible deux sous-bassins représentatifs de la diversité du bassin hydrographique Loire-Bretagne, dans lequel s’inscrit la quasi-totalité de la région Pays de la Loire : le sous-bassin de la Sèvre Nantaise[1] et celui du Lay.[2]
Une ressource sous pressions
D’après ce document consultable sur le site internet de la Cour des comptes, les deux sous-bassins étudiés sont confrontés à une dégradation de la qualité de la ressource en eau, renforcée par l’origine essentiellement superficielle des eaux prélevées. Seule la Loire est en bon état écologique.
En Loire-Atlantique, le bouchon vaseux dans l’estuaire de la Loire risque de réduire fortement la quantité disponible pour l’alimentation en eau potable lorsque se conjugue, en été, grandes marées et faible débit. À deux reprises, lors des sécheresses de 2019 et 2022, ces bouchons ont atteint les sites de captage. Or, les deux tiers de l’eau potable produite dans le département proviennent de ces captages.
En Vendée, la première cause de la non-atteinte du bon état écologique des cours d’eau est la pression sur la quantité de la ressource. Ainsi, de fin mai à septembre 2021, 18 % des cours et plans d’eau du département ont fait l’objet d’observation en « assec » pour « assèchement ».
Outre le dérèglement climatique, le développement démographique, économique et touristique est l’une des causes principales de la raréfaction de la ressource en eau dans ces deux départements. Pour autant, les prélèvements d’eau douce poursuivent leur progression quel que soit le sous-bassin considéré : + 8 % pour le sous-bassin de la Sèvre-Nantaise entre 2015 et 2019, et + 17 % pour celui du Lay entre 2012 et 2019. Ces prélèvements augmentent quel que soit leur usage. C’est le cas du sous-bassin de la Sèvre nantaise. Entre 2009 et 2019, les prélèvements y progressent de 15,7 % pour l’eau potable de 12,6 % et pour l’irrigation.
Dans le sous-bassin du Lay, la production d’eau potable explique majoritairement l’augmentation des prélèvements entre 2012 et 2019 (+32,2%). À noter que la répartition à part presque égale entre irrigation et eau potable crée un risque fort de conflits d’usages sur le sous-bassin de la Sèvre nantaise (60/40) comme sur celui du Lay (48/52). Il existe également un risque important de tensions entre les différents usagers de l’eau potable en Vendée où la forte hausse des prélèvements s’explique d’abord par la satisfaction des besoins grandissants des industries agroalimentaires.
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