Vous êtes arrivé à Nantes pour assurer l’installation du Min à Rezé en 2019. Diriger cette structure s’est révélé un défi. Avec le recul, comment jugez-vous le chemin parcouru ?
Originaire de Saint-Léger-en-Yvelines, j’ai travaillé dans la gestion des centres commerciaux. Tout d’abord, en tant que directeur technique sécurité adjoint chez Unibail Rodamco, au centre commercial Vélizy 2, l’un des plus grands en France. Promu directeur technique sécurité, j’ai suivi l’ouverture de Rivetoile à Strasbourg, de Docks Vauban au Havre, puis de Docks 76 à Rouen, avant de gérer Saint-Sever à Rouen également. Suite à une opportunité professionnelle pour ma femme sur Saint-Nazaire, j’ai décidé de la suivre en Loire-Atlantique. À cette époque, le Min de Nantes recrutait son directeur d’exploitation… J’ai été embauché en août 2018, avec pour mission principale et prioritaire de déménager le Min de l’île de Nantes à Rezé. J’avais cinq mois pour accompagner tous les opérateurs dans leur déménagement et démarrer le nouveau site dont la construction s’achevait. Il a fallu apprendre à connaître la structure de la société, mettre en place une équipe opérationnelle, me familiariser avec les marchés publics… La Semminn est une SAEM, à la fois société anonyme, donc privée, mais aussi d’économie mixte, donc soumise à la réglementation des marchés publics pour l’exploitation et la commercialisation. C’était un formidable défi, une superbe opportunité. J’ai travaillé jours et nuits et le week-end pour réussir ce déménagement. En fait, ce challenge m’a plu car c’est mon mode de fonctionnement. Le train-train quotidien, je ne sais pas faire. Il me faut en permanence des défis à relever. C’est mon carburant : j’adore ça et j’en ai besoin !
Dans ce grand défi, qu’est-ce qui vous a le plus surpris ?
Cinq mois avant le démarrage du site, il y avait beaucoup de choses à faire. Sachant que j’avais déjà suivi l’ouverture de trois grands centres commerciaux, j’avais une certaine expérience pour un démarrage d’activité sur un nouveau site. Mais là, il ne s’agissait pas que de lancer un nouveau site, il fallait déménager 150 entreprises en quatre week-ends, sans que l’activité ne s’arrête. Pascal Bolo, PDG de la Semminn à l’époque, m’a fait confiance, tout comme les services de la métropole avec Laurent Jacquet. Nous avons pu avancer très vite. L’équipe a rapidement mis en place les bases pour le fonctionnement et l’exploitation, et fait signer tous les contrats avec les locataires conformément aux protocoles de transferts. Il a également fallu que j’apprenne un nouveau mode de fonctionnement, moi qui ne connaissais pas ce milieu. Contrairement à un centre commercial, il s’agit d’un environnement avec une clientèle professionnelle. Ici, tout le monde se connaît, opérateurs, clients, c’est un vrai petit village, avec plus de 1 000 salariés. On croise en permanence des visages connus. Là encore, ce fut un gros travail que de tous les connaître et fonctionner ensemble. À Vélizy 2, on recevait l’équivalent de la population de la France chaque année sur le site. Aujourd’hui, sur le Min, nous accueillons plus de 4 500 acheteurs réguliers et 450 000 véhicules par an. Le Min Nantes Métropole est le deuxième de France après Rungis, sur un site de 20 hectares, intégré au pôle agroalimentaire Nantes Agropolia qui, lui, fait 55 hectares. Ce sont généralement des poids lourds, des camionnettes, et aussi des véhicules légers. Ici, le chariot élévateur et le transpalette remplacent le caddie® !
Et il est stratégiquement placé !
Dans l’ancien Min on avait l’hyper proximité du centre-ville, avec les restaurants et marchés du centre. Nous nous sommes déplacés de seulement sept kilomètres, ce n’est pas très éloigné, mais le périphérique reste une barrière psychologique. Pour autant, il y a beaucoup d’avantages. C’est d’abord plus simple d’accès pour la livraison des produits aux grossistes ; ce qu’on appelle le premier kilomètre. Avant, il fallait entrer en cœur de ville sur l’île de Nantes, c’était plus compliqué et plus long. Pour les acheteurs, c’est aussi un accès plus rapide et plus simple grâce au périphérique. Cela nous a également permis d’élargir notre zone de chalandise. Avec un bâtiment tout neuf, cela change la donne pour les grossistes. C’est un outil optimisé et efficace pour bien travailler, conçu avec et pour les opérateurs et clients. Les grossistes avaient également anticipé la livraison du dernier kilomètre vers le centre-ville, et grâce au nouveau site, ils ont pu continuer à développer leurs capacités logistiques de livraison. Ils ont le savoir-faire, e…