Comment est né le concept de Wiseband ?
Au tout départ, c’est le fruit de la rencontre entre ma passion pour la musique – étant saxophoniste, je souhaitais devenir musicien professionnel – et ma découverte d’Internet au début des années 2000, en pleine période du téléchargement illégal. Les premiers outils de piratage sont apparus en 1998. Les logiciels Napster ou encore eMule qui permettaient le partage de fichiers en format MP3, commençaient à poser des problèmes à l’industrie musicale avec pour conséquence un effondrement des ventes de CD. De mon côté, j’étais convaincu qu’il existait des solutions pour sortir de cette crise. L’idée de base de Wiseband est d’aider les artistes à vendre leur musique directement à leur public, sans passer par les maisons de disques, un modèle que l’on appelle ”direct-to-fan”.
« L’idée de base de Wiseband est d’aider les artistes à vendre leur musique directement à leur public. »
Pouvez-vous expliquer précisément le service que vous proposez et votre fonctionnement ?
Le produit que nous vendons, c’est notre logiciel “fait maison”. Au préalable, il faut attirer les artistes vers notre site internet en travaillant notamment notre SEO, et ainsi leur donner envie de nous confier leur catalogue musical, leurs fichiers audio en numérique (les métadonnées). Ensuite, deuxième étape, nous envoyons les fichiers aux différentes plateformes Spotify, Deezer ou encore Apple Music, et faisons en sorte que la musique soit présente au bon endroit, en assurant la promotion des titres de nos artistes. L’objectif est de faire entrer les titres dans les playlists officielles qui aujourd’hui jouent le rôle des radios dans les années 1980-90. Il y a des playlists par genre musical, par “mood“ (correspondant à l’humeur de l’utilisateur), des playlists pour courir, pour travailler, pour danser, ou encore des playlists diffusées chaque vendredi mettant en avant les nouveautés. Enfin, la troisième étape, c’est de répartir les revenus générés par ces plateformes, en fonction des données que nous récupérons quotidiennement et mensuellement. Il s’agit du “reporting” qui nous conduit à un travail de royalties, les revenus que l’on verse aux artistes. Selon le contrat choisi, nous prenons une commission entre 9 et 15 %. C’est beaucoup plus intéressant pour les artistes, qui non seulement conservent leurs droits, mais en plus sont mieux rémunérés comparativement aux pratiques de l’industrie musicale[2]. Depuis peu, notre activité est également liée aux réseaux sociaux. Cette fois on parle de monétisation, c’est-à-dire d’un pourcentage de rémunération à partir des revenus publicitaires générés par Facebook, Instagram, Tik Tok, ou encore Youtube.
« L’objectif est de faire entrer les titres dans les playlists officielles qui aujourd’hui jouent le rôle des radios dans les années 1980-90. »
Pour attirer les artistes, vous allez aussi les chercher dans les lieux de concerts, les festivals par exemple.
Notre activité est essentiellement digitale. Toutefois, avec les festivals nous développons des partenariats via leurs tremplins. À ce titre, on est le premier partenaire des Vieilles Charrues, du Hellfest ainsi que du festival de Poupet qui proposera de nouveau un concours de jeunes talents prochainement. Cela nous permet de détecter les artistes au début de leur exposition et de leur carrière, de rencontrer les managers, les tourneurs. Cela nous donne aussi de la visibilité. Par exemple, depuis sa victoire lors du tremplin du Hellfest en 2019, nous accompagnons le groupe de métal français Redemption. Nous avons un catalogue très varié, qui va du rock à la musique classique, en passant par le rap, le jazz ou encore les musiques folkloriques. Notre spécialité est toutefois la techno et l’électro. On représente vraiment la scène française dans le monde sur cette esthétique avec des artistes tels que Trinix (certifié disque de diamant et de platine), Trym ou encore Nico Moreno.