Comment est née votre entreprise Smartway ?
Paul-Adrien Menez : L’idée nous est venue alors qu’on était tous trois étudiants. On avait déjà failli monter une boîte dans la tech pendant nos études et finalement on s’était rendu compte que le secteur ne nous passionnait pas. À l’époque, je faisais mes courses à Brest dans un magasin qui pratiquait des promotions sur les produits en fin de vie.
Un soir, je ramène un de ces produits et Christophe me demande où je l’ai trouvé. Lui allait dans un autre supermarché qui n’avait pas cette pratique. On s’est dit que c’était dommage car il y avait d’un côté des consommateurs qui cherchaient ce genre de remises et ne savaient pas forcément où les trouver et de l’autre, des distributeurs qui voulaient accélérer la vente de ces produits et avaient besoin d’avoir des consommateurs, sauf que la remise était tellement courte dans le temps que les systèmes de communication traditionnels ne fonctionnaient pas. On a alors décidé de créer un site internet en donnant la liste des produits en fin de vie pour voir si ça allait réduire le gaspillage. C’est comme ça que l’aventure a démarré.
Comment se sont passés les débuts ?
P-A M : Les six premiers mois, on a été nous-mêmes, tous les matins, dans les magasins pour faire le relevé dans les rayons. Et ensuite on cherchait des images pour les mettre en ligne.
Christophe Menez : On faisait ça de 6h à 8h, on mettait en ligne jusqu’à 8h30 et ensuite on allait en cours. On a vu très vite qu’il y avait un impact. Les médias ont très vite soutenu l’idée et les magasins nous disaient que beaucoup moins de produits partaient à la poubelle, mais pour autant ce n’était pas quantifié.
P-A M : On a fait de la mise en rayon, du passage en caisse, de l’inventaire… Tout cela pour comprendre et apprendre le métier et voir quelles étaient les autres problématiques des magasins. En mesurant les bennes à ordures, on s’est rendu compte assez vite qu’on arrivait à réduire de 30% environ le gaspillage. Puis, en discutant avec les consommateurs, ils nous ont dit que c’était bien mais que les produits étaient disséminés partout, que ce serait bien de les rassembler en un même endroit. On décide alors de créer un espace Zéro gâchis et là, on se rend compte qu’on arrive à réduire le gaspillage de 50%. Sauf qu’en discutant avec les équipes en magasin, on comprend que le process est long : il faut calculer les remises, éditer des étiquettes manuellement… Et elles n’ont qu’un temps réduit à consacrer à sauver des produits le matin. On comprend qu’il faut créer un système qui nous permette à la fois d’automatiser cette remontée d’informations et un système d’étiquetage qui leur fasse gagner du temps. On lance le développement de cet outil métier en 2013 et, en 2014, on…