Forte de 500 entreprises qui emploient 8 000 salariés pour 1,1 Md€ de chiffre d’affaires, la filière nautique des Pays de la Loire est la deuxième de France après celle de la région PACA. Si les entreprises de services de la région comme Temo ne cessent d’innover et de porter haut les couleurs de la région, les industriels, dont Beneteau, sont champions de l’export. Ils représentent à eux seuls 43 % des ventes de bateaux de plaisance français à l’international. Derrière ces chiffres, une réalité : le nautisme est une filière clé de l’économie ligérienne. Mais comme la grande majorité des secteurs économiques, le nautisme n’a pas été épargné par la crise sanitaire. Les fabricants de bateaux et produits nautiques ont particulièrement souffert de l’annulation des salons, leur principal outil de vente. Néanmoins, les affaires ont repris depuis, comme s’en réjouit Arnaud Ringeard, président du Nautihub, réseau des acteurs du nautisme en Pays de la Loire : « Après une période d’inquiétude en 2020, nous avons été assez rapidement rassurés sur notre niveau d’activité de 2021. La filière est passée d’un hiver de fébrilité commerciale à un printemps de rebond record. 2021 a donc été une année charnière, synonyme de sortie progressive de crise et de retour aux activités nautiques. La très bonne nouvelle, c’est que les clients ont eu envie de se faire plaisir. Là où l’on craignait une récession, il y a eu au contraire un engouement pour toutes les activités nautiques, avec du travail à la clé pour l’ensemble des acteurs. Durant la saison, les touristes ont également montré l’envie de vivre des expériences inédites, d’où le succès de nouvelles activités comme le wingfoil (sport nautique grâce auquel on vole au-dessus de l’eau grâce à une planche munie d’un foil tractée par une aile gonflable, NDLR), ou le développement du stand up paddle qui est encore en phase d’appropriation. »

Les nouvelles activités nautiques sont prisées, à l’image du wing foil qui attire de plus en plus de pratiquants © Shutterstock
LES BATEAUX À MOTEUR ONT LA COTE
Parmi les autres tendances enregistrées, « les plaisanciers s’orientent vers une consommation immédiate de la pratique, poursuit le président du réseau, également à la tête de la CCI Vendée. Ils veulent naviguer rapidement et optent en grande majorité pour des bateaux à moteur. Comme la pratique de la voile mute, nous travaillons en partenariat avec la Ligue régionale pour essayer de favoriser l’arrivée de nouvelles générations pratiquant cette discipline. »
Autre constat effectué par la profession : le vieillissement des propriétaires de bateaux se poursuit, avec un âge moyen de 61 ans selon les études lancées dans la région : « Ça fait des années qu’on y assiste, avec, en parallèle, un renouvellement de génération des plaisanciers. On se penche donc sur la question pour tenter de bien cerner les attentes des jeunes utilisateurs de bateaux ou de produits nautiques. Cela passe par des partenariats avec les bateaux écoles mais également avec les gestionnaires de port pour décrypter les nouvelles tendances en amont et essayer d’y répondre. Un moyen d’offrir à nos entreprises un temps d’avance sur le marché et donc de pouvoir en saisir les opportunités. »
LES CARNETS DE COMMANDES EXPLOSENT
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