Couverture du journal du 01/10/2025 Le nouveau magazine

Mathieu Guibert : entre ciel, terre et mer

Chef doublement étoilé et patron de l’hôtel-restaurant Anne de Bretagne à la Plaine-sur-Mer, Mathieu Guibert veut s’ancrer durablement sur cette terre du Pays de Retz qui l’a vu naître et grandir. Portrait d’un homme pour lequel travail rime avec passion et plaisir partagé.

D’aussi loin qu’il se souvienne, Mathieu Guibert a toujours voulu être cuisinier. Sans donner de véritable source à cette vocation, il évoque néanmoins les gâteaux réalisés avec sa grand-mère. Et quelques détonateurs. Comme ce stage de service effectué auprès de la famille Coutanceau, à La Rochelle. « J’avais 17 ans et, à cet âge-là, on est une éponge. J’ai vu des clients contents, leurs yeux pétiller et des gens qui aimaient leur métier », se souvient-il. 

Sa fibre entrepreneuriale a, elle aussi, des origines solidement ancrées dans son vécu. Il se dit convaincu que « pour changer le monde ou créer un univers où l’on peut avoir de l’influence, c’est dans l’entreprise que ça se passe ». Et d’ajouter : « J’ai toujours dit que je serai chez moi à 30 ans », même s’il lui a finalement fallu attendre quelques années de plus… 

Pour parvenir à cet objectif, il affirme n’avoir pas construit de plan de carrière, « mais je savais qu’il me fallait acquérir plusieurs expériences ». Dans son parcours, il pointe ainsi plusieurs marqueurs. À commencer par ses années parisiennes. Au Meurice, où il exercera trois ans, il évoque « une pression de fou ». Durant sa présence, le palace passera d’une à trois étoiles au prestigieux guide Michelin. « Le but était plus important que le chemin. Ça m’a fait réfléchir sur ce que je voulais. » 

L’envie de retrouver ses racines

Au Pavillon Ledoyen où il poursuit sa route, nouvelle expérience. Situé « dans le triangle d’or », entre l’Elysée, l’ambassade des États-Unis et la Concorde, le restaurant accueille une clientèle très influente. Il travaille alors aux côtés de Christian Le Squer, qu’il décrit comme un chef très tactique : « J’ai découvert l’importance des réseaux », confie-t-il.

En 2007, il quitte Paris « où l’argent coule à flot » pour Carcassonne et une maison où le chef, Franck Putelat, est aussi propriétaire. Là, au contraire, « un sou est un sou ». Ce qui ne l’empêche pas de continuer de grandir, avant de partir à Reims au domaine Les Crayères, où il retrouve un ancien du Meurice, le chef Philippe Mille. À son contact, il dit avoir appris qu’« il ne faut pas avoir peur d’investir pour obtenir une grande qualité ». Il y restera cinq ans comme second. C’est là que l’envie de se poser et de retrouver ses racines refait surface… On est en 2015 et, à l’occasion d’un événement, il est mis en relation avec Philippe Vételé, fondateur, avec sa femme, de l’hôtel-restaurant Anne de Bretagne. Il vient visiter l’établissement et là, l’évidence s’impose à lui. Adoubé par les propriétaires, mais sans argent, il met tout en œuvre pour ren…