Couverture du journal du 01/10/2025 Le nouveau magazine

Transmission d’entreprise : le commodat dans la transmission des titres sociaux

Les générations se succèdent sans se ressembler et la transmission d’entreprise est toujours une source d’inquiétude pour les dirigeants. Les valeurs portées par les jeunes repreneurs, centrées sur l’équilibre entre vie professionnelle et personnelle, contrastent avec celles des cédants, pour qui l’entreprise incarnait une vocation. À cela s’ajoute une réalité économique incontournable : les repreneurs disposent rarement des moyens financiers nécessaires pour indemniser leurs aînés. Cette fracture générationnelle impose de revisiter les dispositifs existants.

Bernard Lagrange, avocat cabinet Lagrange et associés

Bernard Lagrange, avocat cabinet Lagrange et associés BENJAMIN LACHENAL - IJ

Plutôt que d’inventer de nouveaux outils, il s’agit d’adapter intelligemment ceux qui existent déjà. L’intégration des repreneurs dans les PME et TPME reste une opération complexe, tant sur le plan humain que financier. L’enjeu est double : permettre une transmission progressive, gage de pérennité pour la société reprise, et offrir aux repreneurs des solutions viables pour accéder au capital sans contrainte financière préalable.

L’apport en jouissance : la solution innovante… issue du passé

Parmi ces outils, un mécanisme oublié mais prometteur se distingue : l’apport en jouissance. Il s’agit d’une utilisation du prêt à usage, ou commodat, codifiée sous les articles 1875 et suivants du Code civil. Il offre aux repreneurs une alternative accessible et peu coûteuse. La forme SAS représente l’outil idéal de transmission. La rédaction d’un pacte d’associés est recommandée. Celui-ci réglera les rapports entre le cédant et le candidat à la reprise. L’apport en jouissance consiste alors à la création de titres non représentatifs du capital social, à s…