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Décès de Philippe Moreau, entrepreneur engagé

Président de la CGPME 44 et Pays de la Loire durant une dizaine d’années, Philippe Moreau a marqué d’une empreinte durable tous ceux qui l’ont connu et qui honorent aujourd’hui celui qui a pendant des années ardemment défendu une certaine vision de l’entrepreneuriat.

Philippe Moreau

Philippe Moreau © D. R.

Saluant « une personnalité entrepreneuriale emblématique », un homme « hors du commun, motivé par l’intérêt général, son territoire et la défense de ceux qui contribuent à son dynamisme : les entrepreneurs des TPE-PME », les CPME Loire-Atlantique et Pays de la Loire ont fait part de leur vive émotion à l’annonce du décès de Philippe Moreau à l’âge de 76 ans.

Adhérent à la CGPME Loire-Atlantique en 1997, il en devient président de 1999 à 2013, assurant également la fonction de président de la CGPME des Pays de la Loire, de 2000 à 2014. Il sera également membre du comité directeur de la CGPME nationale durant une dizaine d’années. Parmi ses axes prioritaires de travail, le syndicat patronal cite la volonté de donner ses lettres de noblesse à l’apprentissage, de renforcer la proximité et les territoires ou encore de développer les passerelles entre l’école et l’entreprise. Son militantisme patronal sera d’ailleurs consacré par la remise de la Légion d’honneur.

UN AUTODIDACTE, ANCIEN DOCKER

Ayant travaillé pendant vingt ans à ses côtés comme Secrétaire général, Yann Le Bihen évoque la première vie professionnelle de Philippe Moreau avant celle de dirigeant. Autodidacte, celui-ci avait débuté sa carrière comme docker à Nantes, s’investissant déjà comme syndicaliste – côté salariés – , avant de travailler dans des entreprises sous pavillon américain, puis dans le milieu viticole, avant d’être directeur commercial France pour Velux. C’est à la quarantaine qu’il choisira de se lancer dans l’entrepreneuriat, en achetant l’entreprise nantaise Neptune arrosage qu’il développera jusqu’à compter une quarantaine de salariés. Il la revendra au moment de partir à la retraite, en 2003, choisissant avec soin le repreneur dans le souci de pérenniser les emplois et une entreprise à taille humaine. Durant tout son parcours entrepreneurial, il défendra d’ailleurs le patronat réel, c’est-à-dire patrimonial, contre le patronat de gestion laissé aux mains d’actionnaires.

Très attaché à la valeur humaine, Philippe Moreau remettra au goût du jour le slogan initial de la CGPME « notre valeur ajoutée, c’est l’Homme», et rédigera, à la demande du national un essai intitulé Éthique et CGPME, entrepreneurs et responsables. Convaincu des bénéfices de la délégation pour l’entreprise, il fonctionnera à la confiance, avec ses collaborateurs comme avec les équipes permanentes du syndicat patronal.

Durant ses mandats à la tête de la CGPME 44, « il n’aura de cesse de développer le syndicat, passant d’une centaine d’adhérents à près de 1 500 », souligne par ailleurs Yann Le Bihen, qui se remémore avec émotion les grands combats menés à ses côtés, notamment contre les 35 heures, l’augmentation de taxes ou encore pour l’implantation d’un nouvel aéroport.

L’ancien Secrétaire général évoque enfin un homme éloquent, au « verbe facile» et à « l’écriture extraordinaire, » qui adorait jouer avec les mots. « C’était un régal d’écouter ses discours ! », conclut-il.