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Entretien avec Frédéric Brangeon : « Nos valeurs ? Oser et responsabiliser »

Fils de boulanger-pâtissier, Frédéric Brangeon a d’abord suivi le chemin familial en créant avec son épouse leur première boulangerie-pâtisserie, avant de tracer leur propre route. Très impliqué localement, il est aujourd’hui à la tête de deux magasins réalisant près de 2 M€ de chiffre d’affaires et d’une quarantaine de salariés à La Chapelle-sur-Erdre. Il revient sur son parcours et ses choix entrepreneuriaux.

Frédéric Brangeon

Frédéric BRANGEON, Dirigeant des boulangeries- pâtisseries éponymes © Benjamin Lachenal

Devenir boulanger-pâtissier, était-ce un vrai désir ?

Je ne me suis pas posé de questions, c’est venu naturellement. Je suis dyslexique et, arrivé au collège, ça a été plus difficile pour moi. Je suis parti en 4e et 3e techno, ce qui a été la sortie du tunnel car je savais que je pouvais aller en apprentissage après la troisième. Et, c’est là qu’en fin de compte j’ai commencé à avoir des déclics… On était encore dans une période où l’apprentissage était considéré comme une voie de garage, mais moi c’était vraiment ce que je voulais faire.

Je suis parti en apprentissage deux ans en boulangerie et je me suis retrouvé dans les premiers. Ça m’a rassuré, j’ai pris confiance en moi. J’ai été désigné meilleur apprenti de France de Loire-Atlantique en 1996. Et après, c’était parti ! J’ai fait deux ans de CAP pâtissier à Carquefou, puis j’ai passé mon brevet professionnel, toujours en continuant des concours. J’ai par exemple fait celui de Serbotel et obtenu une troisième place, ce qui m’a permis d’être repéré par un boulanger du Pouliguen. Enfin, j’ai passé mon Brevet de maîtrise pour apprendre tout ce qui était transversal.

De son côté, ma femme a fait un BTS en alternance à la Fédération des boulangers, elle baignait donc dans le même univers.

© Benjamin Lachenal

Votre idée dès le départ, c’était de vous installer rapidement ?

Oui, c’était mon projet de vie. Je voulais m’installer et reprendre la boulangerie de Carquefou.

Avec ma femme, on a commencé par acheter celle de La Montagne à l’âge de 23 ans. On est restés sept ans, mais dans ma tête j’avais toujours l’idée de Carquefou. On est d’ailleurs allés voir les patrons pour voir s’ils étaient vendeurs. En fin de compte, on s’est retrouvés à La Chapelle-sur-Erdre et on y est depuis 2009.

 

Votre parcours semble très structuré. Tout était planifié ?

Pas du tout ! C’est venu au fur et à mesure de nos besoins et de nos rencontres.

En étant fils d’artisan, j’avais déjà un peu une vision et en faisant des concours, des formations, je me suis tenu à la page et je me suis ouvert à d’autres. Le milieu dans lequel évoluait ma femme a joué aussi. D’ailleurs, on a toujours été syndiqués à la Fédération des boulangers. Les jeunes aujourd’hui ont plus de mal à se syndiquer car ils pensent avoir toutes les informations sur Internet, mais moi je pense que ça nous a permis de nous structurer, de nous apporter des outils. Et à 23 ans, on en avait besoin ! Du coup, quand je suis arrivé à La Chapelle-sur-Erdre, je me suis mis au bureau de la fédération pour être encore plus impliqué.

 

Actuellement, vous êtes élu à la chambre de métiers, président de l’U2P 44 et vous avez des responsabilités au sein de plusieurs associations d’entreprises… Pourquoi autant d’engagements ?

Pour moi, c’est le moyen d’acquérir des compétences en plus. Ces réseaux me nourrissent et me font grandir. J…