La lutte contre le dérèglement climatique et pour la préservation de l’environnement impose de repenser urgemment le modèle de développement qui prévalait jusqu’alors. De façon évidente, l’équation entre expansion économique et injonction écologique exige une frugalité substantielle (énergétique et consumériste avant tout…). Suggère-t-elle, pour autant, que la décroissance soit une réponse viable ? Loin s’en faut. Une telle hypothèse pourrait avoir pour conséquence la mise en péril de certaines avancées sociales fondamentales (notamment en matière de santé ou d’enseignement…) et, de fait, une régression de notre modèle sociétal. Elle se traduirait en effet par un tarissement des investissements nécessaires à la construction d’un vrai modèle alternatif, seule véritable issue à la problématique à laquelle nous sommes collectivement confrontés. Cette option de nature coercitive serait par ailleurs d’autant moins plausible qu’elle serait difficile à globaliser à l’échelle de l’humanité. Aussi, mieux vaut transformer le système existant que l’annihiler.
Des idées reçues
D’autant qu’en dépit de la dynamique économique des trente dernières années, la décarbonisation mondiale est passée de 0,7 kg de CO2 par dollar de PIB en 1990 à 0,3 kg en 2019[1]. Dans les faits, croissance et développement durable sont donc loin d’être antinomiques. Bien au contraire, s’appuyant sur l’innovation, la première peut être…