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Pays de la Loire : Le chômage régional a baissé de 15 % en 2021

Portée par la reprise économique, la région a vu en 2021 son taux de chômage diminuer d’environ 15 %. En 2022, Pôle emploi ciblera en priorité les publics les plus éloignés de l’emploi pour poursuivre sur cette lancée.

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Pour Pôle emploi Pays de la Loire, 2021 restera incontestablement une année atypique. Et ce pour plusieurs raisons. Si l’année a bien entendu été marquée par la crise sanitaire, elle l’a été aussi par une reprise économique forte. Cette dynamique s’est traduite par « une baisse d’environ 15 % des demandeurs d’emploi de catégorie A et B 1 en 2021 par rapport à 2020 dans la région, soit 33 440 demandeurs d’emploi en moins sur un an, la faisant repasser en dessous du niveau de chômage d’avant-crise », s’est félicitée Martine Chong-Wa Numeric, directrice régionale de Pôle emploi, à l’occasion de la lecture du bilan de l’année 2021 et des perspectives 2022 en Pays de la Loire, le 16 février à Nantes.

Concrètement, la levée des restriction sanitaires en milieu d’année dernière a effectivement accéléré le redémarrage rapide de l’économie, permettant à Pôle emploi de traiter 236 536 offres d’emploi dans la région, soit 38,8 % de plus qu’en 2019. Au final, 268 064 personnes ont ainsi retrouvé un emploi en 2021, contre 254 648 en 2020. « C’est une très belle surprise et je dois reconnaître qu’il y a 18 mois, jamais nous n’aurions pu imaginer de tels résultats », a commenté la directrice régionale. Parallèlement à cette baisse, Pôle emploi a également enregistré en 2021 une augmentation des déclarations préalables à l’embauche (DPAE). Fin décembre 2021, les recrutements (hors intérim) avaient ainsi progressé de 18,2 % en un an (+ 21,4 % en France) ; les Pays de la Loire représentant désormais 5,8 % des recrutements au niveau national. Tous les secteurs ont profité de cette embellie : + 22,6 % de recrutements dans l’industrie, + 17 % dans la construction, + 20,7 % dans les services, + 13,2 % dans le commerce.

PRIORITÉ AUX JEUNES ET AUX DEMANDEURS DE LONGUE DURÉE

Parmi les actions menées en 2021 par Pôle emploi, l’accompagnement des jeunes et des demandeurs d’emploi de longue durée a été prioritaire. Près de 14 350 jeunes ont ainsi bénéficié d’un accompagnement individualisé (+ 40 % par rapport à 2020) et 57,5 % d’entre eux en sont sortis avec un emploi. 4 420 Contrats Initiatives Jeune (CIE) ont par ailleurs été contractualisés en Pays de la Loire.

Parallèlement, un plan de contact massif a été mis en œuvre à destination des demandeurs d’emploi de longue durée (DELD). L’objectif étant de réenclencher une vraie dynamique d’accompagnement pour leur permettre un retour durable sur le marché du travail. Ainsi pour la région, au 31 décembre 2021, 48 571 DELD ont été reçus en entretien ou contactés par un conseiller et 25 072 ont pu bénéficier d’une proposition d’emploi, d’un accompagnement au retour à l’emploi ou d’élaboration de projet professionnel ou encore d’une formation. Ces différentes actions semblent avoir porté leurs fruits puisque « tous les publics sont concernés par ces évolutions positives, y compris les plus fragilisés, notamment les jeunes qui affichent les plus fortes baisses de chômage (- 15 % sur un an), les demandeurs d’emploi de longue durée (- 13,4 % depuis juillet 2021), sans oublier les personnes porteuses d’un handicap, dont 12 952 ont retrouvé un emploi (+ 13,9 %) », a précisé Dominique de Gryse, directeur régional adjoint.

PÔLE EMPLOI COMPTE CONTINUER DE CIBLER EN 2022 LES PUBLICS LES PLUS ÉLOIGNÉS DE L’EMPLOI.

Autre action mise en avant par l’organisme : près de 3 740 événements #TousMobilisés ont été organisés par les 48 agences régionales afin d’accompagner les demandeurs d’emploi et anticiper les besoins des entreprises. À cet égard, 7 642 demandeurs d’emploi ont ainsi bénéficié d’une mesure d’adaptation au poste de travail. Un moyen de donner à l’employé plus d’efficacité, d’autonomie et de polyvalence dans son poste de travail. Enfin, le dispositif Action recrut’ s’est poursuivi et a permis de faire baisser les délais de recrutement de 34,3 jours à 32,2 jours en moyenne. Son principe est simple : pour toute offre déposée à Pôle emploi depuis plus de 30 jours et n’ayant pas été pourvue, un conseiller rappelle l’entreprise, analyse la difficulté de recrutement et lui propose un plan d’action en s’engageant sur les délais.

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Martine Chong-Wa Numeric, directrice régionale de Pôle Emploi, a dévoilé mercredi 16 février à Nantes, le bilan de l’année 2021 et les perspectives 2022 pour les Pays de la Loire, en compagnie de Dominique de Gryse, directeur régional adjoint. © D. R.

1.La catégorie A regroupe toutes les personnes n’ayant aucun emploi mais étant en recherche active d’un contrat. La catégorie B rassemble les personnes qui sont inscrites à Pôle Emploi et qui ont eu une activité professionnelle inférieure à 78 heures durant le dernier mois.

Les Pays de la Loire sur le podium national de l’emploi

La région des Pays de la Loire affiche actuellement le deuxième taux de chômage le plus bas de France (6,7 % contre 7,9 % au national), derrière la Bretagne (6,5 %). Au niveau départemental, la Mayenne est en tête avec un taux de 5,3 %, devant la Vendée (6 %) et la Loire-Atlantique (6 %). La zone d’emploi des Herbiers en Vendée fait toujours office de champion de France de l’emploi avec un taux de chômage de 4,1 %, suivi de très près par la zone d’emploi d’Ancenis en Loire-Atlantique et ses 4,8 %.

LE CONTRAT D’ENGAGEMENT JEUNE DÈS LE 1ER MARS

Pour Martine Chong-Wa Numeric, ces différents indicateurs passés au vert s’expliquent « par le plan de relance du gouvernement, qui a permis de limiter les licenciements tout en continuant de stimuler les commandes publiques, mais aussi par le dynamisme des secteurs porteurs de la région, comme le numérique ». Côté perspectives, la reprise économique devrait permettre au chômage de continuer de décroître en 2022. Pôle emploi compte continuer de cibler en 2022 les publics les plus éloignés de l’emploi. À commencer par les moins de 26 ans, avec la mise en œuvre dès le 1er mars du Contrat d’engagement jeune. « À la clé, une allocation mensuelle pouvant aller jusqu’à 500 €, à condition, pour le jeune, de suivre entre 15 et 20h de formation par semaine », précise la directrice régionale. Au niveau régional, ce sont 89 conseillers dédiés à ce dispositif répartis dans les 48 agences qui vont accompagner 2 800 jeunes pendant six mois. Une application numérique facilitera également les échanges entre le jeune et son conseiller référent, ainsi que le suivi de son parcours. Du côté des DELD, un parcours de remobilisation va être généralisé à partir d’avril et un parcours Emploi santé sera mis en œuvre à compter de mars. Il s’adresse à ceux qui souffrent de problème de santé faisant obstacle à leur retour à l’emploi. Enfin, Pôle emploi va poursuivre son action en faveur des entreprises confrontées à des difficultés de recrutement en les encourageant à embaucher autrement, notamment en se tournant vers de nouveaux profils.

Anne Dauchez, directrice de Pôle emploi Vendée

Anne Dauchez, directrice de Pôle emploi Vendée © D. R.

« L’entreprise doit modifier sa façon de recruter »

Cherche menuisier, couvreur, soudeur, couturière nautisme… En Vendée comme ailleurs, les banderoles fleurissent sur les grilles des entreprises. Pourtant, dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, rechercher une qualification aussi précise n’est pas la bonne solution pour trouver chaussure à son pied. « Ces annonces sont trop ciblées. Alors que l’on compte 25 000 chômeurs en Vendée à la fin 2021, combien y a-t-il de couturières nautisme sur le marché ? Sur des métiers en tension, les employeurs se trompent en demandant des diplômes et un savoir-faire trop précis, argue Anne Dauchez, directrice de Pôle emploi Vendée. Mieux vaut tenter d’attirer à soi des personnes motivées par son entreprise, en accord avec ses valeurs et capables de s’intégrer rapidement dans une équipe, résume- t-elle. Le reste peut s’acquérir dans la majorité des cas via un tutorat dans l’entreprise ».

Ainsi Paul, ancien manœuvre est devenu couvreur après un parcours de formation chez un artisan vendéen. Et au Poiré-sur-Vie, trois anciennes demandeuses d’emploi sont devenues sableuses chez 4GL, spécialiste du traitement des métaux après une formation préalable au recrutement. Ce dispositif, dit AFPR (Action de formation préalable au recrutement), financé par Pôle emploi, permet d’adapter les compétences d’un demandeur d’emploi aux qualifications requises par le poste de travail dans l’entreprise avant son embauche définitive. Il permet à la future recrue de bénéficier de 400 heures de formation définie avec l’employeur en interne sur le poste ou en centre de formation. À l’issue de ce CDD, il intègre l’entreprise en CDI au poste vacant. Chez 4GL qui a eu recours au dispositif, le bénéfice est partagé entre l’entreprise qui « avait du mal à trouver du personnel formé pour ces métiers de la carrosserie transposés à l’industrie », et les salariées, épanouies dans ce métier traditionnellement exercé par des hommes. Seul prérequis pour les demandeurs d’emploi : être présélectionné par Pôle emploi au regard des critères importants pour réussir son intégration dans l’entreprise et dans le poste. « Envie, savoir-être et compétences primeront sur le savoir-faire qui, lui, peut s’acquérir dans l’entreprise », résume Anne Dauchez. Pour la directrice départementale, le bon slogan sur les banderoles serait le suivant : « Envie de travailler chez Beneteau. Ici, on forme et on recrute ».

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