Couverture du journal du 01/10/2025 Le nouveau magazine

Catherine Quérard, présidente du GNI Grand Ouest : « On crée notre propre société d’assurance »

Le groupement national des indépendants de l’hôtellerie-restauration est très visible ces derniers jours, se mobilisant pour faire entendre la voix de ses adhérents, à la fois très remontés contre la fermeture imposée des commerces dits « non essentiels » et contre les compagnies d’assurance. Présidente du GNI Grand Ouest (1 350 adhérents) et vice-présidente au niveau national, Catherine Quérard fait le point avec nous.

Catherine Quérard, Présidente du GNI Grand ouest

Catherine Quérard, Présidente du GNI Grand ouest

Présidente du GNI Grand Ouest (1 350 adhérents) et vice-présidente au niveau national, Catherine Quérard fait le point avec nous.

 

Une couronne mortuaire et une minute de silence observée à Nantes par les artisans et commerçants, même solennité à La Baule… Pourquoi ces actions ?

Elles font écho à ce qui s’est passé à Annecy où les commerçants ont placardé des affiches « à vendre » sur leurs devantures avec le numéro de l’Élysée, qui s’est retrouvé saturé. Et aussi en écho à cette action magnifique de la CPME 31 qui a réussi à fédérer autour d’elle toutes les associations de commerçants et les fédérations professionnelles.

La caractéristique du commerçant, c’est qu’il est généralement derrière son comptoir. C’est difficile de fermer un commerce pour aller manifester. Donc on a du mal habituellement à mettre en place des actions de grande ampleur comme celles-là. Le confinement nous permet de nous exprimer de manière différente et donc, forcément, ça interpelle.

 

Que souhaitez-vous faire passer comme messages ?

Globalement, sur la première phase du confinement, il y a eu quelques petits couacs, mais les choses se sont mises en place rapidement. Les professionnels ont compris cette phase car il n’y avait pas les gestes barrières, pas de masques.

Sur ce deuxième confinement, je suis très circonspecte. J’ai l’impression qu’il n’y a pas de vision stratégique de l’État. On n’a pas de perspectives ! On nous dit qu’on est fermés pour quinze jours, mais, par exemple, dans notre métier de la restauration, on sait bien qu’on ne va pas être fermés pour quinze jours, ni pour un mois. Je crains qu’on ne soit fermé pour le réveillon de Noël et du Nouvel an… Mais de toute façon, si nous devons rouvrir pour refermer quinze jours après, autant ne pas rouvrir ! Ayons une vraie vision pour éviter un troisième confinement !

catherine quérard

La Guinguette, l’un des restaurants de Catherine QUÉRARD © Benjamin Lachenal

 

C’est principalement un problème d’absence de visibilité ?

Je distinguerais d’un côté le commerce et de l’autre nos métiers de l’hôtellerie-restauration, les discothèques. Le commerce, on doit le défendre coûte que coûte : c’est le poumon du territoire, que l’on soit en ville ou en ruralité. Sachant qu’en ruralité, un commerce qui ferme, ferme durablement. Donc c’est un poumon économique qui s’éteint durablement. Et dans le centre-ville de Nantes, on voit bien, avec toutes les manifestations qu’on a subies depuis cinq ans, une réorganisation de la clientèle. La dynamique et l’attractivité du cœur de ville ne sont plus tout à fait les mêmes. On a de grosses enseignes qui arrivent et des artisans qui partent. C’est pour ça qu’on se bat, pour tenter de redynamiser le commerce. Mais, en attendant, on a cette crise à passer et les plus fragiles vont y rester.

Et puis il y a notre métier, l’hôtellerie-restauration : nous sommes stigmatisés alors qu’on a mis en place des protocoles, qu’il n’y a aucune étude sérieuse et fiable qui recense des clusters chez nous. On a mis en place dès le début une cellule de contrôle des gestes barrières. Elle n’était pas parfaite, mais elle avait au moins le mérite de passer la bonne parole auprès des professionnels qui, globalemen…