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[ Dossier évènementiel ] Éco-concevoir son évènement : des actions simples et concrètes

Intégrer les enjeux environnementaux et sociétaux dans l’organisation, s’engager davantage dans la transition écologique, c’est la définition d’un événement écoresponsable. Pour développer ces bonnes pratiques, les acteurs de la filière disposent de différents outils.

éco-conception, évènementiel

© Shutterstock

La transition écologique, c’est le cœur battant de l’éco-conception. Du zéro déchet à une consommation énergétique vertueuse, le sujet nous est familier et pourtant sa mise en œuvre apparaît parfois encore complexe. « Écoconcevoir un événement est une excellente façon de tester simplement et concrètement la transition écologique, de lever toutes les peurs, de démystifier le sujet», affirme avec optimisme Dominique Béhar, coordinateur du Réseau éco-événement Reeve.

Depuis 2016, cette association nantaise, mandatée par l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), œuvre pour la promotion de l’écoresponsabilité et la transition écologique auprès de l’ensemble des acteurs événementiels en Pays de la Loire. «Nous ne sommes pas des experts de l’éco-événement mais un réseau qui facilite les bonnes pratiques entre organisateurs, prestataires et collectivités», souligne Dominique Béhar.

Mais comment devenir un événement écoresponsable? Pour y répondre simplement et concrètement, Reeve a mis en place différents outils dont, depuis 2018, un référentiel sur l’éco-conception événementielle. Il comprend 105 engagements structurés autour de huit enjeux : proposer un événement pour tous ; respecter le site d’accueil et son environnement; favoriser la sobriété énergétique, l’alimentation durable ou le zéro déchet; améliorer la gestion des déplacements; mobiliser face à la transition énergétique et s’organiser pour progresser. À la clé : la possibilité d’être certifié « Événement éco-engagé ».

À ce jour, 103 événements ligériens sont éco-engagés, la moitié est en cours de labellisation

LENTEMENT, MAIS SÛREMENT

Il existe trois niveaux de label. Le niveau « initial « nécessite de respecter au moins 30 engagements. 18 sont considérés comme incontournables. Il s’agit d’actions simples comme trier les déchets, travailler sur la parité dans la programmation ou les équipes, informer sur les mobilités durables, proposer une offre végétarienne au menu, avoir mis en place un système de don de ses restes alimentaires ou minimiser le recours aux groupes électrogènes. Le niveau « en transition » implique le respect de 55 engagements minimum et le niveau « soutenable » passe à une échelle de 70 engagements. À ce jour, 103 événements ligériens sont éco-engagés, la moitié est en cours de labellisation. Dans la liste officielle, on retrouve les Nuits de l’Erdre ou les villages départs de la Solitaire du Figaro pour la Loire-Atlantique, Vélocéane ou le festival Réveillons-nous pour la Vendée, par exemple.

« Tous les engagements pris sont vérifiés sur site, soit par un système d’auto-vérification pour les petits événements, soit par un pair (un autre organisateur) ou un expert indépendant. C’est une démarche crédible et peu coûteuse, entre 100 et 400 € en moyenne », souligne Dominique Béhar. La tarification du label est en effet solidaire et s’adapte à la taille de l’événement. Objectif : « Que le budget n’aille pas dans la labellisation mais dans des actions de transition écologique. Un conseil : faites-le sur deux à trois éditions et surtout, faites-le avec plaisir ! »

LE TRI EST DE LA FÊTE !

La gestion des déchets, c’est l’un des piliers de l’éco-conception d’un événement. Depuis une dizaine d’années, Trivalis, syndicat départemental en charge du traitement des déchets en Vendée, propose aux organisateurs d’événements une palette d’outils pour faciliter l’organisation d’événements écoresponsables. « Le tri est de la fête » les met en relation avec les collectivités pour la collecte des déchets et le prêt de bacs de tri, les encourage à limiter la vaisselle plastique et à louer de la vaisselle traditionnelle (via une subvention) ou à utiliser des gobelets réutilisables (location à Trivalis ou subvention pour acheter ses propres éco-cups). Trivalis met aussi à disposition des annuaires pour louer du matériel ou s’approvisionner en produits locaux (Ecofoodlist). « Nous en profitons aussi pour éveiller les consciences sur la question du gaspillage alimentaire, indique Noémie Rabaud, chargée de communication chez Trivalis. Les restes de repas, c’est ce qui pèse le plus lourd dans nos poubelles. Pour réussir le tri des déchets lors des événements, notre conseil est d’avoir des bénévoles entièrement dédiés à ce sujet et présents à chaque point de tri, de l’installation au démontage. »

RESSOURCERIE CULTURELLE

Ce qui pèse lourd aussi lorsqu’il s’agit de monter un événement écoresponsable, c’est la question matérielle. Que faire des décors ou des costumes quand tout est fini, ou encore des toilettes sèches utilisées seulement quelques jours chaque année ? Comme éviter qu’ils ne deviennent des déchets ? Depuis 2019, la Ressourcerie culturelle s’est emparée du sujet. L’association, basée à Montaigu-Vendée, intervient en Pays de la Loire, sous deux axes.

Le réemploi, c’est-à-dire la collecte, la réparation, la revalorisation et la remise en circulation, concerne le son et lumière (ampoules led par exemple) et les rebuts de décors, en partie ou, si accord de l’auteur, dans leur intégralité.

La mutualisation, elle, se décline en deux offres. « Première possibilité : un organisateur met à disposition d’autres événements du matériel, stocké à la Ressourcerie, tout en restant propriétaire. La Ressourcerie loue ensuite ce matériel, explique Daniel Forget, salariée de la structure. L’autre solution est d’investir en commun et de partager ce matériel selon les besoins des uns et des autres.» La Ressourcerie culturelle compte une quarantaine d’adhérents aujourd’hui dont le Grand T (Nantes), le Grand R et le Fuzz’Yon à La Roche-sur-Yon.

Elle fait partie du Ressac, réseau national des ressourceries artistiques et culturelles, qu’elle a cofondé en 2020. Le Ressac rassemble sept structures dans six régions.

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