Couverture du journal du 01/10/2025 Le nouveau magazine

Entretien avec Christine Denis et Frédéric Monnier, codirigeants de Midi et Demi : « L’agilité nous apporte une grande efficacité »

Fondé en 2006, le groupe Midi et Demi (90 collaborateurs, 4,8 M€ de CA en 2019) s’articule autour de plusieurs pôles d’activité qui ont subi de plein fouet la crise sanitaire, avec une activité événementiel/traiteur, restauration commerciale et d’entreprise. Loin de baisser les bras, Christine Denis, sa fondatrice, et Frédéric Monnier qui l’a rejointe en 2010, évoquent la stratégie de rebond mise en place sur la partie restauration d’entreprise.

Frédéric Monnier et Christine Denis - 5 allege

Christine DENIS Fondatrice de Midi et Demi Frédéric MONNIER Codirigeant de Midi et Demi © Benjamin Lachenal

Comment avez-vous vécu cette année ?

Frédéric Monnier : Pour nous ça a été une année de crise émotionnelle et financière. On a vu que tout peut basculer du jour au lendemain et qu’il faut, par rapport à cela, avoir une vraie capacité de résilience… 2020 nous a permis de remettre un certain nombre de choses à plat, tant sur le plan interne qu’externe, mais il est grand temps qu’on sorte de cette crise ! On espère que septembre sera l’occasion de nous relancer vraiment.

Christine Denis : En février 2020 on était à +30%. Au premier confinement, on s’est tous arrêtés, on était abattus. De mars à juillet, on a perdu 1,5 M€ de chiffre d’affaires. Mais on est repartis. En septembre et octobre, on a réussi à faire 65% de notre CA. Sauf qu’après, il y a eu le deuxième confinement. On a dû tout refermer et là on a senti qu’on commençait à s’essouffler. C’est à ce moment-là qu’on a décidé de partir en séminaire trois jours avec tout le monde, ce qu’on n’aurait jamais pu faire sinon.

Frédéric Monnier : Il y avait deux solutions : soit on restait assis et on se regardait mourir, soit on se disait : « pourquoi mourir à l’âge que l’on a ? » On est une jeune entreprise qui ne peut que grandir !

Il y avait deux solutions : soit on restait assis et on se regardait mourir, soit on se disait : “pourquoi mourir à l’âge que l’on a ?” – Frédéric Monnier

Quels ont été les axes de travail de ce « séminaire extraordinaire » ?

Christine Denis : On a voulu réfléchir avec un coach sur la manière dont chacun avait vécu les confinements et répondre à la question : « comment voyez-vous Midi et Demi demain ? » Car, entre le télétravail et les façons de consommer qui changent, on a compris que ce qui faisait l’entreprise hier ne ferait plus celle de demain.

Frédéric Monnier : On voit bien que, même si on revient au présentiel, ce ne sera plus comme avant. Tous ceux qui ont testé le télétravail disent que globalement ça fonctionne. Et pour nous, mécaniquement, ça veut dire du chiffre en moins : il fallait qu’on se réajuste.

Christine Denis : Durant ce séminaire on a déterminé la stratégie, on l’a retravaillée et on a donné du sens. Et ça a donné beaucoup d’énergie car, au lieu de subir, on a décidé de ce que serait notre avenir. On a su profiter du mauvais temps pour en faire un bon temps.

Frédéric Monnier : Comme on ne pouvait pas agir sur l’extérieur, on l’a fait sur l’intérieur. On a substitué l’attention portée au client au partage avec nos collaborateurs. Et il faut dire qu’ils nous ont franchement aidés à garder la tête haute, à continuer tous ensemble, à porter le projet avec nous ! Avant, on avait tendance à avancer puis on voyait comment faire adhérer les collaborateurs. Aujourd’hui, on fonctionne en mode projet avec tout le monde, on leur demande de faire ensemb…