Couverture du journal du 01/10/2025 Le nouveau magazine

« Je fais le vœu d’aller vers le statut d’un avocat pluriel »

Le 2 janvier 2021, à l’aube de ses trente ans de carrière, Maître Christine Julienne sera la troisième femme bâtonnier de Nantes.

© Benjamin Lachenal

Quel a été votre parcours pour arriver au droit ?

Originaire de Rezé, j’ai des origines modestes : un père ouvrier et une mère au foyer. J’ai fait mes études à Nantes. Au départ, je voulais faire du marketing, mais je n’ai pas eu la prépa à cause du droit. Du coup, j’ai voulu faire du droit pour combler mes lacunes… Ça m’a plu, j’y suis donc restée et je ne l’ai jamais regretté.

Jeune étudiante en droit, vous avez connu un événement marquant…

J’ai fait partie de la prise d’otages par Georges Courtois, au Palais de Justice de Nantes en 1985. J’étais venue parce qu’un de mes chargés de TD nous avait poussés à venir assister à un procès. Une heure après le début du deuxième jour, la prise d’otage a eu lieu. Ça a été un traumatisme car je me suis sentie à la fois prisonnière de ceux qui nous prenaient en otage et de ceux autour qui menaçaient d’intervenir. Mais les cellules psychologiques n’existaient pas, alors.

Je ne peux pas dire si c’est cet événement qui m’a finalement donné envie d’être avocat. En tout cas, je n’ai pas choisi le droit pénal et je n’ai jamais remis le pied dans une cour d’assise après avoir été sélectionnée comme témoin de la défense. Son avocat souhaitait montrer que Courtois n’avait pas maltraité les otages…

Qu’est-ce que vous aimez dans votre métier ?

Ce que j’aime, c’est l’humanité que doit avoir un avocat, la relation entre celui-ci et son client. Ce n’est pas seulement…