D’où vous vient votre passion pour l’image et la technique ?
Je suis tombé dedans tout petit. Enfant, je passais mes jeudis après-midi à feuilleter les photos de vacances de mon grand-père, façonnant ainsi mon goût des voyages et de la composition photographique. Adolescent, je me suis aussi beaucoup nourri des retransmissions télévisées et des images tournées avec la caméra 16 mm de mon père. Ce n’est pas tant ce que je vois qui m’attire mais bel et bien la manière dont je peux le restituer et l’aspect technique. C’est donc naturellement qu’après mon bac, je suis monté à Paris suivre des études à l’École supérieure de réalisation audiovisuelle (Esra).
C’est en Vendée que vous avez fait le choix d’implanter et développer votre « petite » société de film d’entreprise. Pourquoi ?
À l’époque, je ne me retrouvais pas dans le microcosme parisien. C’était un milieu fermé, j’étais timide et j’avais beaucoup de mal à accéder aux gens qui faisaient de la télévision. Mais je suis aussi quelqu’un de pragmatique. Je me fixe toujours des objectifs accessibles, ce qui ne m’empêche pas de rêver grand et d’avoir des ambitions. Il était plus facile pour moi de commencer sur un terrain que je connaissais bien. J’ai grandi en Vendée et j’y suis très attaché. Ma famille d’origine parisienne est venue s’installer aux Sables d’Olonne à la fin des années 1950. C’est donc naturellement que j’y ai créé AMP en 1986. J’avais 21 ans. J’ai démarré avec 120 000 francs en poche, la moitié prêtée par mon grand-père, le reste par mes parents et la banque. J’ai investi dans une caméra et un banc de montage professionnels. Je tournais des films d’entreprise et, pour compléter, des films de mariage.
Ce que j’ai bâti depuis 36 ans, je le dois à la Vendée. Elle fût un formidable accélérateur de croissance grâce à son tissu économique dynamique. Le bouche à oreille y a merveilleusement bien fonctionné. Nous n’aurions pas eu le même développement à Paris ou dans une grande ville où nous aurions été fondus dans la masse. Au début, nous étions la petite boîte de Vendée. Nous étions un peu perçus comme des extra-terrestres, les Parisiens avaient du mal à nous situer sur la carte. Avec le Vendée Globe, le regard des gens sur la Vendée et sur notre entreprise a changé. Nous sommes soudainement devenus crédibles, légitimes. Quand la boîte a grandi, j’ai fait le choix de maintenir le siège social aux Sables d’Olonne. Je n’avais pas envie de rompre les racines avec ceux qui nous avaient fait confiance. C’est une façon pour moi de rendre à ce territoire ce qu’il m’a donné, à savoir des valeurs humaines fortes comme la solidarité, la fidélité, l’humilité ou la sincérité. La Vendée m’a aidé à garder les pieds sur terre. Alors pourquoi aller voir ailleurs quand on peut laisser le siège social ici ?
Je me fixe toujours des objectifs accessibles, ce qui ne m’empêche pas de rêver grand et d’avoir des ambitions.
- Intérieur du car régie Millénium 6 © AMP Visual TV
- AMP Visual TV est aux manettes de l’émission Quotidien sur TMC, de Taratata ou The Voice © AMP Visual TV
D’une certaine façon, AMP doit aussi son destin à deux monstres de la télévision française : Georges Pernoud et Michel Drucker. Racontez-nous.
En 1984, j’ai réussi à décrocher un stage au Studio Gabriel où Michel Drucker présentait alors Champs Élysées…