Couverture du journal du 19/04/2024 Le nouveau magazine

Entreprises et start-up unies pour le meilleur de l’innovation

Répondre aux grands enjeux de demain en ouvrant ses portes à l’innovation des start-up. C’est la raison d’être de deux programmes d’accélération portés par des entreprises vendéennes : Accélérons par Cougnaud et Futuragrow avec Sodebo, Brioches Fonteneau et Petitgas.

#Accelerons - Bootcamp 2020, start-up

Le programme Accélérons par Cougnaud propose deux jours de Bootcamp aux huit finalistes. Ici, lors de la première saison en 2020. Photo prise dans les anciens locaux du Village by CA Atlantique Vendée à Nantes. © Cougnaud

Accélérons ! Le groupe vendéen Cougnaud donne le ton avec son concours national d’open innovation ouvert aux start-up, mais aussi à tous les porteurs de projets innovants, qu’ils soient entrepreneurs, étudiants ou autodidactes. Objectif : « favoriser l’émergence de solutions durables pour une construction plus vertueuse et responsable », annonce Christophe Cougnaud, directeur général du groupe – et président du jury – à l’occasion de la deuxième édition du concours d’open innovation.

Leader français de la construction hors-site, Cougnaud est déjà un acteur référent sur le marché de l’éco-construction. Il y a six ans, l’entreprise est entrée au capital d’Hoffmann Green (5,8 %), spécialiste du béton décarboné, intégrant depuis ce produit dans ses planchers. Elle est également fortement engagée dans la lutte contre le gaspillage : 40 % de l’acier utilisé provient de filières recyclées et 85 % des déchets sont recyclés.

Alors pourquoi ouvrir son innovation aux idées disruptives des start-up ? « Parce qu’il y a urgence à bâtir une meilleure planète, répond Christophe Cougnaud. Le monde de la construction, responsable de 23 % des émissions de GES au niveau français1, doit faire sa révolution et ne plus construire comme les 50 dernières années, mais produire de façon plus écoresponsable. Et pour cela, en complément de la veille technologique menée par notre bureau d’études, nous avons décidé de nous nourrir de toutes les bonnes idées. Nous avons besoin de nous renouveler sans cesse et ne voulons pas passer à côté d’innovations qui nous seraient utiles. Ces start-up viennent nous bousculer, nous challenger et nous font monter en compétences. »

Les candidats – une cinquantaine au minimum sont attendus – ont jusqu’au 30 juin pour postuler dans l’une des quatre catégories : bas carbone (solutions techniques ou matériaux), production d’énergie sur site, bâtiment connecté et transformation digitale (par exemple solution connectée et intégrée pour mieux maîtriser sa consommation d’énergie), et économie circulaire (limiter la consommation des ressources, la production des déchets, favoriser le réemploi, le recyclage et la valorisation). Il y a cinq prix dont le Coup de cœur du jury et le prix du public2.« Nous cherchons des solutions innovantes bien avancées, rapidement intégrables dans l’année à venir », précise Christophe Cougnaud. Le vainqueur de la saison 1, Circouleur (peinture intérieure bas carbone), est aujourd’hui l’un des fournisseurs officiels du groupe Cougnaud.

« L’UNION FAIT LA FOOD »

Relever ensemble les grands défis de demain, c’est aussi la raison d’être de Futuragrow, un programme d’accélération international « foodtech » lancé en 2021 par Sodebo, Brioches Fonteneau et Petitgas3. Au service d’une industrie agroalimentaire « plus juste, plus durable et plus responsable », ce dispositif s’adresse cette fois-ci à des start-up matures qui ont une solution commercialisable mais pas encore au stade industriel. Les trois entreprises vendéennes s’apprêtent à sélectionner le 16 juin à Nantes les huit finalistes de la deuxième saison.

CES START-UP VIENNENT NOUS BOUSCULER, NOUS CHALLENGER ET NOUS FONT MONTER EN COMPÉTENCES.

« Travailler avec des start-up comporte de nombreux atouts, commente Arnaud Dubreuil, responsable du pôle Design et emballage chez Sodebo et parrain des deux éditions de Futuragrow. Cette coopération rythme nos innovations respectives. Elle nous permet à nous industriels d’avancer ensemble plus vite et dans la même direction sur certaines problématiques. Cela nourrit nos enjeux stratégiques. Et puis, en interne, cela mobilise les équipes, donne de l’élan. »

L’an passé, Futuragrow a contribué au développement de solutions de packagings réemployables et/ou compostables avec trois finalistes (Outlander materials, Carbiolice et Berny). Cette année encore, la question de l’emballage du futur est un enjeu prioritaire.

« Nous voulons trouver des alternatives au plastique à usage unique, optimiser les packagings et développer le recyclage », détaille Arnaud Dubreuil. Deux autres thématiques ont été choisies pour cette seconde édition : les data et l’expérience consommateur. Le vainqueur pourra collaborer avec un ou plusieurs des partenaires de Futuragrow pour l’intégration de sa solution.

start-up

©Kuhn Audureau

KUHN AUDUREAU S’INSPIRE DU MODÈLE START-UP POUR INNOVER

Apporter des solutions innovantes pour faciliter le quotidien des éleveurs, c’est le créneau de Kuhn Audureau depuis près d’un siècle. Longtemps, l’entreprise vendéenne spécialiste des machines pour l’alimentation des animaux s’est appuyée exclusivement sur son service R&D pour concevoir de nouveaux produits. Depuis 2018, elle a adopté quelques règles start-up dans ses process d’innovation. L’élément déclencheur ? Une matinée d’acculturation initiée par la CCI Vendée et animée par le Startup palace1.

« La manière dont les start-up appréhendent l’innovation m’a vraiment plu, se souvient Didier Vallat, alors directeur général de Kuhn Audureau1. Je me suis dit que nous pouvions nous en inspirer pour structurer un projet démarré deux ans plus tôt : celui d’Aura, un robot d’alimentation autonome destiné à l’élevage bovin, capable d’aller du silo à l’auge. Le modèle start-up pouvait booster nos méthodes de travail assez routinières et nous faire avancer plus rapidement. »

Pour Kuhn Audureau, une start-up « est d’abord une entreprise qui fait rapidement de l’argent avec un produit qui n’existe pas encore, après avoir bien défini sa cible et ses besoins. Il est donc essentiel de savoir écouter le client quand il nous parle. »

Coconstruit avec les éleveurs, Aura est un produit de niche et unique sur le marché mondial. Commercialisée en 2020, la machine a été vendue en trois exemplaires en 2021, actuellement testés grandeur nature. « Nous avons démarré avec des clients patients, enthousiastes et prêts à payer pour un produit imparfait car il a vocation à résoudre une de leurs problématiques : les soulager d’une tâche répétitive. Le principe du modèle start-up n’est pas de proposer un produit fini, mais un produit un minimum viable, rappelle Didier Vallat. Avec Aura, nous sommes toujours dans une phase de démarrage lente. C’est un produit complexe que nous ne cessons d’améliorer, notamment avec une version électrique. »

Kuhn Audureau prévoit de vendre dix exemplaires de son robot d’alimentation en 2023 et espère atteindre sa vitesse de croisière – 100 unités par an – d’ici cinq ans.

1.Sébastien Tremblais est le nouveau directeur général depuis avril 2022. Didier Vallat quittera l’entreprise fin juin.

UN ACCOMPAGNEMENT DURABLE

Et pour les start-up, quel intérêt à coopérer avec des industriels en participant à l’un de ces concours d’open innovation ? « Elles ont l’opportunité de confronter leurs idées au monde réel et de vérifier qu’elles correspondent aux attentes du marché, de tester leurs solutions innovantes grandeur nature avec les contraintes liées à l’industrie et de rendre ces solutions industrialisables », répond Arnaud Dubreuil.

LES START-UP ONT L’OPPORTUNITÉ DE CONFRONTER LEURS IDÉES AU MONDE RÉEL ET DE VÉRIFIER QU’ELLES CORRESPONDENT AUX ATTENTES DU MARCHÉ

« C’est aussi l’occasion pour elles de gagner en visibilité et de se constituer un réseau. Nous invitons par exemple les finalistes d’Accélérons à venir avec nous début octobre à Batimat, grand salon national de la construction avec des milliers de visiteurs », complète Christophe Cougnaud.

Qui dit programme d’accélération dit aussi accompagnement des start-up pour développer ou vérifier la faisabilité de leurs solutions ou encore affiner leur business plan. Les huit finalistes du programme Accélérons auront ainsi la chance de participer début septembre à deux jours de Bootcamp où ils pourront échanger avec les équipes techniques de Cougnaud et ses neuf partenaires4, 15 jours avant le résultat final, l’occasion pour le jury d’en savoir un peu plus sur les candidats.

Arnaud Dubreuil, responsable du pôle Design et emballage chez Sodebo est le parrain des deux éditions de Futuragrow, start-up

Arnaud Dubreuil, responsable du pôle Design et emballage chez Sodebo est le parrain des deux éditions de Futuragrow. © Sodebo

De son côté, Futuragrow propose neuf mois d’accompagnement à sa promotion de trois ou quatre finalistes, sous l’œil expert du Startup palace5, opérateur du programme. « Il s’agira d’abord de définir les contours de la collaboration et ses objectifs, précise Arnaud Dubreuil. Puis ils auront accès à cinq ateliers thématiques ainsi qu’à des journées sprint (atelier collectif le matin, session de travail l’après-midi) avec les industriels, toutes les six semaines. Cette collaboration se veut durable et peut se poursuivre au-delà si besoin, de façon plus informelle. »

1. Source : ministère de la Transition écologique, septembre 2020.

2. Vote en ligne du 5 au 23 septembre sur Accelerons.cougnaud.com.

3. Partenaire de la première édition, le groupe Routhiau ne poursuit pas son partenariat en 2022.

4. Dont le Village by CA qui apporte son expertise pour la coordination de cette opération.

5. Entreprise nantaise qui crée et opère des programmes d’accélération pour des grandes entreprises avec des start-up.

 

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