Presque centenaire, le fabricant de lignes de production industrielles pousse encore les murs sur son site historique de Luçon en Vendée où est née la société de bobinage électrique en 1928. En forte croissance, Huguet, spécialiste de la conception, réalisation et maintenance de machines spéciales, automatismes, machines-outils et solutions électriques et robotiques va ajouter une aile de 1 700 mètres carrés à son site de Luçon, entièrement dédiée à l’atelier de montage et au test des machines avant livraison aux clients. Le bureau d’études, qui emploie désormais 41 salariés, sera doublé à l’issue des travaux. Huguet va consacrer 2 M€ à ces travaux qui devraient s’achever en avril 2022. Au total 2 200 mètres carrés seront ajoutés aux bâtiments existants (4 700 mètres carrés) ainsi que des espaces de stockage extérieurs permettant de rapatrier tous les matériaux aujourd’hui stockés sur deux espaces en location. Le groupe prévoit également une extension de son site de Sauvagnon dans les Pyrénées-Atlantiques où l’atelier de montage gagnera 500 mètres carrés pour un budget de 500 000€. Ces investissements s’accompagnent d’un coup de pouce de France relance à hauteur de 200 000€.
Huguet peine à trouver des jeunes s’intéressant à ses métiers
« Ce levier va nous permettre d’amorcer plus rapidement les embauches prévues, témoigne Frédéric Cadalen, nouveau président du groupe depuis juillet. Huguet, qui dispose d’une troisième unité à Pouzauges en Vendée, dédiée à la maintenance, emploie 140 salariés. Pour accompagner la montée de l’activité, 8 recrutements ont déjà eu lieu depuis le début de l’année dont 3 électriciens et 3 automaticiens, 2 sont en cours et d’autres suivront. À ces nouvelles recrues plutôt expérimentées, s’ajoutent chaque année l’intégration en CDI des trois à cinq apprentis (bac+3) formés au bureau d’études. Un vivier pour le groupe, confronté à une pénurie de main-d’oeuvre et à la désaffection des jeunes pour les métiers industriels. « Et pourtant, chez nous, les postes sont passionnants, on travaille pour des grands noms de l’industrie comme Ariane espace, Safran, Beneteau ou Fleury Michon et on utilise la réalité virtuelle pour concevoir nos machines avant de les fabriquer », insiste le président.
Huguet anticipe 10% de croissance
Organisé en trois branches, ingénierie, énergie et maintenance, le groupe a réalisé 17,5 M€ de chiffre d’affaires en 2020. Il espère atteindre 18 M€ en 2021. Compte tenu d’un carnet de commandes bien rempli pour 2022, Huguet anticipe 10% de croissance dans les trois à cinq ans grâce à la montée en puissance de la robotique industrielle qui représente déjà 53% de l’activité. Auparavant, relativement tributaire de l’industrie automobile, Huguet est aujourd’hui présent dans tous les secteurs de l’industrie, dans l’automobile et le ferroviaire, la mécanique-métallurgie, l’aérospatial, l’énergie éolienne et nucléaire, le BTP, l’agroalimentaire et la défense.
Huguet repris par six cadres cet été
Il est désormais piloté par un pool de six cadres qui ont repris le flambeau cet été, à la suite du départ surprise de Philippe Huguet. Petit-fils du fondateur Claude Perochon, le PDG de 48 ans était le dernier actionnaire familial du groupe Huguet. Frédéric Cadalen, 49 ans, ancien directeur administratif et financier (15 ans d’ancienneté) est désormais président du groupe. Thierry Martineau, 55 ans, directeur technique (30 ans d’ancienneté), a pris la direction générale à ses côtés. À ce tandem, qui détiendra 97% des parts du groupe (43,5% chacun) à l’issue de l’opération de rachat, s’ajoutent quatre chargés d’affaires qui s’engagent à hauteur de 13% du capital.« Nous ne voulions pas perdre notre indépendance », argue le nouveau président. L’opération devrait être bouclée d’ici le 1er novembre avec le concours des banques historiques du groupe Huguet.